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Lanjuinais

     

  Nouveau dictionnaire de la conversation, tome 15, Bruxelles 1843,    
 

LANJUINAIS (Jean-Denis, comte), pair de France, membre de l'Institut, était fils d'un avocat au parlement de Rennes. Né dans cette ville, le 12 mars 1753, le jeune Lanjuinais se fit remarquer de bonne heure par son esprit laborieux. Il fut reçu successivement, par dispense d'âge, avocat en 1771, docteur en droit en 1772, et, trois ans plus tard, il obtint, à la suite d'un brillant concours, une chaire de droit ecclésiastique. Député aux états généraux par l'assemblée du tiers état de la sénéchaussée de Rennes, Lanjuinais s'y montra partisan d'une sage liberté.
Une chose digne de remarque, c'est que le cahier qui contenait les vœux de ses commettants, et dont il était le rédacteur, exprimait, en termes formels, la demande d'une constitution monarchique et représentative.
Au sein de l'Assemblée nationale, il prit part aux délibérations les plus importantes. La religion catholique et les libertés de l'Église gallicane trouvèrent aussi en lui un défenseur. Après la session de l'Assemblée constituante, il fut appelé à remplir une chaire de droit constitutionnel, fondée à Rennes, et nommé professeur de grammaire générale et membre de la haute cour nationale.
Député du département d'Ille-et-Vilaine à la Convention nationale, il lutta avec la plus grande énergie contre le débordement de l'anarchie (voy. Gironde, Girondins). Le 5 novembre 1792, il appuya la dénonciation de Louvet contre Robespierre. Dans le procès de Louis XVI, il vota pour la réclusion et le bannissement après la paix, en demandant que le jugement, quel qu'il fût, ne pût être exécutoire que dans le cas où il réunirait les deux tiers des suffrages.
Combattant la création du tribunal révolutionnaire, dénonçant le comité d'insurrection, il prit deux fois la parole, au milieu du plus violent tumulte, pour faire cesser les arrestations arbitraires. Mais sa noble et courageuse conduite le désigna aux persécutions des jacobins. Un décret de la Convention ordonna qu'il fût gardé à vue ; cependant il parvint à s'échapper, et, muni d'un faux passeport, il se rendit à Caen et de là à Rennes, où il resta caché dans sa propre maison, pendant 18 mois. (1)
Sept mois après la révolution du 9 thermidor, Lanjuinais fut réintégré dans ses fonctions de député à la Convention. Il y rentra le 8 mars 1795. Élu président de l'assemblée, il se montra constamment fidèle à ses principes de modération. Après la création de deux conseils législatifs, 73 départements le portèrent à la fois au conseil des Anciens, dont il fut secrétaire. Au mois de mai 1797, il cessa, par le sort, de faire partie de cette assemblée. Après la révolulion du 18 brumaire, il fut nommé deux fois candidat au sénat par le corps législatif, et ce choix fut confirmé par le sénat, le 22 mars 1800. Toujours indépendant dans ses opinions, Lanjuinais se prononça contre le consulat à vie, puis contre l'établissement du gouvernement impérial. Mais plein d'estime pour son caractère, Napoléon ne l'en nomma pas moins comte de l'empire et commandeur de l'ordre de la Légion d'honneur.
Après s'être opposé constamment aux décrets et aux mesures arbitraires de l'empereur, Lanjuinais vota, le 1er avril 1814, la déchéance et l'établissement d'un gouvernement provisoire.
Louis XVIII l'appela dans la chambre des pairs, le 4 juin de la même année. Pendant les cent jours, les électeurs de Paris et ceux du département de Seine-et-Marne l'ayant envoyé à la chambre des représentants, il fut élu président de l'assemblée, à la presque unanimité.
Après la seconde restauration, il reprit son siège à la chambre des pairs, où son zèle pour le bien public ne se démentit jamais. Toutes les propositions qui lui parurent contraires au système constitutionnel, il les combattit, et, deux jours encore avant d'être atteint de la maladie à laquelle il succomba, il s'occupait de la rédaction d'un discours en faveur de la liberté de la presse. Il mourut à Paris, le 13 janvier 1827.
Le comte de Ségur a prononcé son éloge à la chambre des pairs (séance du 1er mars). « Homme éminemment de bonne foi, dit-il, Lanjuinais exprimait sans ménagement toute opinion qui lui paraissait juste et conforme à l'intérêt général... Ceux mêmes dont il combattait les opinions rendaient hommage à la pureté de ses intentions, à cette verdeur de vieillesse qui étonnait la jeunesse la plus ardente, à cette franchise sans bornes qui ne lui permettait de contenir aucune de ses pensées et qui donnait à ses discours, quelquefois impétueux, une empreinte d'originalité qui peignait fidèlement son caractère. »
Lanjuinais n'était pas moins remarquable par sa vaste érudition que par son infatigable activité pour le bien. Parmi ses nombreux écrits, nous citerons : Constitutions de la nation française, précédées d'un essai historique et politique sur la charte, Paris, 1819, 2 volumes in-8°, ouvrage regardé comme classique par M. Dupin ; Appréciation du projet relatif aux trois concordats (décembre 1817), qui eut cinq éditions successives ; De l'organisation municipale en France (1821), fait en société avec M. de Kératry.
Lanjuinais est encore auteur d'un grand nombre d'écrits de moindre importance sur des questions religieuses ou politiques. Parmi ses ouvrages philologiques, nous indiquerons son édition de l'Histoire naturelle de la parole, par Court de Gébelin, avec un discours préliminaire sur l'histoire de la grammaire générale et des notes (1806, in-8°); et ses Extraits de la grammaire de la Carniole, du Mithridate d'Adelung.
Lanjuinais était surtout versé dans les langues orientales, dont il faisait son étude principale après celle du droit public. Membre de l'Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres) en remplacement de Bitaubé, dès le 16 décembre 1808, il faisait, en outre, partie de la Société asiatique de Paris et de la Société philosophique de Philadelphie.
Son fils aîné, le comte Paul-Eugène Lanjuinais, né à Rennes, le 6 août 1789, lui succéda dans la chambre des pairs, en mars 1827. Un autre de ses fils a été élu député de la Loire-Inférieure (Pont-Rousseau), le 23 février 1838.
En. Haag.

(1) Legouvé, dans son poeme du Mérite des femmes, célèbre le dévouement de Mme Lanjuinais en cette occasion.

     

 

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Denis_Lanjuinais

     
 

     

 

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