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FAULCON
(Félix), ancien conseiller au présidial de Poitiers,
député suppléant aux états-généraux,
en 1789, et membre de presque toutes les assemblées législatives,
depuis 1795, jusqu'à la première restauration en 1814.
Une si longue carrière dans nos législatures aurait
dû laisser quelques souvenirs marquants des travaux de M.
Félix Faulcon; cependant on ne le voit attacher son nom a
aucune proposition importante ; sa vie même serait restée
inaperçue, si les biographies n'en avaient recueilli quelques
traits. Le 9 novembre 1795, il fit une motion d'ordre tendant à
ce que le conseil des cinq-cents ne reçût plus dès
lors aucune des pétitions que le peuple pourrait lui adresser :
motion assez singulière de la part d'un mandataire du peuple.
Le 10 décembre 1796, il s'attacha à prouver, en se
servant de l'autorité de Montesquieu, que les membres du
conseil qui avaient opiné pour la suppression des journaux
étaient des aristocrates. Le 8 juin de l'année suivante,
il fit une motion en faveur du divorce. Il fit quelques autres propositions
encore moins remarquables, et passa au corps législatif après
la révolution du 18 brumaire. Il en sortit en 1804, et fut
nommé membre du conseil de discipline et d'enseignement de
l'école de Poitiers, le 15 mai 1806 ; 3 ans après,
il fut de nouveau nommé par le département de la Vienne
au corps législatif, et il y parla sur les douanes dans la
section des finances, dont il fut nommé vice-président,
le 23 décembre 1813, lorsque ce corps eut été
convoqué de nouveau par l'empereur. L'absence du duc de Massa
(Reignier), qui en était président, fut cause qu'il
présida cette assemblée lors des événement
de la fin de mars 1814. La conduite que tint M. Félix Faulcon
dans cette circonstance, fut surtout remarquable par la haine qu'il
parut porter a un gouvernement dont il n'avait certainement pas
à se plaindre. Le 3 avril, il vota et signa, comme député
et comme président une déclaration du corps législatif,
qui, d'après un acte du sénat, prononçait la
déchéance de l'empereur. Le 14 du même mois,
il alla à la tête du corps législatif complimenter
M. le comte d'Artois sur le retour de la maison de Bourbon au trône
de France. Depuis le 20 mars 1815, M. Félix Faulcon est rentré
dans la vie privée ; mais, en 1816, le roi le décora
de la croix de la légion d'honneur.
Il a publié quelques ouvrages, parmi lesquels nous citerons :
1° Extrait de mon journal dédié aux mânes
de Mirabeau, 1791, in-8°;
2° Vers aux héros de l'Italie, (dans le journal
de Paris, du 26 frimaire an 6) ;
3° Aux membres du conseil d'état ; Précis
historique de l'établissement du divorce, suivi de notes
et réflexions relatives au livre II du nouveau projet de
code civil, Paris, 1800, in-8° ;
4° Mélanges législatifs, historiques et politiques
pendant la durée de la constitution de l'an 3, 1801,
3 vol. in-8° ;
5° Voyages et opuscules, 1805, in-8°.
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