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En avril 1814, le général Pelet envoya, tant en son
nom qu'en celui de sa brigade de vieille garde, son adhésion
au gouvernement des Bourbons. Il suivit l'ex-garde impériale
à Nancy, en qualité de major du 1er régiment,-et
s'occupa alors d'un nouveau système de manœuvres qui promettait
d'utiles améliorations. Il se trouvait en congé dans
son pays natal , lors de l'invasion du territoire français
par Buonaparte, en 1815. Il partit alors pour se rendre à
son régiment ; mais, en arrivant à Pans, dans les
derniers jours de mars, il y trouva ce régiment, dont Buonaparte
avait donné le commandement au général Cambronne.
Le second régiment de chasseurs de la garde, formé
à la fin d'avril, lui fut confié, et il combattit
avec lui à Charleroy et à Fleurus. A l'affaire de
Mont-Saint-Jean (Waterloo), le général Pelet fut chargé,
avec son 1er bataillon, de la défense du village de Planchenois,
qu'il disputa jusqu'à la nuit contre les violentes attaques
des corps prussiens de Bulow et de Pirck, qui ne purent y pénétrer.
Il n'abandonna Planchenois qu'après avoir vu l'armée
française en retraite bien en arrière de ce village.
Le général Pelet avait alors avec lui l'aigle des
4 régiments de chasseurs à pied de la vieille garde
, et les ennemis, très nombreux , mettaient dans leur poursuite
un acharnement d'autant plus vif, qu'ils désiraient s'emparer
de ce glorieux trophée ; mais le général Pelet
le sauva, en combattant avec la plus grande intrépidité
, à la tête de 200 chasseurs, déterminés
comme lui à vendre chèrement leur vie, plutôt
que de laisser prendre l'aigle qui les avait vus si souvent vainqueurs.
Le général Pelet réunit ensuite les débris
des braves régiments de chasseurs de la garde, à Charleroy,
et fit l'arrière-garde de l'armée avec cette troupe,
dont il avait depuis longtemps acquis l'affection et le dévouement.
Il se servit de l'autorité que lui donnaient de tels sentiments
pour retenir ses soldats sous leurs aigles, et les décida
ainsi à quitter Paris, sous lequel ils voulaient combattre
et s'ensevelir. Fidèle à ses devoirs jusqu'à
la fin, il suivit ses troupes au-delà de la Loire, et assista
au licenciement de ses braves compagnons d'armes : il commandait
alors la division de chasseurs à pied de la garde, dont il
avait été nommé colonel après la mort
du général Michel. A la formation du corps royal d'état-major,
le général Pelet y fut compris comme maréchal
de camp. Le général Pelet a servi sa patrie avec le
plus rare désintéressement, et n'a reçu ni
titre ni dotations. Il vivait retiré à la campagne,
occupé de travaux militaires et historiques, lorsqu'il fut
appelé , en juin 1818, pour faire partie de la commission
de défense du royaume comme membre et secrétaire.
Il y resta jusqu'au mois de janvier 1821 , et ce fut à lui
que l'un dut les 23 mémoires qui composent la collection
des travaux de cette commission. Rentré dans la non-activité,
il s'occupe à rédiger des journaux très- détaillés
des campagnes de nos grands capitaines depuis 1792, et à
rassembler des matériaux historiques qu'il met en œuvre. |
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