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Pierre-Antoine
Boissier de la Croix de Sauvages naquit à Alais d'une famille
distinguée, le 28 août 1710 ; il était frère
du célèbre auteur de la Nosologie.
Entré dans la carrière ecclésiastique, l'abbé
de Sauvages vint à Paris étudier en Sorbonne. Sans
négliger la théologie, il s'occupa aussi de physique
et d'histoire naturelle, et il fit de grands progrès dans
ces sciences.
En 1746, il fut chargé de professer la philosophie à
Alais, et il s'acquitta avec distinction des devoirs de sa chaire.
De savantes expériences et de nombreuses observations sur
les vers-à-soie et les mûriers lui permirent de publier
deux ouvrages, l'un sur l'Art d'élever les vers-a-soie,
l'autre sur la Culture des mûriers.
Il avait fait deux voyages en Piémont et en Italie. L'académie
de l'Institut de Bologne, celle de Florence, celle des Georgifili,
l'avoient honoré du titre de correspondant.
Aussi, quand il composa son Dictionnaire languedocien, l'abbé
de Sauvages s'empressa de profiter de toutes les circonstances qui
permettaient d'y insérer des observations d'histoire naturelle.
Ce ne fut qu'à l'âge de soixante-un ans qu'il se détermina
à recevoir l'ordre de la prêtrise. Il mourut à
Alais en 1795, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans.
A ces détails, que m'a fournis la notice biographique sur
l'abbé de Sauvages, couronnée en 1819 par la société
royale et centrale d'Alais, j'ajouterai un fait qui m'a été
souvent raconté par un de mes confrères de l'Institut,
lequel avait beaucoup connu l'abbé de Sauvages: c'est qu'il
choisissait toujours ses servantes dans les villages des Cévennes,
où la tradition du vieux langage s'était le mieux
conservée; ainsi on aurait pu appliquer à l'auteur
du Dictionnaire languedocien, ce vers:
Molière
avec succès consultoit sa servante.
Le long titre de l'ouvrage indique suffisamment tout ce qui doit
le faire apprécier.
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