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DAMAS
(François-Étienne), général français,
né à Paris, en 1764, mort dans la même ville,
en 1828. Comme Kléber, il se destinait à l'architecture ;
mais les dangers de sa patrie lui firent aussi préférer
l'épée à l'équerre. Ses connaissances
mathématiques déterminèrent le général
du génie Meunier à le choisir pour aide de camp (9
septembre 1792 ). Il le suivit à l'armée du Rhin,
commandée par Custine, fit partie du corps assiégé
dans Mayence, en 1793, et se trouva auprès de son général
lorsque celui-ci fut blessé mortellement, en traversant le
Mein. Peu de jours après, le général en chef
et le conseil de guerre de Mayence nommèrent Damas adjudant
général ; il fut aussitôt employé
comme chef d'état-major de Kléber. Devenu général
de brigade le 6 décembre, il fut chargé du commandement
de la brigade de gauche, au blocus de Mayence, et livra plusieurs
combats, dont le succès répondit à sa bravoure.
A l'armée de Sambre et Meuse, en 1795, sous les ordres de
Jourdan, il commanda la brigade d'avant-garde de la division Lefebvre,
formant la gauche du corps dirigé par Kléber. Lors
du passage du Rhin, il enleva à la baïonnette une position
des Autrichiens, et eut la jambe traversée par une balle,
au moment où, suivant les termes du rapport officiel du général
Jourdan, il montrait à l'armée le chemin de la victoire.
Dès le mois de novembre, Damas avait repris le commandement
d'une brigade dans la division Championnet. Il força, en
1796, le passage du Rhin à Neuwied, et bientôt celui
de la Lahn à Runckel. Enfin, il figura dans toutes les actions
importantes de cette campagne. Au commencement de l'année
1798, Damas fut appelé en qualité de chef d'état-major
à l'aile gauche de l'armée d'Angleterre, commandée
par Kléber, qu'il suivit en Égypte. Il était
à la tête des grenadiers de sa division à l'assaut
d'Alexandrie, le lendemain du débarquement. S'étant
emparé de Rosette, le 8 juillet, il assista au combat de
Chébréiss, ainsi qu'à la bataille des Pyramides,
et, en septembre, au combat de Ghémélié. En
1799, il prit part à la destruction du camp des Mameluks
devant le fort d'El-Arich, reçut plus tard une blessure,
et fut atteint de la peste à Jaffa. Nommé général
de division et chef de l'état-major, Damas commanda une province
de la haute Égypte, après la mort de Kléber.
Après la bataille imprudemment livrée par Menou (mai
1801), il fut dénoncé dans les rapports que ce général
envoyait au gouvernement. De retour en France, Damas n'ayant pas
trouvé le premier consul disposé à écouter
sa justification, resta en non-activité durant cinq années.
S'il ne fut détenu que vingt-quatre heures au moment du procès
de Moreau, il le dut à l'intervention de Murat, qui, devenu
grand-duc de Berg, se fit autoriser (15 janvier 1807) à employer
Damas en qualité de commandant militaire et de conseiller
d'État. En 1808, le roi Joachim désirait que Damas
le rejoignît à Naples ; mais l'empereur voulut
que ce général conservât ses fonctions dans
le pays de Berg. C'est avec les corps de troupes qui lui devaient
leur formation qu'il fit, en 1812, la campagne de Russie. Il s'y
montra digne de sa réputation. Ayant repris ensuite le commandement
du grand-duché de Berg, où il était généralement
estimé, il y resta jusqu'à l'évacuation totale
de la rive droite du Rhin, s'arrêta dans Mayence, et y commanda
une division jusqu'au jour où il fallut livrer cette place
aux troupes alliées (mai 1814). Après avoir ramené
sa division à Metz, il fut nommé, par le roi, colonel
d'armes (26 août 1814), commandant la garde royale (depuis,
gendarmerie royale) de Paris. Au mois de mars 1815, Damas prêta
de nouveau serment à Napoléon, devint inspecteur général
d'infanterie, et resta à Rouen jusque après la journée
de Waterloo. En 1816 la Restauration lui rendit ses fonctions d'inspecteur
(24 juillet), avec le titre de président du comité
consultatif de gendarmerie (30 décembre 1820).
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