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BARBIER
(Ant.-Alex.), savant bibliographe, né à Coulommiers
le 11 juillet 1765, fit ses études
à Meaux et embrassa l'état ecclésiastique.
D'abord vicaire à Acy, puis à Dammartin, les électeurs
le nommèrent, en 1791,
à la cure de la Ferté-sous-Jouarre. En 1793, il renonça
à la prêtrise, se maria, et fut rendu à l'état
séculier par une bulle du pape ; le département de
Seine-et-Marne l'envoya presque aussitôt à Paris comme
élève de l'école normale. Peu de temps après
il fut choisi pour faire partie de la commission des arts, adjointe
au comité d'instruction publique à la Convention nationale;
il rendit alors aux lettres des services inappréciables,
en sauvant de la destruction et en plaçant dans plusieurs
bibliothèques de la capitale des richesses littéraires
dispersées pendant les orages de la révolution ou
entassées dans des dépôts formés à
la hâte après la suppression de divers établissements
civils et ecclésiastiques. Plus tard il fut successivement
bibliothécaire du Directoire, du conseil d'État et
de Napoléon. On lui doit la création des bibliothèques
du Louvre, de Fontainebleau et de Compiègne ; comme bibliothécaire
de l'empereur, il fut souvent appelé auprès de Napoléon.
Il lui présentait les principaux ouvrages au moment de leur
publication ; pendant les campagnes les nouveautés étaient
envoyées, par les estafettes, au quartier général
de l'empereur, avec des analyses ou des jugements. Souvent Napoléon
chargea son bibliothécaire de lui faire des rapports sur
divers points d'histoire et quelquefois sur des matières
religieuses ; c'est ainsi que le 5 janvier 1811, Napoléon
lui fit demander, par le baron Méneval, de rechercher s'il
y avait des exemples d'empereurs et de rois qui aient suspendu ou
déposé des papes. Le lendemain Barbier soumit à
l'empereur un assez long rapport sur cette question. Après
1814, l'administration des bibliothèques
de la couronne resta confiée à Barbier. Brusquement
arraché, en 1822, à des fonctions qu'il remplissait
avec un zèle, un plaisir et une science rares, cette disgrâce
l'affecta si vivement, qu'un dépérissement graduel
le conduisit au tombeau le 5 décembre 1825. Ses principaux
ouvrages sont :
Catalogue de la bibliothèque du Conseil d’État,
1803, 2 vol. in-fol.;
Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes, 1806-1808,
4 vol. in-8°, 2me édition, 1822-1827, 4 vol.;
Nouvelle bibliothèque d'un homme de goût,
1810, 5 vol. in-8° ;
Dissertations sur 60 traductions françaises de l'Imitation
de J. C., 1812, in-12;
Examen critique et complément des Dictionnaires historiques
les plus répandus, 1820, in-8°.
Barbier a coopéré au Mercure, au Magasin,
et à la Revue encyclopédique; il a donné
plusieurs articles dans l'Encyclopédie moderne de
Courtin, et a revu, pour la partie bibliographique, le commencement
de la Biographie Universelle Classique. |
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