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Necker

     
 

     
 

Né à Genève en 1732, il entra dans comme employé dans la maison de banque Vernet. En 1762, il fonda avec les frères Chelusson une banque qui prit une rapide extension.
Administrateur de la compagnie des Indes, il amasse une grande fortune. Accrédité auprès de Louis XVI en qualité de ministre de la république de Genève, il jouit d’une réelle popularité à Paris grâce notamment à l’influence du salon de sa femme (Suzanne Cuchaud) et de sa fille, Madame de Staël. Il publie des brochures politiques : Eloge de Colbert (1773), Sur la législation et le commerce des blés (1775).
En octobre 1776, Louis XVI l’adjoint au contrôleur général Taboureau, et le nomme le 29 juin 1777 directeur général des finances. Necker refusa tout traitement et réduisit les dépenses en supprimant un grand nombre de charges de la Cour.
En 1781, il publia le « Compte rendu des finances », qui initiait pour la première fois les contribuables au mécanisme du budget de l’Etat, et qui présentait (de façon inexacte) le tableau des recettes et des dépenses du royaume. Cet ouvrage dévoilait les sommes énormes payées en pensions aux courtisans. Ceux-ci ne le pardonnèrent pas à Necker et se livrèrent contre lui à des attaques au moyen de libelles, qui contraignirent Necker à démissionner le 19 mai 1781. Il se retira à Saint-Ouen où il travailla à son Traité de l’administration des finances de la France (1784). Il garda sa popularité dans le public et, devant l’échec de la politique de ses successeurs (Calonne et Loménie de Brienne), il fut rappelé en août 1788 et prépara la réunion des Etats Généraux qui devaient résoudre les problèmes financiers du royaume.
Le roi décida une nouvelle fois de le renvoyer le 11 juillet ; l’annonce de son renvoi déclencha le lendemain le soulèvement populaire de Paris (12 juillet 1789, Paris s’insurge).
Après la prise de la Bastille, il fut rappelé aux affaires, mais ne put se montrer à la hauteur de la situation et fut contraint de démissionner en septembre 1790. Retiré à Coppet près de Genève, il y mourut le 9 avril 1804.

 
 

 

Biographie Moderne, Leipzig 1806 :

   
 

