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Beysser
(Jean-Michel), né à Ribauvillers, en Alsace, avait
étudié la chirurgie, et passa dans les Indes orientales,
comme chirurgien major. Il entra plus tard au service de la Hollande,
comme capitaine, et ne revint en France qu'à l'époque
de la révolution. Son courage et son enthousiasme pour les
nouveaux principes lui procurèrent un avancement rapide ;
à la tête des dragons de Lorient dont il était
major, il dissipa les premiers rassemblements d'insurgés,
en 1791. Devenu général de brigade, il se distingua
dans les guerres de Vendée, repoussa les Vendéens
sous les murs de Nantes, et remporta plusieurs autres avantages
qui ne le sauvèrent pas d'une odieuse proscription. Ayant
désapprouvé le 31 mai, Hérault de Séchelles
le dénonça ; et tandis qu'il versait son sang
pour la patrie, il fut mis hors la loi. Rendu plus tard à
ses fonctions, il ne chercha à faire connaître l'injustice
de ses accusateurs qu'en déployant une ardeur nouvelle dans
les combats ; il repoussa l'ennemi sur plusieurs points ;
mais, blessé lui-même dangereusement dans une affaire,
il fut contraint à battre en retraite ; ceux qui avaient
conjuré sa disgrâce, attribuant cette défaite
à la trahison, l'accusèrent de nouveau, et pour rendre
sa perte plus certaine, rattachèrent cette affaire à
celle d'Hébert et de Ronsin, et le firent condamner à
mort. Le brave Beysser monta sur l'échafaud, en chantant
des couplets qu'il avait composés dans sa prison. Il n'avait
pas quarante ans, et était l'un des plus beaux hommes de
France.
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