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Mémoires de
Mme la Duchesse d'Abrantès, ou Souvenirs historiques sur
Napoléon, la Révolution, le Directoire, le Consulat,
l'Empire et la Restauration, tome 1er, Bruxelles 1837. |
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Abrantès
(Laure Permon, duchesse d') |
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La
Malmaison, à l'époque dont je parle*, était
une maison de campagne jolie, agréable à cause de
ses environs, mais comme habitation, tout-à-fait incommode,
et de plus fort malsaine. Madame Bonaparte avait fait cette acquisition,
à ce que m'a dit Brunetière qui s'était trouvé
mêlé dans cette affaire, comme un enfant qui achète
une poupée qui lui plaît, sans savoir si elle s'en
amusera longtemps. Le parc n'était pas grand : c'était
un joli jardin anglais, et le château tombait de tous les
côtés. Le parc était fermé par un mur
qui se prolongeait sur la route de Saint-Germain, excepté
au commencement, le long de la pelouse devant le château.
Il y avait là un saut-de-loup, en haut duquel était
une petite rampe en fer qui permettait de s'appuyer pour regarder
sur la route ; mais aussi on pouvait facilement voir de la
route dans le parc. Alors la grande plantation de tulipiers et de
platanes qui entoure et le château et tous les bâtiments
dépendants n'existait pas, ainsi que les propriétés
de mademoiselle Julien et de M***. La Malmaison était donc
une jolie maison de plaisance, et voilà tout. (p. 364.)
* Pendant la campagne d'Egypte,
1798-1799.
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