NECKER ( J. ), contrôleur général et ministre des finances, fils d'un régent du collège de Genève. Né républicain, roturier et calviniste, il conserva dans le ministère, toutes les haines, toutes les préventions, qu'à ce triple titre il avait conçues dès son enfance : il commença par être commis chez M. Telusson, banquier à Paris, et devint ensuite son associé. Sa fortune, dans l'espace de 12 à 15 ans, surpassa celle des plus fortes maisons de banque. Des traités, adroits selon les uns, frauduleux selon les autres, avec la compagnie des Indes, et des spéculations sur les fonds anglais, au moment de la paix de 1763, dont il fut instruit d’avance par Favier, employé aux affaires étrangères, et à qui il se dispensa ensuite de donner la part des profits de l'opération furent, dit-on , les principes de cette fortune étonnante, évaluée à 6 millions par les calculs les plus modérés. Necker songea alors a s'élever à quelque place de l'administration ; mais il ne porta d'abord ses vues qu'à l'emploi de 1er commis des finances. Pour y parvenir il s'occupa d'acquérir une réputation littéraire, et publia successivement l'éloge de Colbert, dans lequel il développa un appareil de connaissances superficielles sur le crédit public et le commerce, et un ouvrage sur la législation des blés, où il chercha moins à approfondir la question, qu'à produire quelque sensation dans le public et à se faire lire par les personnes qui primaient dans la société. Malgré l’incorrection et l'enflure de son style, malgré le vague et même le vide de ses idées, le ton philosophique et sentimental qu'il sut jeter dans ses productions, les rendit chères au vulgaire des lecteurs, enchantés de voir populariser les finances, comme on avait déjà fait de la philosophie. Necker commençait à jouir d'une certaine réputation lorsque Turgot fut disgracié ; et voulant profiter de la dissipation où vivait le nouveau ministre Clugny, il remit à M. de Maurepas des mémoires dans lesquels il exagérait les ressources de l'Etat. La fortune rapide de Necker faisait bien présumer de sa capacité ; et Clugny étant mort, le Genevois, porté d'ailleurs par le marquis de Pezay , (l'introduction au Moniteur, année 1789, contient des renseignements piquants sur M. de Pezay, sur Necker, sur la manière dont ce dernier fit fortune, sur celle dont il soldait la faveur du premier, enfin sur plusieurs autres ministres de ce temps-là qui, sans occuper aucune place, exerçait alors une singulière influence sur tout le ministère, fut adjoint à son successeur M. Taboureau des Reaux, qui se vit forcé de lui céder la place, après 8 mois de gestion, c'est-à-dire, le 2 juillet 1777. Pressé par le besoin des louanges qui le tourmenta toute sa vie, Necker fit paraître dès 1781 son compte rendu. Bientôt après, il tenta, dans l'ivresse du succès, de se prévaloir du suffrage public, et osa aspirer à entrer dans le conseil. On lui objecta sa religion ; mais, persuadé que la crainte de le perdre l'emporterait sur le scrupule, il insista, et menaça de quitter sa place ; il fut dupe de sa présomption, et on le laissa se retirer. Ce fut alors qu'il publia en Suisse son ouvrage de l'administration des finances de France, dans lequel on retrouve la même médiocrité comme écrivain , même charlatanisme comme financier, même désir de faire du bruit en appelant le public pour juge entre lui et le souverain qui avait daigné l'accueillir. Etant rentré en France en 1787, il écrivit contre Calonne qui l’avait accusé d'être l'auteur du déficit, et fut exilé à la suite de cette querelle. En 1788, lorsque la fermentation qui se manifesta contre Brienne eut effrayé la cour, Necker fut rappelé à la place de contrôleur-général ; et se sentant soutenu par la voix du peuple, il ne consentit à reprendre le ministère, qu'à condition de ne point travailler avec le ministre principal. Nous allons voir, écrivait alors Mirabeau, « ce charlatan de Necker , ce roi de la canaille ; s'il était le maître, elle finirait par tout étrangler sous sa direction. » Mirabeau l'avait bien jugé. Affamé de succès populaires, il espéra tout gouverner, en faisant entrevoir au roi une augmentation de puissance et au peuple une prochaine démocratie, dans l’abaissement des premiers ordres et des parlements. Le rapport qu'il fit au conseil, le 27 décembre 1788, sur la formation des Etats Généraux, fut comme la première étincelle qui alluma les matières combustibles préparées depuis longtemps. Il ne faut pas croire cependant que Necker eût un plan fixe ; jouet de sa vanité, il erra sans cesse de projets en projets ; et, ce qui paraîtra peut-être singulier, c'est que, si une sorte d'instinct et ses préjugés le ramenèrent toujours vers l'abaissement des premiers ordres, une idée a laquelle il ne tint pas moins (tant qu'il eut l'espoir de gouverner le monarque) fut celle de rendre ce monarque absolu. Tous ses écrits sont pleins de passages qui décèlent ce goût pour le despotisme, et l'auteur de la Galerie des Etats Généraux en a rapproché plusieurs dans sa note B, article Necker. En 1789 , on lui reprocha d'avoir contribué à la disette des grains, en manifestant sur cet objet des craintes mal fondées (ses vues, quoique différentes de celles du duc d'Orléans, coïncidèrent souvent avec celles de ce dernier) ; on lui prouva que sur 39 millions, pour lesquels il avait acheté des blés, 28 étaient rentrés par la vente même de ces blés, et qu'il n'en avait pas rendu compte ;des critiques assurèrent qu'ils avoient été employés à vaincre les obstacles qui s'opposaient a son ambition, ce qui semble au moins exagéré. Le 5 mai il prononça à l'ouverture des états généraux un long discours, et au milieu des louanges les plus fades pour la nation et pour le souverain, il y plaça un plan de travail pour cette assemblée, que son fol amour-propre lui donnait l'espoir de diriger à son gré. Le 11 juillet, lorsque la cour crut devoir prendre des mesures contre les factions, elle renvoya Necker, qui était devenu comme leur sentinelle dans le conseil même du roi. Le 16, l'assemblée lui écrivit pour lui témoigner ses regrets sur sa retraite, et lui annoncer qu'elle avait obtenu son rappel. En effet, dès le 12, le peuple delà capitale avait porté son buste en triomphe à côté de celui du