Accueil 

Annuaire

Faits et événements

Personnages

Napoléon

La France et le Monde

Waterloo

Belgique

Armées

Uniformes

Reconstitution

Publications

Liens

Nouvelles du Jour

Plan du site

Balises

   

Waterloo battle 1815

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1789-1815.com

   Annuaire 1789-1815   >   Personnages  >  

.

 

Baraguey d'Hilliers

Parfois orthographié : "Baraguay",
mais l'Almanach impérial écrit : "Baraguey".

 

 
 
       

 

Biographie universelle, ancienne et moderne, (Biographie Michaud) Tome 57, (supplément) Paris, Michaud, 1834.

   
 

BARAGUEY D'HILLIERS (Louis), général français, né le 13 août 1764, à Paris, d'une famille noble, fit dans cette ville des études qui, sans être profondes, lui furent très utiles, parce qu'il les dirigea entièrement vers la carrière des armes à laquelle dès lors on l'avait destiné. Il entra comme sous-lieutenant dans le régiment d'Alsace en 1784, et il était lieutenant au même corps le 1er mai 1791, lorsqu'il donna sa démission, ne voulant pas servir la cause de la révolution. Ayant bientôt changé d'opinion, il fut nommé capitaine dans un bataillon d'infanterie légère le 20 janvier 1792, et le mois suivant aide de camp du général Crillon. Trois mois après il obtint le même emploi auprès de Labourdonnaye, puis auprès de Custines qui le fit son sous-chef d'état major, en lui donnant le grade de général de brigade. En remplissant ces fonctions, Baraguey d'Hilliers prit part à l'invasion du Palatinat et à la prise de Mayence à la fin de 1792 ; et la confiance du général en chef lui offrait alors la perspective d'une destinée encore plus brillante. Il fut même question de le faire ministre de la guerre, mais, entraîné dans la chute de son protecteur, il fut comme lui suspendu de ses fonctions, arrêté et conduit à Paris; cependant il ne parut pas dans le procès de Custines. Ce ne fut qu'un an après que, traduit au sanglant tribunal révolutionnaire avec cinquante victimes, qui ce jour-là même périrent sur l'échafaud, accusées d'avoir conspiré dans la prison où tous étaient détenus , Baraguey d'Hilliers fut absous avec deux autres accusés. Un bonheur si rare et si inespéré donna lieu à beaucoup de conjectures, et l'on alla jusqu'à dire que le général Baraguey avait racheté sa vie par des actes de faiblesse ; mais son caractère connu et le courage qu'il a tant de fois déployé ne permettent guère d'ajouter foi à de pareilles assertions. Malgré cette sentence d'absolution, il fut réintégré aussitôt après dans la prison du Luxembourg comme noble et suspect, et il n'en sortit qu'après la chute de Robespierre. Remis en activité le 5 prairial an III (24 mai 1795), il fut employé a Paris, et concourut sous les ordres de Pichegru a réduire le parti des démagogues du faubourg St-Antoine, révoltés contre la Convention nationale ; mais quelques mois plus tard (13 vendémiaire an IV, 5octobre 1795) il fut accusé d'avoir manqué de fermeté contre d'autres révoltés du parti contraire, de la section Lepelletier que l'on accusait de royalisme ; ce qui le fit encore une fois destituer. Réintégré dès le mois suivant, il fut employé dans l'ouest sous les ordres de Hoche ; puis à l'armée d'Italie, où il arriva vers la fin de la belle campagne de 1796. Le général en chef Bonaparte lui donna un commandement dans la Lombardie, et le chargea ensuite de s'emparer de Bergame, place de l’État vénitien qu'il lui importait d'occuper, mais que la neutralité semblait mettre à l'abri d'une pareille entreprise. Baraguey d'Hilliers usa dans cette occasion de beaucoup d'adresse, et voici comment Bonaparte rendit compte de cette expédition au directoire : «Quoique l'occupation de Bergame ne soit pas une opération militaire, il n'en a pas moins fallu des talents et de la fermeté pour l'obtenir. Le général Baraguey d'Hilliers que j'en avais chargé s'est parfaitement conduit : je vais lui donner le commandement d'une brigade, et j'espère qu'aux premières affaires il méritera sur a le champ de bataille le grade de général de division. » Chargé en effet bientôt après de conduire un corps d'armée dans le Tyrol, Baraguey d'Hilliers pénétra par la vallée de l'Adige jusqu'aux gorges de la Brenta, où il se réunit à l'armée principale, après avoir fait quatre mille prisonniers ; et le grade de général de division lui fut donné (mars 1797). II reçut peu de temps après du général en chef une preuve de confiance encore plus grande. L'adresse qu'il avait mise à s'emparer de Bergame fit avec raison penser à celui-ci qu'il ne se montrerait pas moins habile dans une opération de même nature, mais de beaucoup plus d'importance ; c'était l'occupation de Venise dont il s'agissait également de s'emparer à la faveur des dissensions que le voisinage de l'armée française y avait fait naître, et des mouvements populaires que l'envoyé de France, Lallement, et son secrétaire, Villetard, y avaient excités. Baraguey d'Hilliers se tint pendant quelques jours en observation avec sa troupe, attendant le résultat de toutes ces manœuvres et les ordres du général