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MONTHOLON
(Charles-Tristan), fils du marquis de Montholon décédé,
en 1788, colonel des dragons de Penthièvre et premier veneur
de Monsieur (Louis XVIII), a embrassé l'état militaire
à l'âge de quinze ans, et débuté dans
cette carrière sous les ordres de Buonaparte, le 18 brumaire.
Il est inscrit nominativement sur la liste des officiers qui ont
reçu un sabre d'honneur du premier consul, pour l'avoir accompagné
dans cette mémorable journée. Il paraît que
l'ex-empereur, simple lieutenant-colonel d'artillerie en 1793, avait
connu et distingué le jeune Montholon en Corse, durant le
séjour que cet enfant y fit, à la même époque,
avec son beau-père (l'ambassadeur Semonville). Quoiqu'il
en soit de cette particularité de sa vie privée, sa
vie publique, depuis son entrée dans le monde, n'a point
cessé d'être liée aux destinées de Buonaparte.
Nommé avant l'âge aide de camp du maréchal Berthier,
il a fait toutes les campagnes en cette qualité, et s'est
distingué notamment à Austerlitz, à Wagram,
à Iéna et à Friedland. Des blessures et l'état
de sa santé l'ayant privé momentanément d'aptitude
au service militaire, on vit Buonaparte, qui l'avait employé
dans plusieurs missions, se l'attacher comme chambellan, et lui
confier auprès du grand-duc Léopold la légation
de Wurtzbourg. Cette grâce semblait devoir être le prélude
d'autres plus signalées, lorsque la carrière politique
de M. de Montholon se trouva subitement arrêtée par
son mariage. Une femme issue de la haute finance, en état
de divorce, était connue pour désirer depuis longtemps
une union légale avec M. de Montholon. Les circonstances
parurent sans doute à ce dernier favorables pour triompher
de l'opposition de sa famille. Au comble de sa faveur, il profite
du voyage de Buonaparte à Dresde pour demander, dans le tumulte
des affaires, la permission d'épouser une nièce du
président Segnier, femme divorcée d'un neveu de l'archichancelier
Cambacérès. La permission et le congé obtenus
sans autre explication, M. de Montholon accourt à Paris,
se marie deux jours après dans un village voisin, à
l'insu de sa famille, et repart pour montrer à une des cours
les plus respectables de l'Allemagne une ambassadrice divorcée.
Le scandale fut grand, la punition subite. M. de Montholon reçut
l'ordre de quitter la cour du grand-duc, sans remettre ses lettres
de créance. On s'attendait que Buonaparte l’éloignerait
de sa personne, et peut-être, du service, mais, à son
retour, il se borna à une sévère réprimande,
détermina secrètement l'officialité de Paris
à annuler le premier mariage contracté avec un protestant,
et à revêtir le dernier de la sanction de l'Église.
Après cet acte d'indulgente protection, M. de Montholon obtint
le commandement du département de la Loire. Il allait y opposer
une vigoureuse résistance aux Autrichiens, lorsqu'il reçut
la nouvelle de l'abdication de son maître. Donner sa démission
et voler à Fontainebleau, fut la résolution immédiate
de M. de Montholon. Après de pareils antécédents,
il était naturel de penser qu'il ne serait pas étranger
au 20 mars. Cependant tout indique que, par égard pour le
maréchal Macdonald, son beau-frère, M. de Montholon
s'est abstenu de toute coopération antérieure ;
mais, après la dissolution des autorités royales à
Paris, on l'a vu en uniforme d'officier supérieur, allant
au-devant de son ancien maître sur la route de Fontainebleau,
et à l'instant où il s'approcha de la voiture, recevoir
de lui le commandement de l'escorte. Depuis ce jour, son sort est
devenu inséparable de celui de Buonaparte. M. de Montholon,
général durant les cent jours, a continué son
service de chambellan et d'aide de camp après le désastre
de Waterloo, tant à l’Élysée qu'à la
Malmaison, et il partage volontairement avec sa femme et ses enfants
la réclusion de Ste.-Hélène. Il est beaucoup
question de M. de Montholon dans la relation de M. Warden , chirurgien
du Northumberland. F.furent :
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