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Morell (Charles-Robert de) 1788 - 1862

Le Moniteur de l’Armée, 11 octobre 1862.

Le 16 août dernier est mort à Lizy-sur-Ourcq (Seine-et-Marne), où il vivait dans une retraite absolue, M. le général de brigade baron de Morell, ancien commandant le l'école de Saumur, et qui fut l'un des plus brillants officiers supérieurs de cavalerie de la Grande Armée.
De Morell (Charles-Robert) était né à Falaise (Calvados) le 28 avril 1788. Son père avait servi en qualité de mousquetaire de la garde du Roi.
Élève à l'école impériale spéciale militaire de Fontainebleau le 20 octobre 1805, sous-lieutenant au 6e régiment de cuirassiers le 23 septembre 1806, il fit les campagnes de 1807 et de 1807 en Prusse et en Pologne.
Lieutenant au 4e de cuirassiers le 2 mars 1809, lieutenant adjudant-major le 3 juin, il eut deux chevaux tués sous lui à Essling et fut blessé à Wagram. Le grade de capitaine récompensa sa conduite pendant cette campagne (12 septembre 1809).
En 1810, il fit partie de l'armée d'Allemagne ; en 1811 il était au camp d'Utrecht, où il reçut la décoration de la légion d'honneur (8 octobre) ; en 1812, il suivait la Grande Armée en Russie et était blessé au passage de la Bérésina ; enfin, en 1813, il combattit encore en Allemagne.
Chef d'escadron au 4e de cuirassiers le 5 septembre 1813, il commanda ce régiment durant la campagne de France. Il avait alors vingt-cinq ans. A la bataille de Brienne (29 janvier 1814), il enleva, avec soixante cuirassiers, un bataillon de chasseurs hongrois, et fut cité, pour cette action d'éclat, à l'ordre du jour du 6e corps d'armée. A Champ-Aubert (10 février), il s'empara de six pièces de canon, après avoir traversé une division russe à la tête de trois pelotons de cuirassiers. Quatre jours plus tard, il était blessé au combat de Vauchamps. L'Empereur lui conféra la croix d'officier de la légion d'honneur le 17 février 1814.
Au mois de juillet, le commandant de Morell fut compris avec son grade dans la réorganisation du 4e de cuirassiers. Il reçut la croix de Saint-Louis le 17 décembre.
Il fit partie de l'armée du Nord en 1815. A Waterloo, il conduisait son escadron dans les charges héroïques contre l'infanterie anglaise. Il y fut blessé d'un coup de biscaïen à la tête.
Licencié le 21 décembre 1815, il ne tarda pas à être rappelé au service (5 avril 1816) comme major du régiment de chasseurs de la Sarthe (18e de l'arme) ; mais cet emploi n'étant pas en rapport avec ses goûts, il demanda sa mise en non-activité, qui lui fut accordée le 24 janvier 1818.
Le 24 juin de la même année, il était nommé chef d'escadrons au régiment de cuirassiers du Dauphin (2e), et le 17 octobre, il passait aux cuirassiers de Berry (4e).
Le commandant de Morell fit la campagne de 1823. (...) (commandant en second de l'école de cavalerie le 31 décembre 1826, commandant supérieur de ladite école en 1832, maréchal de camp la même année, admis à la retraite par arrêté du 8 juin 1848.)( 1830.

Chesnel (de), Dictionnaire des armées de terre et de mer, Encyclopédie militaire et maritime, tome 2, Paris, 1863-1864.

MORELL (Charles-Robert de). Né à Falaise en 1788, mort à Lizy-sur-Ourcq (Seine-et-Marne) en 1862. Sorti de l'école de Fontainebleau sous-lieutenant au 6e cuirassiers en 1806, il fit les campagnes de 1807 et 1808 en Prusse et en Pologne. Lieutenant en 1809, blessé à Wagram et capitaine la même année. Décore en 1810, blessé en 1812 au passage de la Bérésina. Chef d'escadron en 1813. A Brienne, mis à l'ordre du jour du 6e corps d'armée pour avoir enlevé avec soixante cuirassiers un bataillon de chasseurs hongrois. A Champaubert il s'empara de six pièces de canon, après avoir traversé une division russe à la tête de trois pelotons de cuirassiers. Blessé au combat de Vauchamp, nommé officier de la Légion d'honneur le 17 février 1814. La première restauration le comprit dans la réorganisation du 4e cuirassiers et lui donna la croix de Saint-Louis. Aux Cent Jours, à Waterloo, blessé d'un coup de biscaïen à la tète. Sous la seconde restauration il fit la campagne d'Espagne de 1823 et gagna au combat de Los Infantes le grade de lieutenant-colonel et la croix de chevalier de Saint-Ferdinand. En 1820, il fut appelé à commander en second l'école de Saumur. L'année suivante, il en eut le commandement supérieur avec le grade de colonel. Maréchal de camp en 1832, il demanda sa mise en disponibilité en 1835. Il avait reçu une épée d'honneur, hommage de la municipalité et de la garde nationale de Saumur pour sa conduite dans cette ville en 1830.