duc d'Orléans. Le 27, on lut à l'assemblée la lettre de remerciement qu'il lui écrivait ; et son retour depuis Bâle jusqu'à Paris, fut un triomphe continuel. Cette dernière ville avait fait fermer les spectacles en son absence, et le jour de son arrivée, il alla témoigner sa reconnaissance a l'hôtel de ville, et le lendemain 29 , à l'assemblée nationale. Il éprouva cependant au milieu même de son triomphe une contradiction qui aurait pu lui donner la mesure de son crédit factice et de l'instabilité de la faveur populaire, c'est l'affaire de M. de Bézenval, (Voy. ce nom ) auquel il accorda vainement sa protection. Pendant le reste de l'année il présenta à chaque instant de nouveaux mémoires sur les ressources des finances. Mais ces petits revirements qu'il avait portés de la banque au ministère, ne pouvaient convenir ni au parti qu'il voulait réparer, ni à celui qu'il voulait détruire. Ce dernier qui, sans l'aimer jamais, s'était servi de son nom pour causer du trouble, l'abandonna dès qu'il lui devint inutile ; et bientôt il lui fut aisé de s'apercevoir que son crédit s'évanouissait de jour en jour. En septembre , il écrivit sur la sanction royale, et se déclara pour le veto suspensif. (Voy. à l'art. Mirabeau le tort qu'il fit à la cause royale, en repoussant les propositions de ce député, toujours par le même motif personnel, c'est-à-dire, parce qu'il avait froissé sa vanité. ) Dans le même temps, il déclara plus positivement encore la chute du crédit public; demanda un emprunt de 80 millions, que Mirabeau contribua à lui faire accorder de confiance, afin de lui laisser une responsabilité qu'il savait bien devoir le tuer politiquement. Enfin le fameux livre rouge parut en avril, et acheva de le dépopulariser. Choqué des observations dont Camus avait accompagné la publication de ce registre, son orgueil l'aveugla, et il osa, dans sa réponse, appeler les membres du comité des pensions, des hommes novices en affaires, et encore à l'apprentissage des vertus publiques. Ne pouvant plus ensuite se dissimuler le discrédit dans lequel il était tombé, l'aigreur s'empara de lui, et on le vit en juillet s'opposer (contre ses principes bien connus) a ce que Louis XVI sanctionnât le décret portant abolition de la noblesse, et publier même des observations sur cet objet. Le 17 août il adressa un mémoire a l'assemblée, par lequel il demanda que les décrets sur les pensions fussent modifies, eu observant que le corps législatif ne devait pas avoir la disposition des grâces, et affaiblir ainsi le gouvernement. Bientôt il se vit haï, méprisé par l'assemblée nationale qu'il avait cru diriger, par le peuple dont il avait été l'idole, par la cour qu'il avait conduite dans l'abîme ; et il se décida , dans le mois de décembre, à fuir, après avoir vu la populace arracher de dessus la porte de son hôtel cette inscription : Au ministre adoré, qu'elle y avait mise dans un moment de délire ; il retourna dans sa patrie , abandonnant pour gage de son administration 2.400.000 liv. qu'il avait placés sur le trésor royal, une maison de campagne et son hôtel a Paris. Poursuivi par les injures et l'animadversion de tous les partis, il fut arrêté à Arcis-sur-Aube, et ne put continuer sa route qu'à la faveur d'un décret de l'assemblée nationale. Le même peuple de Vesoul qui avait naguère traîné sa voiture, le chargea de malédictions et faillit massacrer ses valets. Bientôt le génie des révolutions, qu'il avait contribué avec tant d'ardeur à attirer sur l'Europe le poursuivit et le tourmenta dans sa retraite de Copet ; et le titre de baron, dont il avait cru devoir orner un nom obscur, devint contre lui un motif de plus de persécution. Il avait publié, dans le courant de 1792 , un ouvrage intitulé : du Pouvoir exécutif dans les grands Etats ; et, a la fin de cette même année, il osa inviter les amis de Louis XVI à le défendre a la barre de la convention nationale. Montjoie, rédacteur de l'Ami du Roi, lui répondit pour « l'engager a ne pas s'immiscer davantage dans les affaires d'un monarque que ses conseils avoient conduit an dernier terme du malheur, » et près duquel sa présence avait toujours été le signal des désastres ». M. Necker continua a vivre paisiblement dans sa baronnie de Copet, non sans songer à sa gloire ; mais n'ayant plus pour cela d'autres ressources que les écrits. Il en prépara de nombreux, dont une partie a déjà paru par les soins de madame de Staël sa fille. Imaginerait-on que, flagellé par les sages comme par les fous, par les républicains ainsi que par les royalistes et par les modérés, M. Necker ait osé se croire encore nécessaire au bonheur du monde, et rappeler vers lui, par un ouvrage sur la révolution et par de mauvaises farces conjugales, les regards publics, que son vœu de tous les jours aurait dû être de pouvoir éloigner de son asile. Nous sommes certains que lorsque le premier consul Bonaparte alla le voir a Copet, M. Necker, oubliant que le voyageur se plaît quelquefois a jeter un regard sur des débris, ou à visiter ces côtes célèbres seulement par des naufrages, s'est flatté encore que c'était un hommage rendu au grand homme par un héros. Cependant, en 1802, il publia un ouvrage contre le gouvernement consulaire, qui fit assez de sensation dans le moment, et dans lequel on trouve des idées républicaines, entremêlées d'institutions monarchiques. Il avait été invité, quelques temps auparavant, de se mêler des affaires de la Suisse, ce qu'il avait refusé pour des raisons de santé. Il mourut a Genève, le 9 avril 1804, après une maladie courte, mais pénible. On a de lui, en outre des ouvrages indiqués, Réponse au Mémoire de l'abbé Morellet, sur la compagnie des Indes, 1769 ; Eloge de Colbert, couronné par l'Académie française, 1773 ; Mémoires sur les administrations provinciales, 1781 ; Réponse de Necker au Discours prononcé par Calonne à l'assemblée des notables, 1787 ; Nouveaux éclaircissements sur le Compte rendu, 1788 ; de l'Importance des Opinions religieuses, 1788 ; Observations sur l'avant-propos du Livre rouge, 1790 ; sur l'Administration de Necker, par lui-même, 1791 ; de la Révolution française, 1797 ; Cours de Morale religieuse, 1800 ; des Mémoires, etc.

     

 

 

 

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