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LAHOZ,
général cisalpin, commandant des troupes lombardes,
etc.
Issu d'une famille noble du Milanais. Il embrassa la carrière
militaire ; se prononça pour la cause républicaine ;
et fut employé dans l'armée d'Italie, dès le
commencement de sa conquête, par les Français. Il adressa
en avril 1797 une proclamation au peuple de Brescia, menaçant
de punir ceux qui troubleraient encore l'ordre public ; se
présenta, en juillet 1798, à la tête des troupes
cisalpines, sur les frontières du Piémont; puis fut
envoyé à Paris, pour s'opposer à ce que le
directoire français continuât de s'immiscer dans le
gouvernement cisalpin. Les directeurs ayant refusé de l'entendre,
Lahoz publia alors la lettre où il demandait audience, et
dans laquelle on remarquait ce passage, « Il s'agit de
déjouer une conspiration odieuse contre la constitution,
et de connaître le sentiment du directoire français
sur une poignée de scélérats qui s'assemblent
chez l'ambassadeur Trouvé, et qui composent le comité
des novateurs. » Le directoire, pour réponse,
fit insérer dans les journaux diverses notes, où l'on
représentait cet émissaire comme un agent de l'étranger ;
et lui donna l'ordre de quitter Paris, après l'avoir destitué,
ainsi que son aide de camp. Le ressentiment de cette injure jeta
entièrement Lahoz dans le parti de l'indépendance ;
il se mit alors à la tête d'un grand nombre d'insurgés ;
seconda les Autrichiens contre les Français, et combattit
même ceux-ci partout où il les trouva. Lahoz commandait
une des divisions qui formaient le siège d'Ancône en
1799, et y fut blessé si grièvement dans une sortie
de la garnison française, qu'il mourut deux heures après.
Les Français publièrent qu'on avait trouvé
sur son cachet les armes de l'empereur d'Allemagne et son nom, avec
cette inscription : Mort aux Français. Quoi
qu'il en soit de cette assertion, il n'est pas moins vrai de dire
que Lahoz avait formé le projet, déjà si souvent
conçu par des Italiens généreux, de rendre
l'indépendance à son pays, et de se servir tour à
tour, pour parvenir à son but, des Français et des
Autrichiens eux-mêmes ; mais la mort vint arrêter
ses nobles desseins ; et celui qui se dévouait pour
le salut de tous, fut cependant considéré comme un
traître et un transfuge par ceux-là mêmes qui
auraient dû le seconder au lieu de le combattre.
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