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Une
bonne nourrice doit être intelligente, vertueuse, enjouée, compatissante,
ni lente, ni trop vive, robuste, adroite, patiente, d’une grande
propreté, d’un caractère doux, âgée de 20 à 30 ans, aisée, d’une
bonne santé, bien faite, brune, ni trop grasse, ni trop maigre,
ayant les dents blanches, les gencives solides, la poitrine grande
et relevée, les mamelles bien placées, l’haleine douce, les chairs
fermes, la carnation belle, la vue et l’ouïe bonnes, la bouche fraîche
et vermeille, d’une excellente constitution et pourvue de bon lait.
L’inspection
du bras indique si une nourrice a été saignée fréquemment, ce qui
annoncerait une santé délicate.
On
doit surtout observer, dans une nourrice, si elle n’a aucune cicatrice,
aucune tumeur scrophuleuse, aucun caractère qui annonce un vice
dans le sang.
Que
le lait d’une nourrice soit récent, d’une grande blancheur, inodore,
de saveur douce légèrement sucrée, sans avoir rien de sale ni d’amer,
d’une consistance à tomber facilement de dessus l’ongle à la moindre
inclinaison qu’on donne au doigt, peu abondant en fromage et en
crème, incapable d’irriter le blanc de l’œil.
Que
les mamelles contiennent une grande quantité de bon lait ; qu’elles
soient pleines, médiocrement grosses, fermes et sensibles, un peu
pendantes, parsemées de plusieurs veines bleuâtres, sans dureté,
ni excoriation, ni dartre, ni bouton ; que l’aréole soit brune,
et que les mamelons soient développés et de nature à favoriser la
succion par leur rondeur, leur sensibilité et leur disposition à
se gonfler.
Il
ne faut pas s’attendre à trouver réunies toutes ces qualités dans
une même femme ; il faut choisir celle qui en a le plus, avec le
moins de défauts.”
(...)
Les
mères seront toujours obligées d’allaiter, si elles veulent avoir
des enfants sains et vigoureux, se garantir des dangers de la fièvre
de lait, des fièvres avec éruption, des dépôts de lait à la tête,
à la poitrine, au ventre et sur les extrémités supérieures et inférieures.
(...)
Les
nourrices qui habitent les grandes villes donnent un lait moins
salubre que celles qui demeurent dans les campagnes dont l’air est
pur.
La
plupart des des grandes villes, malgré l’assertion de quelques philosophes
modernes, sont souvent incapables de nourrir, par rapport à la délicatesse
de leur tempérament, au genre d’exercice, à la qualité et à la quantité
d’aliments, aux mauvaises qualités de l’air, aux passions, et pour
l’ordinaire à la petite quantité de lait dont elles sont pourvues.
Les
de la ville, lorsqu’elles sont décidées à allaiter, doivent nourrir
dans une campagne où l’air sera pur, et y laisser les enfants pendant
un ou deux ans après qu’ils auront été sevrés.
Le
lait maternel ou d’une nourrice étrangère qui paraît le plus pur,
quelquefois ne convient pas à l’enfant le mieux constitué. Alors
il faut chercher une nourrice dont le lait soit analogue au tempérament,
à la constitution et à l’âge de l’enfant.
Le
lait des nourrices rousses ou très noires, avec peau blanche et
molle, est d’une saveur moins douce que celui des brunes avec chair
ferme, peau douce et belle carnation. Les premières nuisent encore
aux enfants par leur haleine, et souvent par l’odeur des aisselles.
(...)
Que
les paysannes nourrices se gardent bien de venir habiter les grandes
villes, ou de vivre à la manière des dames.
La
nourrice tiendra son enfant à la chambre le moins qu’il lui sera
possible. L’air libre qu’ils respireront au milieu de la campagne
produira des effets aussi salutaires à l’un qu’à l’autre.
La
chambre où logent la nourrice et l’enfant doit être spacieuse, propre,
fréquemment aérée, pourvue d’une cheminée, à l’abri de l’humidité,
des grandes chaleurs et des froids excessifs, et contenir peu de
personnes. L’air se renouvellera plus facilement, la respiration
sera plus libre et le sommeil plus tranquille.
Si
l’on est réduit à la triste nécessité de prendre une nourrice étrangère,
il faut préférer celle qui habite la montagne. L’air en est plus
pur, la santé de la nourrice plus parfaite, et l’enfant en acquerra
plus de vigueur. (...)
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