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LOUIS-ENGELBERT
d'ARENBERG
Louis-Engelbert,
duc et prince d'Arenberg, né le 3 août 1750, succéda
à son père en 1778, fut créé chevalier
de la Toison d'or, en 1784. Indépendamment des propriétés
médiates dans les Pays-Bas et en France, dont, avant la révolution,
plusieurs étaient titrées de duchés, principautés
ou pairies, ce prince possédait, jusqu'en 1793, sur la rive
gauche du Rhin, en territoires immédiats de l'empire, le
duché d'Arenberg, les comtés de Kerpen et de Casselbourg,
la, baronnie de Commern, la seigneurie de Flœringen, etc., qui faisaient
partie du cercle électoral du Rhin, la baronnie de Saffenbourg,
etc., située dans le cercle de Westphalie. Mais par les événements
de la guerre de 1794, il perdit toutes ces possessions.
Les traités de Campo-Formio du 17 octobre 1797, et de Lunéville,
du 9 février 1801, lui assurèrent, d'une part, la
restitution de ses terres médiates situées en Belgique
et en France ; et de l'autre, une indemnité sur la rive droite
du Rhin, pour la perte de ses états souverains réunis
à la France.
Le récès de la députation de l'empire du 25
février 1803, lui assigna, à titre d'indemnité,
le pays de Meppen, dans l'ancien évéché de
Munster, et le comté de Recklinghausen, qui faisait autrefois
partie de l'électorat de Cologne.
Ces deux pays forment depuis le duché d'Arenberg, contenant
une population d'environ 70.000 âmes.
Aux termes des traités de Campo-Formio et de Lunéville,
la restitution de ses possessions en Belgique ne devait dépendre
d'aucune condition ; cependant le partage des possessions de la
maison d'Arenberg entre deux lignes fut le prix d'une justice qui
lui était due en vertu des stipulations formelles desdits
traités ; le gouvernement consulaire ne voulant pas qu'un
prince étranger possédât des biens en France,
imposa au duc Louis-Engelbert d'Arenberg, le choix, ou de les vendre
dans le bref délai de deux ans, ou de les abandonner à
ses fils, alors mineurs, à moins qu'il ne préférât
de céder à son fils aîné ses états
souverains d'Allemagne, pour rentrer de sa personne avec ses fils
puînés dans la jouissance de ses propriétés
en France.
L'état dans lequel elles se trouvaient, après un séquestre
de neuf ans, ne permit pas de les confier à l'administration
d'un tuteur, et força le duc Louis-Engelbert de déclarer
qu'il rentrerait en France; il nomma en septembre 1803, pour successeur
dans le duché d'Arenberg, dans tous les titres, prérogatives
et propriétés y attachées, son fils aîné
le prince Prosper-Louis, duc d'Arenberg, qui, de son côté,
avait dû renoncer à tous droits de succession sur les
biens situés en France et en Belgique. Renonciation qui a
cependant été annullée par un décret
postérieur du 26 juillet 1806.
L'empereur François II approuva la resolution du duc Louis-Engelbert,
accorda, le 3 octobre 1803, à son fils, le prince Prosper-Louis,
la dispense d'âge nécessaire pour prendre les rênes
du gouvernement, et la république française leva enfin,
par son arrêté du 29 octobre 1803, le séquestre
existant sur ses biens.
Le duc Louis-Engelbert a eu le malheur de perdre la vue à
la chasse, à la fleur de son âge. Il a épousé,
le 19 janvier 1773, Pauline-Louise-Antoinette-Candide, fille du
duc de Brancas-Villars, comte de Lauraguais, née le 23 novembre
1755, morte le 10 août 1812. De ce mariage sont issus:
1°. Le prince Prosper-Louis , dont l'article viendra;
2°. La princesse Pauline-Charlotte-Iris, née le 2 septembre
1774, mariée le 26 mai 1794 , à Joseph , prince régnant
de Schwarzenberg, morte dans un incendie à Paris, le 2 juillet
1810, victime de son dévoûment maternel;
3°. Le prince Philémon-Paul-Marie, né le 10 janvier
1788;
4°. Le prince Pierre-d'Alcantara-Charles, né le 2 octobre
1790;
5°. Le prince Philippe-Joseph , né le 4 octobre 1794,
mort à Vienne, le 7 mars 1815, d'une chute de cheval.
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