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 Nouvelles politiques de Leyde

Dernière modification le 3 février 2006.

Nouvelles politiques de Leyde

Ce journal est la continuation de la célèbre Gazette de Leyde", qui avait été interdite par le gouvernement batave le 23 avril 1798. Le journal reparut sous le titre Nouvelles politiques publiées à Leyde à partir du 11 octobre 1798.


 
Nouvelles politiques, publiées à Leyde, le 3 juillet 1804.
Numéro LIII.
A Leyde, par Abraham Blussé, le jeune.
   
  Départ du général Hédouville de Petersbourg.
Exécution des complices de Cadoudal
Lettres de grâce de Napoléon.
Extrait des nouvelles de Londres jusqu’au 23 juin. Discussion concernant le bill sur la force additionnelle, séances des 18 et 19 juin..
Extrait d’une lettre de Malte du 25 avril, narrant les aventures d’Elfy-Bey.
Séance de la diète germanique du 18 juin.
Note russe au sujet de l’affaire du duc d’Enghien.
Extrait des nouvelles de Paris jusqu’au 9 messidor (28 juin.)
   
     
  De Pétersbourg, le 8 juin. Le général Hédouville, envoyé du gouvernement français près S.M. Impériale, est parti aujourd'hui par congé. En quittant cette résidence, il y a laissé son secrétaire de léagtion Rayneval en qualité de chargé d’affaires de France.  

Hédouville

 

  Extrait des nouvelles de Paris jusqu’au 7 messidor (26 juin).
Le sort de toutes les personnes, accusées de complicité de la dernière conspiration, et déclarées coupables par la cour de justice criminelle spéciale de la Seine, est décidé irrévocablement. C’est en vain que la plupart se sont pourvus en cassation ; (...)
La journée d’hier, dans laquelle on a signifié à huit des condamnés à mort les lettres de grâce de l’Empereur, a été fatale pour les douze autres, dans ce nombre Louis Ducorps, dont le nom avait généralement été ajouté à tort à ceux des premiers. Les lettres de grâce impériales, apportées de grand matin à la Cour de Justice criminelle, ont dans la même matinée été communiquées solennellement aux impétrans en audience publique ; après quoi on a transféré au lieu du supplice le autres condamnés à mort, qui à midi n’existaient déjà plus. Ces derniers étaient Georges Cadoudal, dit Georges ; Picot, Roger, Coster-Saint-Victor, Deville, Joyaut, Burban, Lemercier, Cadoudal, Lelan, Merille, et Louis Ducorps. Ils avaient été reconduits pendant la nuit, sous une escorte de gendarmes, de Bicêtre à la Conciergerie du Palais de Justice. L’arrêt de la Cour criminelle, confirmé par celle de Cassation, leur ayant été signifié après ce transfèrement, ils avaient tous aussitôt demandé et obtenu des confesseurs. Assistés de ceux-ci, ils sont montés, vers les onze heures, dans trois charrettes qui les attendaient, quatre dans chacune. Ils sont allés de cette manière à l’échafaud, dressé, depuis les cinq heures du matin, sur la place de Grève, devant l’hôtel-de-Ville. A onze heures trente-cinq minutes, la tête de Georges est tombée la première sous la guillotine. Les autres ont subi, aussitôt après, la même peine, Lemercier le dernier. Celui-ci et Louis Ducorps étaient montés pour quelques instants à l’Hôtel-de-Ville.
   
  (Texte des lettres de grâce impériales)
Il a été assigné aux personnes, en faveur desquelles ces lettres ont été rendues, les lieux de détention suivants : à Bouvet de Lozier et Armand Gaillard, le château de Bouillon ; à Frédéric Lajolais, le château de Bellegarde ; à Louis Russillion et Charles d’Hozier, le château de Lourde ; à François Rochelle, le château d’If ; à Charles-François de Rivière, le fort de Joux ; à Armand-François-Heraclius Polignac, le château de Ham. Jules Polignac, condamné à deux ans d’emprisonnement, sera détenu dans la même prison que son frère.
   
