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MONTGAILLARD
(Guillaume Honoré Rocques de), né, en 1772, au château
de Montgaillard (Haute-Garonne), fit ses études au collège
de Sorèze, et n'ayant pu, à cause de certaines infirmités
accidentelles, devenir propre au métier des armes, il entra
dans les ordres et fut forcé presque aussitôt d’embrasser
le parti de l’émigration. Il se rendit d’abord en Espagne,
visita Gibraltar, passa ensuite en Angleterre, et finit par se fixer
à Rastadt, à l’époque du congrès. Après
la Terreur, il rentra en France; mais, gravement compromis dans
les conspirations royalistes, il fut enfermé au Temple, où
il se vit accusé d'espionnage par ses compagnons d’infortune,
et d'où il ne sortit en effet que pour être employé
par le gouvernement. En 1805, simple garde-magasin à la suite
du général Lagrange, il fut bientôt chargé
de la perception des contributions publiques à Cassel ;
cependant, en 1809, on ne sait pour quel motif, il reprit ses premières
fonctions, qu’il conserva jusqu’à la Restauration. Rentré
alors dans la vie privée, il s’y occupa de travaux littéraires
et mourut à Ivry, près Paris, le 28 avril 1825. L’ouvrage
qui a fondé sa réputation comme historien est une
"Revue chronologique de l'histoire de France depuis la
première convocation des notables jusqu'au départ
des troupes étrangères, 1787-1818", Paris,
1820, in-8°. L’esprit caustique et passionné, le style
exalté qui dominent dans ce livre, d'une apparence austère
et certainement remarquable, lui valurent un succès immense,
mais momentané. On sait aujourd'hui à quoi s’en tenir
sur les nombreuses partialités qui donnèrent à
leur auteur un tel crédit que, même après sa
mort, on multiplia facilement la vente d’une nouvelle "Histoire
de France", sur la même époque, en 9 vol.
(1826-33; 7e éd., 1834), rien qu’en l’attribuant à
l’abbé de Montgaillard. On suppose qu’elle a été
écrite par un de ses frères, le comte Jean-Gabriel-Maurice
Rocques de Montgaillard, qui, ainsi que son aîné, le
chevalier de Montgaillard, s’est acquis une triste célébrité
par ses intrigues en faveur des Bourbons et de Napoléon qu’il
servait et abandonnait tour à tour. On a de lui un assez
grand nombre d’ouvrages politiques. Né, vers 1770, au château
de Montgaillard, il est mort à Paris, le 8 février
1841. D. A. D.
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