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Chasteler

 

Bulletin des Sciences militaires, tome 3, 1826, p 158 :

   
 

Notice nécrologique sur le marquis de Chasteler (Archiv für Geschichte, Statistik, etc. Vienne ; 1825, N° 65)
Jean Gabriel, marquis de Chasteler-Courcelles, propriétaire du régiment styrien d'infanterie, n° 27, et commandant de Venise, naquit, en 1763, à Mons, en Belgique. En sortant du collège de Metz, il entra à l'académie du génie à Vienne, et prit du service en Autriche. Dans la guerre contre les Turcs, en 1788, il eut une jambe fracassée au combat de Poduchan, en Moldavie ; il assista aux journées sanglantes d'Ismaël et Kilianova. En 1789 et 1790, il fut employé aux négociations avec le grand-visir, et travailla pendant l'armistice à la carte militaire de la Valachie. Nommé, par Léopold II, lieutenant-colonel de la garde wallonne, il commandait le château à Namur, en 1793, lorsqu'il fut obligé de se rendre au général Valence. Après son échange, il assista aux sièges de Quesnoy et Maubeuge, et reçut à Wattignies, où il commanda 4 escadrons des dragons de Cobourg, 8 coups de baïonnette. Ce fut lui qui, après la bataille de Fleurus, défendit Liége contre l'armée de Sambre-et-Meuse. Il dirigea ensuite les travaux de la place de Mayence, et y fit les fonctions de quartier-maître-général, ce qui lui valut le grade de colonel. Il fut chargé ensuite des travaux de démarcation des provinces polonaises ajoutées à la monarchie autrichienne. Après le traité de Campo-Formio, il reçut une mission semblable pour la démarcation de la république Cisalpine. Il fit, en 1789, la campagne d'Italie, en qualité de quartier-maître-général, et contribua aux succès de Kray à Vérone, ainsi qu'à ceux de Verderio sur l'Adda ; le 10 juin, il ouvrit la tranchée devant la citadelle de Turin, assista à la bataille de la Trébia, dirigea le siége d'Alexandrie et y fut grièvement blessé. En 1800, il fut nommé second quartier-maître-général à l'armée d'Allemagne, défendit, à la tête d'une brigade, les défilés de Scharnitz en Tyrol. Promu feld-maréchal-lieutenant, en 1802 , il organisa, dès-lors, le landsturm et les milices du Tyrol. Dans un voyage à Paris, il obtint la levée du séquestre de ses biens en Belgique. Dans la guerre de 1805 , il commanda une division en Tyrol et se retira par Gratz en Hongrie. Quelques années après, l'Autriche se préparant à une nouvelle guerre, Chasteler reçut ordre de réparer les fortifications de Comorn sur le Danube, et lorsqu'elle éclata, il alla prendre le commandement du Tyrol, livra des combats opiniâtres aux Français, força Baraguay-d'Hiliers à la retraite, et délivra une grande partie du Tyrol. Irrité de ces revers, Napoléon le proscrivit dans ses bulletins comme un brigand, sur quoi l'empereur d'Autriche déclara qu'il rendait les généraux français prisonniers, responsables du traitement qu'éprouveraient Chasteler et d'autres officiers autrichiens.
Les bulletins accusaient ce général d'avoir fait assassiner des conscrits français de sa ville natale. L'auteur de la notice chronologique repousse cette accusation odieuse, et soutient que Chasteler prit toujours beaucoup de soin des prisonniers malades. Quoi qu'il en soit, battu enfin par le maréchal Lefèvre, il se retira par le Brenner, sur Raab. En 1811 et 1812 il commanda dans la Silésie autrichienne, et en 1813 il mit en état de défense la place de Prague. A la bataille de Dresde il commandait un corps de grenadiers, et reçut ordre ensuite de rassembler diverses garnisons de Bohême, pour appuyer le corps d'armée russe de Tolstoy. Depuis lors il a successivement commandé à Theresienstadt et à Venise ; il mit la dernière de ces villes en état de défense, lorsqu'en 1815 Murat se porta sur la Haute-Italie. Chasteler mourut à Venise le 7 mai 1825. Il avait reçu 14 blessures ; malgré sa courte vue qui l'exposait souvent à des dangers, nonobstant des lunettes et une baguette, il était partout où le péril se montrait. L'Autriche n'eut pas de défenseur plus actif, la France d'ennemi plus acharné.

     
  Chasteler 1763-1825      

 

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