en chef, qui ne tardèrent pas a arriver. Dès le lendemain Venise fut au pouvoir des Français et la plus ancienne des républiques avait cessé d'être !... Bonaparte ne fut pas moins satisfait de Baraguey d'Hilliers dans cette occasion qu'il ne l'avait été à la prise de Bergame ; il lui donna le commandement de Venise ; et ce général, établi dans l'une des plus riches maisons (l'hôtel Pisani), déploya un faste jusqu'alors inconnu dans l'armée française. Il faut voir dans l'historien Botta comment, après avoir dépouillé les Vénitiens de leur marine, de leurs monuments des arts et de toutes leurs richesses, Baraguey d'Hilliers planta solennellement sur la place Saint-Marc un arbre de la liberté ; et comment dans ce même temps se négociait leur tradition à l'Autriche. Quand cette opération fut consommée, le général en chef lui donna un autre commandement. Baraguey se trouvait à Mantoue en février 1798, lors de l'insurrection qui éclata parmi les troupes de la garnison ainsi qu'a Rome, et il informa de cet événement, par une lettre confidentielle du 10 février, Bonaparte qui était alors à Paris, se disposant a partir pour l’Égypte. Le général Baraguey fut appelé a faire partie de cette expédition, et il s'embarqua dans le port de Gènes avec sa division pour se réunir devant Malte à la grande flotte que Bonaparte lui-même conduisait à la conquête de l'Orient. On sait comment cette inexpugnable forteresse tomba dans les mains des Français, et l'on sait aussi tout ce qu'ils y trouvèrent de munitions et de richesses de toute espèce. Baraguey d'Hilliers fut charge de porter à Paris la nouvelle de cette belle conquête avec une partie de ses richesses ; mais la frégate la Sensible, sur laquelle ils'était embarqué, fut prise par les Anglais, et rien de la précieuse cargaison ne put arriver dans la capitale. On conçoit tout le mécontentement que durent en éprouver les Directeurs ; ils s'en prirent à Baraguey d'Hilliers ; sa destitution fut prononcée par un arrêté du 26 thermidor an VI (juillet 1797) ; et lorsqu'il revint de captivité, peu de mois après, il fut traduit à un conseil de guerre, pour la reddition de la frégate dont il ne pouvait être responsable, puisqu'il n'en avait pas le commandement. Acquitté par un jugement, il fut néanmoins mis à la réforme ; mais dès l'année suivante il recouvra son activité. D'abord chef d'état-major de l'armée du Rhin, il en commanda ensuite l'aile droite. Il se trouvait à Landau au commencement de 1800, lorsque le feu prit au magasin d'artillerie ; et ce fut à son sang-froid et a son courage que la ville tout entière dut son salut. Il obtint ensuite quelques succès contre les Autrichiens dans les montagnes des Grisons. Après la paix de Lunéville le gouvernement consulaire le fit inspecteur-général d'infanterie ; et, Napoléon devenu empereur, le nomma grand-officier de la Légion-d'Honneur et colonel-général des dragons. Cependant on a remarqué qu'il ne jouissait point alors de toute la faveur qui semblait appartenir à l'un des plus anciens généraux de l'armée française, et surtout a l'un de ceux qui avaient fait les campagnes d'Italie. Napoléon le tint presque toujours éloigné de lui, et ne l'employa pas dans les occasions les plus importantes. Il lui donna le gouvernement de Venise en 1808, et ce fut en Italie, puis en Hongrie , sous le vice-roi Eugène, que Baraguey fit la campagne de 1809. Après la paix de Vienne, il fut chargé de réduire les insurgés du Tyrol qui refusaient de se soumettre , et qui combattirent avec tant de courage sous les ordres du fameux Hofer. Baraguey passa ensuite a l'armée d'Espagne, et le 3 mai 1811 il battit sous les murs de Figuières un corps espagnol commandé par Garapo-Verde. Appelé à la grande armée l'année suivante , il fut mis à la tête d'une division qui partit de Smolensk dans les premiers jours de novembre 1812, pour se diriger vers Kalouga, au devant de l'empereur, lequel avait d'abord dû faire sa retraite dans cette direction, mais qui en avait changé par suite de la bataille de Malojaroslawitz. N'étant pas informé de ce changement, Baraguey se trouva bientôt au milieu de plusieurs corps russes, et une partie de sa division fut obligée de capituler. Napoléon, informé de cet événement au milieu des désastres de la retraite, en fut vivement courroucé, et il traita Baraguey d'Hilliers avec une extrême rigueur ; il le suspendit de ses fonctions, et par un ordre du jour du 13 novembre il lui prescrivit de se rendre en France aux arrêts, jusqu'à ce qu'une enquête eût été faite sur sa conduite dans l'affaire du 9 de ce mois. Le malheureux général, déjà tant de fois jugé et suspendu, conçut de ce dernier malheur un tel chagrin, qu'il tomba malade en route, et que, forcé de s'arrêter à Berlin, il mourut dans cette ville vers la fin de décembre 1812. —Une de ses filles avait épousé le général Foy. M—D j. (Michaud jeune.)

 

 

 
 
     

 

 

_

-

Page d'accueil

Plan du site

Nouvelles du Jour

Pour écrire

La Patience - 1789-1815.com - waterloo1815.com  © Bernard Coppens 2013 - Tous droits réservés.