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NÉCROLOGIE.
— M. le lieutenant général baron Berthézène,
pair de France, est mort le 9 de ce mois à l'âge de
soixante-treize ans. Il était parti comme volontaire sous
la république, et fut nommé capitaine par le général
Moreau sur le champ de bataille, à l'armée d'Italie,
le 5 messidor an VII ; il fut nommé chef de bataillon
par Masséna, sous les murs de Gênes, le 1er thermidor
an VIII. Son grade de colonel date de la campagne de Pologne. Il
fut nommé général de brigade le 6 août
1811, et commanda trois régiments de la vieille garde pendant
la campagne de Russie. Général de division le 4 août
1813, il se trouva à la défense de Dresde, et fut
retenu prisonnier de guerre au mépris des clauses de la capitulation.
En 1815 il commandait la 11e division du 3e corps de l'armée
du Nord à Waterloo.
Après la bataille, il suivit l'armée derrière
la Loire, et fut choisi par le maréchal Macdonald pour licencier
le 4e corps.
Le général Berthézène avait reçu
plusieurs blessures graves sous les murs de Gênes, au passage
du Mincio et à la bataille de Wagram.
Quand la restauration fit l'expédition d'Alger, on jugea
indispensable qu'un lieutenant général, bien vu des
anciens officiers, fût adjoint au commandant en chef, M. de
Bourmont. Le général Berthézène fut
choisi à ce titre. C'est sa division qui, la première,
aborda le sol africain. C'est par la vigueur qu'il inspira à
nos jeunes soldats, lors du débarquement, que les batteries
algériennes de Sidi Ferruch furent enlevées si rapidement.
On se rappelle encore l'enthousiasme que produisit en France le
premier bulletin de victoire. Sa division concourut aussi très
activement à la bataille de Staoueli, qui ouvrit à
l'armée française les portes d'Alger.
En 1831, il commanda en chef l'armée d'occupation d'Alger,
en remplacement du maréchal Clauzel. C'est pendant son gouvernement
que les volontaires parisiens, dits régiments de la Charte,
furent organisés en bataillons de zouaves. Lors de la malheureuse
expédition de l'Atlas, commandée par le général
Berthézène, ce furent ces mêmes enfants de Paris
qui, sous les ordres du chef de bataillon Duvivier, protégèrent
la retraite de l'armée, en formant spontanément l'arrière-garde,
et la sauvèrent d'un grand désastre. Peu de carrières
ont été aussi dignement, aussi glorieusement remplies
que celle de Berthézène.
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