  Le général Moreau se rend aux Etats-Unis.  
Moreau
       
  Il vient de circuler des copies de la note russe, adressée au gouvernement français même ; suivant ces copies, la note porte en substance ce qui suit :    
  Le sous-signé, Chargé d’affaires de S. M. impériale de toutes les Russies, en conséquence des ordres qu’il a reçus de sa cour, s’empresse d’informer le ministère de la République française, que son souverain a appris avec autant d’étonnement que de douleur l’événement arrivé à Ettenheim, les circonstances qui l’ont accompagné, et le triste résultat qui s’en est suivi.   Exécution du duc d'Enghien
  Les regrets de l’Empereur à cet égard sont d’autant plus vifs qu’il ne peut concilier l’invasion, qui a été faite dans les Etats de l’Electeur de Bade, avec les principes d’équité et de justice, que les Nations regardent comme sacrés et sur lesquels reposent leurs relations réciproques. Sa Majesté impériale est affligée de trouver dans ce qui s’est passé une violation du Droit des gens et d’un territoire neutre, qui au moins est aussi arbitraire que manifeste ; une violation, dont les suites peuvent difficilement être calculées, et qui, dans le cas qu’on la considérât comme permise, détruirait tout à fait la sûreté et l’indépendance des Etats souverains. Si l’Empire germanique, après tous ses malheurs, qui lui faisaient éprouver autant le besoin de quelque repos, devait encore avoir à craindre pour l’inviolabilité de son territoire, pouvait-on s’attendre que le danger proviendrait d’un gouvernement qui avait pris la peine d’assurer la tranquillité du même empire et s’était fait un devoir de d’en garantir la durée ?
Toutes ces considérations n’ont pas permis à l’Empereur de passer sous silence l’événement qui a jeté l’Allemagne dans la consternation.
L’Empereur a cru de son devoir, comme garant de la paix de l’Empire et Médiateur, de donner à connaître aux Etats germaniques de quelle manière il envisage une démarche qui menace leur sûreté et leur indépendance. Le résident russe à Ratisbonne a reçu l’ordre de faire parvenir pour cet effet une note à la Diète, et de lui représenter, ainsi qu’au chef suprême de l’Empire, la nécessité d’adresser au gouvernement français des réclamations contre la violation du territoire allemand.
L’empereur croit aussi de son devoir de faire connaître directement par le soussigné au gouvernement français ces mêmes sentiments, Sa Majesté impériale étant assurée que le Premier consul s’empressera d’écouter les justes réclamations du corps germanique, et sentira le besoin urgent d’employer les moyens les plus efficaces pour ôter à tous les gouvernements la crainte qu’il leur a causée, et de faire cesser en Europe un ordre de choses si inquiétant pour leur sûreté et leur indépendance future, à laquelle ils ont des droits incontestables.
Le soussigné remplit par la présente les ordres de son souverain, et saisit cette occasion pour offrit au citoyen ministre des Relations extérieures l’assurance de sa haute estime.
(signé) D’Oubril.
   
       
  Extrait des nouvelles de Paris jusqu’au 9 messidor (28 juin.)
(...)
Une lettre officielle d’Ajaccio, en date du 15 prairial (4 juin), vient d’apprendre en même temps au gouvernement la capture par surprise d’un bâtiment anglais de 4 canons de gros calibre et de 57 hommes d’équipage, que l’amiral Nelson, dont l’escadre était toujours dans les eaux sardes de la Madeleine, avait envoyé de-là sur la côte orientale de la Corse, pour y recevoir des recrues à livrer par des embaucheurs. Les intelligences des Anglais ayant été éventées, un capitaine de chasseurs corses, Mr Sabini, a su se faire recevoir à bord du bâtiment anglais avec 122 soldats de la même arme, qu’il disait avoir enrôlés pour le service de l’Angleterre ; et, au moment que le bâtiment levait l’ancre, le capitaine Sabini et ses prétendues recrues, à un signal convenu, se sont emparés du capitaine anglais et de son équipage, qu’ils ont fait prisonniers. Le bâtiment a été envoyé à Bastia, où il est arrivé.
Il ne manque pas non plus des avis des manœuvres continuelles de la flottille nationale sur les côtes de la Manche, et des engagements plus ou moins sérieux, auxquels elles donnent lieu. A la hauteur de Granville, les chaloupes canonnières françaises, employées à la protection des bateaux plats, ont itérativement échangé des boulets, dans les premiers jours de ce mois, avec les bâtiments légers de l’ennemi. Mais ces rencontres et leur occasion paraissent avoir été de moindre importance que la sortie d’une nouvelle division de la flottille de Flessingue et l’affaire qui l’a suivie. « Vingt-cinq bateaux canonniers bataves (suivant le récit du Moniteur) ont appareillé de Flessingue le 4 de ce mois (23 juin), en présence de vingt-trois bâtiments ennemis, dont onze les ont aussitôt attaqués. La canonnade a été vive et longue ; et l’ennemi n’a pu parvenir à entamer cette division, qui est arrivée à Ostende le soir même, sans avoir cessé de combattre depuis son appareillage jusqu’à son entrée dans le port. L’artillerie mobile de la côte a été dans le cas de se distinguer et de rendre de grands services. Il y a eu de ce côté 10 à 12 hommes tués ou blessés. La perte de l’ennemi doit avoir été considérable. »
   

 

 

 


 






 

 

 

 

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