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MARRAGON
(Jean-Baptiste), député du département de l'Aude
à la Convention nationale, naquit à Luc, le 10 juillet
1741. Il vota la mort de Louis XVI, et après avoir opiné
pour l'appel au peuple, il repoussa tout sursis à l'exécution,
ce qui présentait une contradiction évidente, et l'a
classé au rang des régicides. Marragon s'occupa beaucoup
dans les comités d'agriculture, des travaux publics, et il
présenta des plans sur les moyens de vivifier la navigation
intérieure. Ayant été, avant la révolution,
commis du directeur-général du canal de Languedoc,
dont il devint le gendre, il était fort instruit dans cette
partie.
En 1795, il fut envoyé au Hâvre, où il montra
de la modération. Nommé alors membre du conseil des
Anciens, il en fut secrétaire; et, à la suite d'un
rapport, il fit déclarer nuls les droits de la famille Riquet
Caraman sur le canal de Languedoc, et décréter que
la république s'emparerait de ce monument industriel.
Le 21 décembre 1797, il fut élu président du
conseil des Anciens. Il en sortit en mai 1798, et le Directoire
l'envoya comme successeur de Roberjot près des villes anséatiques.
Il se trouvait à Hambourg, lors de l'arrestation de Napper-Tandy,
et se disposait à en partir, à cause du refus du sénat
de mettre ce prisonnier en liberté, lorsque le Directoire
lui ordonna de rester et d'insister sur cette demande, ce qu'il
fit vainement. De retour à Paris, il fut nommé commissaire
du Directoire près l'administration des canaux intérieurs,
et en 1800, il obtint, par la faveur de Cambacérès,
son compatriote et son ami, la place de receveur-général
du département de l'Hérault qu'il transmit à
son fils quelques années après. Il vivait à
Paris, dans une opulente retraite, quand il fut atteint par la loi
de 1816, qui exila les régicides. Marragon se retira à
Bruxelles, et il y mourut le 1er avril 1829, lorsque son exil allait
finir par la révolution de 1830. M—D j.
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