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Lallemand cadet

     

 

Bégin (Emile-Auguste), Biographie de la Moselle, tome 2, Metz 1829 :

   
 

LALLEMAND (cadet).

Lallemand (le baron Dominique), frère du précédent, lieutenant général d'artillerie, officier de la Légion d'Honneur, chevalier de Saint-Louis, est né à Metz le 18 octobre 1777. Son frère aîné prit soin de son éducation, et, comme il n'avait pas de fortune, M. le Payen de Jouy paya sa pension à l'école polytechnique où il entra étant encore très jeune. Sorti l'un des premiers de sa promotion, il suivit bientôt l'exemple de son aîné et fut cité comme l'un des officiers les plus braves et les plus instruits de l'ancienne armée, d'ailleurs si féconde en hommes de mérite. Il combattit en Allemagne, en Espagne, en Pologne, et beaucoup de lieux furent témoins de sa valeur. Créé officier de la Légion d'Honneur, puis général de brigade, il défendit en cette qualité le sol français contre les armées coalisées, et ne cessa de combattre qu'au moment où l'abdication de l'empereur changea les destinées de notre patrie. Le roi le conserva en activité et le décora de la croix de Saint-Louis, par ordonnance du 20 août 1814. Au mois de mars suivant, il s'unit à son frère pour insurger le département de l'Aisne, ainsi que nous l'avons marqué ci-dessus. Napoléon le nomma lieutenant général ; il combattit à Waterloo à la tête de l'artillerie de la garde et y fit des prodiges de valeur. Il revint avec l'armée sous les murs de Paris, la suivit au delà de la Loire et quitta ses compagnons d'armes, lorsqu'un ordre de dissolution eut séparé les derniers débris de nos immortelles phalanges. Une ordonnance du 1er août 1815, annula sa nomination au grade de lieutenant général.

Compris dans l'ordonnance du 24 juillet avec son frère et nos compatriotes Ney, Durbach, Bouvier-Dumolard, il partit pour l'Amérique afin de se soustraire au mandat d'arrêt qui pesait sur sa tête. Le 21 août, le conseil de guerre qui avait condamné à mort François-Antoine Lallemand, s'occupa du procès intenté à son frère. La plupart des détails que nous avons donnés sur l'affaire du frère aîné appartiennent également à celle du cadet . Ce dernier n'était pas en activité lors du débarquement de Bonaparte ; et il parait que les conjurés l'avaient prévenu depuis quelque tems de leurs projets futurs, car il fit successivement et à peu d'intervalle l'un de l'autre plusieurs voyages à Paris, pour s'entendre sur les moyens d'exécution. Lallemand jeune harangua vainement les officiers et les soldats de la garnison de La Fère. Obligé de quitter cette ville, il rencontra dans le faubourg un convoi de dix bouches à feu qui avait été expédié de Vincennes, frappa celui qui le commandait et emmena les canons. Arrêté par la gendarmerie de Chauny, il voulut séduire le brigadier, et lui offrit, indépendamment des 7 ou 8,000 francs saisis sur son frère et sur lui, un bon de 10.000 francs payable à Paris.

M. Viotti, rapporteur, ayant lu le cahier des charges et formé ses conclusions, le conseil, après une courte délibération, condamna Dominique Lallemand, absent et contumace, à la peine de mort, comme coupable, « 1° de rébellion et d'attentat à main-armée, en ce qu'il a, avant le 23 mars 1815, coopéré à la mise en mouvement sur Paris du corps des chasseurs royaux, mouvement effectué dans l'intention de renverser le gouvernement légitime ; 2° d'avoir tenté d'ébranler la fidélité des troupes stationnées à La Fère, et de s'emparer du dépôt d'artillerie établi dans cette ville ; 3.° de s'être emparé par violence d'un convoi de plusieurs bouches à feu venant de VIncennes.
Le jeune Lallemand, fixé à la Nouvelle-Orléans avec Lefebvre-Desnouettes et d'autres braves de l'ancienne armée, s'occupait d'agriculture et de sciences appliquées à l'industrie, lorsqu'une riche héritière lui donna sa main. La sœur des généraux Lallemand avait épousé M. Guénard, chef de bataillon d'artillerie, officier de la Légion-d'Honneur, décédé aux environs de Metz il y a quelques années.

Moniteur, 1807, p. 1297 ; 1811 , 685; 1814 , 710; 282, 293, 305, 844, 876, 1365; 1816, 847, 947; 1817, 518; 1819, 77, 78, 79, 85, 131.— Victoires, Conquêtes, etc., des Français, t. XXIV, XXVI. Voy. laTable. —Biogr. des Hommes vivans, t. IV , p. 66. — Biogr. nouv. des Contemp., t. X , p. 373. Cette Biographie attribue à Lallemand jeune la fondation du Texas. Je crois que c'est une erreur.

     

 

 

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