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Berquin

 

 

Encyclopédie des Gens du monde, tome 3, Paris 1834.

   
 

BERQUIN (Arnaud) naquit à Bordeaux en 1749 ; il est peu de noms aussi connus en France. L'ami des enfans s'est acquis des droits à la reconnaissance de tous les parens, et il a l'avantage d'avoir intéressé toutes les mères. Il n'en est pas, surtout de celles qui nourrissent, qui n'ait souvent dit :
         Dors, mon enfant, clos ta paupière.
La romance dont ce vers est le refrain est une des plus jolies de l'auteur. On distingue encore celle de Geneviève de Brabant. Ce fut dans ce genre et dans celui des idylles que débuta Berquin. Son recueil intitulé l'Ami des enfans forme 6 volumes ; c'est son ouvrage le plus important par son utilité, en ce qu'il présente, soit en dialogues, soit en récits, soit en actions, des instructions d'autant plus intéressantes que la variété de leur forme pique la curiosité de l'âge pour lequel elles ont été composées. L’Académie française avait proposé pour 1784 un prix à l'ouvrage le plus utile qui aurait paru dans l'année : il fut décerné à l'Ami des enfans.
La Harpe, en parlant de Berquin dans son cours de littérature, cite avec éloge son idylle Le petit fleuve orgueilleux, traduite de Métastase, l'Orgoglioso fiumicello. On peut supposer qu'en traduisant cette pièce Berquin a eu en vue des enfants plus grands que ceux pour qui ont été faits ses autres ouvrages. Ceux-ci sont en grand nombre, et forment une longue série de volumes in-18. La justice exige l'aveu qu'ils sont pour la plupart de Weiss, écrivain allemand auquel la jeunesse doit un si grand nombre de bons écrits et recueils ; quelques-uns sont imités de l'anglais ; mais l'auteur français se les est appropriés par le naturel et la naïveté de son style. L'Ami des enfans n'a point été éclipsé par les ouvrages nombreux composés depuis dans le même but ; on peut même dire que son mérite n'en a été que mieux apprécié. Les idylles de Berquin, ses romans et le Pygmalion de J.-J. Rousseau qu'il a mis en vers, attestent son talent pour la poésie passionnée et pour celle qui exprime les plus doux sentiments du cœur. Berquin avait été appelé par la nature à composer les ouvrages qu'il a laissés. Son caractère était doux, franc, naïf même. Il aimait beaucoup les enfants, se plaisait à leurs jeux et y prenait part.
On se tromperait en croyant que Berquin ne pouvait écrire que dans le genre qu'il avait adopté. Il rédigea pendant quelque temps le Moniteur, et fut coopérateur de Ginguené et de Grouvelle dans la Feuille villageoise. Il fut, en 1791, un des candidats proposés pour être instituteur du prince royal ; mais il mourut le 21 décembre de la même année. On ne sait que trop à qui cette place fut donnée ! [*]
L-n.

[*] A Restif de la Bretonne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Arnaud_Berquin

 
 

 

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