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PICTON
(Thomas) , général anglais, né dans la principauté
de Galles, se distingua durant la guerre maritime de la fin du dix-huitième
siècle, pendant laquelle l'Angleterre enleva les colonies
de la France et de l'Espagne. Après la prise de la Trinidad,
il obtint le gouvernement de l'île, conjointement avec deux
autres officiers supérieurs ; mais s'étant brouillé
avec l'un d'eux, il eut un procès ruineux à soutenir,
et son honneur à défendre. Les habitants de la Trinidad
lui offrirent, à la fin de son gouvernement, un présent
de 5.000 livres sterling : Picton n'accepta qu'avec répugnance,
et les rendit, quelque temps après, lorsqu'un incendie eut
dévasté la capitale de l'île. De retour en Angleterre,
il hérita de son oncle une fortune considérable, qu'il
laissa tout entière à sa famille. Dans la guerre du
duc de Wellington, en Espagne et en Portugal, contre l'armée
de Buonaparte, Picton eut le commandement d'une division, et se
signala dans plusieurs affaires importantes, entre autres, à
la prise de Badajoz et de Ciudad-Rodrigo, à la bataille de
Vittoria et au combat d'Orthez. Durant l'assaut meurtrier de Badajoz,
l'armée anglaise avait été repoussée
deux fois, lorsque le lieutenant-général Picton escalada
le château-fort au milieu du feu le plus nourri, et assura,
par cet exploit, le succès du troisième assaut, et
la prise de la ville. Lors de la campagne de Flandres, au mois de
juin 1815, il fut. appelé de nouveau à l'armée,
par le duc de Wellington. Attaqué, le 16, à la ferme
des Quatre-Bras , il se serait vu obligé de faire retraite,
s'il n'eût été soutenu par les troupes belges
: une grande partie de sa brigade fut détruite. Il reçut
un coup de feu ; mais il ne voulut pas faire connaître sa
blessure, et négligea de la faire panser. Le 18, à
la bataille de Waterloo, il chargeait, à la tête des
Ecossais, lorsqu'il fut tué par un boulet, à l'âge
de 57 ans. Ses restes furent transportés en Angleterre, et
déposés dans le caveau de sa famille. C'était
un militaire estimé, ferme dans ses résolutions, incapable
de cacher sa pensée , et dédaignant de flatter ses
supérieurs. D—G.
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