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Parmentier

 

 

Dictionnaire de la conversation et de la lecture, tome 15, 1857.

   
 

M. PARMENTIER (Antoine-Auguste), un des bienfaiteurs de l'humanité, né à Montdidier, en 1737, mort le 17 décembre 1813. Pauvre enfant privé de son père dès ses premières années, Parmentier fut élevé par sa mère; un curé lui enseigna les éléments de la langue latine. En 1755 Parmentier, impatient d'aider sa famille, entra chez un pharmacien de Montdidier ; l'année suivante, il se rendit à Paris, où il fut placé dans la maison d'un parent qui exerçait la même profession. Il fut nommé pharmacien dans les hôpitaux de l'armée de Hanovre en 1757. En 1766 il obtint au concours la fonction d'apothicaire-adjoint à l'hôtel des Invalides ; six ans plus tard il eut la direction en chef de ce service : des intrigues de sacristie l'obligèrent à ne point remplir ces dernières fonctions, tout en en conservant le traitement, et à abandonner la direction du laboratoire des Invalides aux religieuses. Après 1793, ses vastes connaissances et son dévouement aux intérêts généraux le rendirent nécessaire : il fut chargé de surveiller les salaisons destinées à la marine. Il fut appelé à la présidence du conseil de salubrité du département de la Seine, sous le gouvernement consulaire ; il remplit en outre les fonctions d'inspecteur général du service de santé et d'administrateur des hospices. La culture de la pomme de terre était rejetée dans la plus grande partie de la France : de l'usage de cette substance devaient résulter, disait-on, des maladies nombreuses, et les populations pauvres étaient ainsi privées d'une ressource précieuse. Parmentier attaqua avec courage et persévérance ces préjugés ridicules ; il en démontra la fausseté : son Examen chimique de la Pomme de terre montre que l'homme peut trouver un aliment délicat dans la fécule abondante de cette plante ; il établit par des expériences qu'elle n'appauvrit point la terre, comme on le supposait, et il reste prouvé qu'elle est un préservatif assuré contre ces disettes affreuses qui de loin en loin ont ravagé notre beau pays. Grâce à ces efforts, noblement encouragés par Louis XVI, grâce à la persévérance de Parmentier, les pommes de terre furent mises au premier rang parmi nos richesses agricoles. Les résultats obtenus par ce savant agronome furent si universellement accueillis, que François de Neufchâteau proposa de substituer au nom de celte solanée celui de parmentière.
Mais ce bienfait n'est pas le seul que nous devions à Parmentier : sans parler de ses travaux si utiles sur le maïs, sur les châtaignes, sur le sirop de raisin, etc., peut-on passer sous silence les perfectionnements qu'il apporta dans l'art de la boulangerie ? La propagation de la mouture économique, à laquelle il a contribué de toutes ses forces, augmenta d'un sixième la farine obtenue par les autres procédés de mouture. Chargé de surveiller les vivres à l'armée, il améliora le pain du soldat ; partout une seule idée, un seul sentiment le possède : faire du bien. Le 18 juin 1848, la ville natale de Parmentier a vu se dresser sur une de ses places la statue de cet homme si éminemment utile.

P. Gaubert.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 
 

 

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