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DANICAN
(Auguste), né en 1763, d‘une famille noble, mais pauvre,
fut d’abord soldat dans le régiment de Barrois infanterie,
et ensuite gendarme à Lunéville. A l'époque
de la révolution,il obtint un avancement rapide, et devint
colonel d'un régiment de hussards, puis général
de brigade, et fut à différentes reprises employé
contre les royalistes de la Vendée en 1793 et 1794 :
il se conduisit toujours avec humanité, et pressa même
plusieurs fois la Convention de faire punir les auteurs des noyades
de Nantes et des autres excès commis contre les habitants
de ce malheureux pays. Le 15 juillet 1793, il fut battu par les
royalistes, près de Martigné-Briand. Envoyé
en décembre à Laval pour combattre les premiers rassemblements
de chouans, il fut contraint de s'enfermer dans Angers pour défendre
cette place contre les royalistes, qui l'assiégeaient sans
succès. Le général Danican fut publiquement
accusé d’avoir voulu leur livrer cette ville. Destitué
à cette époque, il parvint à se faire remettre
en activité. Il commandait en 1795 à Rouen, d’où
il adressa des dénonciation à la Convention contre
les généraux Tureau, Grignon, Huchet et autres, avec
lesquels il avait servi dans la Vendée, et qui y avaient
commis des horreurs inouïes. A l'époque du 13 vendémiaire
an IV (1795), le général Danican vint à Paris,
embrassa le parti des sections, commanda un instant leur force armée ;
mais, n’étant pas secondé, et n'ayant pas eu le temps
de préparer ses moyens, il ne put obtenir l'avantage, et
s'éloigna quand il vit les troupes conventionnelles prendre
le dessus. On lui fit son procès par contumace ; et
le conseil militaire séant au Théâtre-Français
le condamna à mort. Réfugié en pays étranger,
il retourna à Paris en juin 1797, sortit encore de France
après le 18 fructidor, et publia plusieurs brochures contre
le parti révolutionnaire, notamment, Les brigands démasqués,
et Le fléau des tyrans. Il fit la campagne de 1799 en Suisse
dans un corps d'émigrés. On l’accusa alors d‘avoir
trempé dans l'assassinat des ministres français à
Rastadt ; ce qui était sans fondement : il déclara
publiquement qu’il y était étranger. Le général
Danican passa en Piémont en 1801, et fit, avec le général
Willot, quelques efforts pour agiter le Midi de la France ;
puis il se rendit à Berne ; et, à l'entrée
des Français en Suisse, il se retira de nouveau en Allemagne.
Il partit de là pour l‘Angleterre, où le gouvernement
lui a fait une pension, dont il jouit encore. Il est revenu plusieurs
fois à Paris depuis le rétablissement des Bourbons ;
mais il n’a pu recouvrer son grade de général de division,
et dans le mois de novembre 1816, il est retourné définitivement
en Angleterre, où il s'est marié depuis plusieurs
années. Le général Danican parut comme témoin
dans le procès de Perlet en mai 1816 ; et M. Fauche
cite, dans ses Mémoires, une lettre qu’il avait écrite
en faveur de Perlet, mais qu‘il a rétractée devant
les juges. A. |
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