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Salieri (Antonio) 1750-1825

 

 

Biographie universelle (Ode), tome 16, Bruxelles 1846 :

   
 

SALIERI (Antoine), célèbre compositeur, naquit le 20 août 1750, à Legnano, dans les États de Venise. Fils d'un négociant distingué, il apprit la musique dès son enfance ; sa passion pour cet art devint si forte, qu'il s'y consacra entièrement, lorsqu'à l'âge de 15 ans il eut perdu son père. Il se rendit a Venise pour y continuer ses études musicales qu'il alla achever à Naples. Ayant reçu à Venise des leçons de clavecin et de chant de Gassmann, il s'attacha tellement à son maître, qu'il le suivit à Vienne, pour y apprendre de lui la composition. Au bout de huit ans, Gassmann étant mort, Saliéri qui, depuis 1772, s'était fait connaître par des opéras qui avaient obtenu du succès, lui succéda, vers 1775, dans les places de maître de musique de la chapelle de la chambre impériale et du théâtre de Vienne. Les conseils du célèbre Gluck le dédommagèrent de ceux dont il ne pouvait plus profiter. Gluck était de retour à Paris, où il avait donné plusieurs chefs-d'œuvre lyriques ; mais l'âge et les infirmités ayant mis ce grand homme hors d'état de se livrer à des compositions nouvelles, il chargea Saliéri de mettre en musique l'opéra des Danaïdes, dont il avait emporté le poème en quittant la France. Saliéri travaillant sous les yeux, et d'après les idées de Gluck, se familiarisa avec sa manière, au point d'abuser même les connaisseurs. Il vint en France, en 1784, avec son opéra, qui, après avoir été joué plusieurs fois avec succès à la cour, où la reine y chanta chaque fois, réussit complètement à l'Académie royale de musique, le 26 avril. On crut d'abord que Saliéri n'avait eu qu'une faible part à cet ouvrage, qu'on attribuait à Gluck ; mais une lettre de celui-ci, datée de Vienne, et adressée à du Rollet, désabusa les Parisiens. Saliéri toucha de l'administration de l‘Opéra une rétribution de 40.000 francs, et 5.000 francs pour ses frais de voyage ; il reçut en outre un présent très considérable de la reine, et vendit sa partition 2.000 francs. Il retourna ensuite à Vienne avec le poème des Horaces, dont il fut chargé de faire la musique. Cet opéra fut représenté à Paris, en 1786, et n'obtint pas le même succès que les Danaïdes, parce que le genre du poème et de la musique était un peu sévère pour les Français de cette époque-là. Saliéri fut plus heureux l'année suivante : son opéra de Tarare fut très-applaudi, le 8 juin 1787, à l‘Académie royale de musique, malgré l'absurdité et le mauvais goût du poème de Beaumarchais. Le parterre ayant demandé l'auteur, chose jusqu'alors sans exemple sur le premier théâtre lyrique, Saliéri fut enlevé par les actrices et apporté sur la scène. De retour à Vienne, il y donna, en 1788, Assur, roi d‘Ormus, en italien, pièce favorite de l'empereur Joseph II, qui fit présent au compositeur de 200 ducats, auxquels il joignit une pension de 300 ducats. Saliéri fit un riche mariage peu de temps après. Il conserva tous ses empois et devint en outre directeur de l'école de chant à Vienne, associé étranger de l'institut de France en 1806, et de l‘Académie royale des beaux-arts, en1816 ; il était aussi correspondant étranger du Conservatoire de musique de Paris, depuis 1806, lorsqu'il mourut à Vienne le 7 mai 1825. Les opéras qu'il a donnés sont : le Donne letterate ; l'Amore innocente ; Don Chischiotte ; l’Armida ; la Fiera di Venezia ; la Secchia rapita ; il Barone di Bocca Antica ; la Locaudiera, etc.: la Grotta di Trafonio ; les Danaïdes ; Tarare, etc.

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 
 

 

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