Accueil 

Annuaire

Faits et événements

Personnages

Napoléon

La France et le Monde

Waterloo

Belgique

Armées

Uniformes

Reconstitution

Publications

Liens

Nouvelles du Jour

Plan du site

Balises

   

 

 

 

 

1789-1815.com

  A

Dernière modification le 4 février 2007.

Levavasseur - Souvenirs


 

Octave Levavasseur est né à Breteuil (Oise) le 20 septembre 1781. Il était fils de Jean-Bernard Le Vavasseur, conseiller du roi, subdélégué de l'intendance d'Amiens et maître de poste.
Rntré à l'école polytechnique en novembre 1800, il passa deux ans plus tard à l'Ecole d'application de Metz, et en sortait en novembre 1803 avec le grade de lieutenant d'artillerie.
Incorporé au 2e régiment d'artillerie à cheval, à Douai, il rejoignit bientôt avec sa batterie le camp de Montreuil, un des camps du grand rassemblement qu'on nomma "Armée des Côtes de l'Océan", ou camp de Boulogne.

Le passage suivant est extrait des "Souvenirs d'Octave Levavasseur", publiés en 1914 par son son arrière-petit-fils, le commandant Beslay :

 

  e
 

Enfin nous reçûmes l'ordre de partir pour Boulogne, où le camp se formait.
La France était dans un état d'exaltation difficile à décrire: la guerre venait d'être déclarée à 1'Angleterre et le projet gigantesque de transporter à Londres, sans marins, sans vaisseaux, son armée triomphante était né dans la tête de Napoléon.
De toutes parts et dans les lieux mêmes les plus éloignés de la côte, on se mit à construire des bateaux plats ; chaque ville avait voté la construction d'un navire : Compiègne, pour le département de l'Oise, était le centre des constructions. En quelque temps, tous nos ports de la Manche furent encombrés de ces frêles embarcations sur lesquelles deux ou trois canons à peine pouvaient tenir.

Il fallait ensuite réunir à Boulogne les différents convois ; il fallait à chacun un commandant et des pilotes. La marine anglaise, composée de plus de cent vaisseaux, était en observation le long de notre côte. Tous ces convois, gênés dans leur marche par cette flotte, serraient de trop près la côte, éprouvaient des avaries continuelles et ne pouvaient parvenir que difficilement au lieu désigné pour le rassemblement.
On m'avait envoyé avec ma batterie à Dannes, petite plage entre Boulogne et Étaples. Mon service m'obligeait sans cesse à escorter les embarcations qui se trouvaient serrées par les vaisseaux ennemis. Chose remarquable mes meilleurs pointeurs sur terre échouaient complètement dans leur tir sur mer, aucun point intermédiaire ne leur permettant de mesurer la distance, qu'ils jugeaient toujours trop rapprochée. Les Anglais, ayant un calibre plus fort que le mien, et aussi plus d' habitude, montraient sur nous une supériorité marquée : ils nous tuèrent quelques hommes.
Étant sur la côte, nous eûmes quelquefois la bonne aubaine de recueillir des débris de nau
frages, tels que des petits tonneaux pleins de rhum et d'eau-de-vie, attachés en chapelet et voyageant sous les vaisseaux pour éviter les droits de la douane anglaise. En outre, tous les jours, la mer, se retirant à plus d'une lieue de la côte, déposait sur la plage une grande quantité d'objets provenant des naufrages dont ces parages sont trop souvent témoins. Les paysans et mes canonniers s'empressaient de courir sur la grève pour y recueillir ces débris.
(...)
Lors de la marée basse, on apercevait au loin une assez grande quantité de bâtiments échoués que les flots venaient bientôt recouvrir. Il était ordonné à nos batteries de tirer sur les embarcations qui ne faisaient pas les signaux prescrits
par le règlement et il m'arriva plusieurs fois, pendant la nuit, de canonner des chaloupes françaises qui avaient la maladresse de ne pas allumer leurs feux.
Pour donner une idée de l'ignorance de nos pilotes, il me suffira de raconter qu'étant à Dannes, j'eus le désir d'aller voir Calais que je ne connaissais pas. Je partis avec mon ordonnance et me rendis à Calais ; je m'y liai avec des officiers du 12e régiment d'infanterie légère. J'appris que le régiment s'embarquait la nuit même sur des bateaux plats pour rejoindre Boulogne. Je me décidai à retourner avec ce régiment et prescrivis à mon ordonnance de reconduire mon cheval par la route de terre.
A deux heures du matin, accompagné des officiers, je pris place sur un bateau plat et, lancés bientôt en pleine mer, nous perdîmes de vue la côte de France, quoique le jour fût venu. Le brouillard était fort épais, l'appréhension de tomber sur la côte d'Angleterre s'empara de l'équipage. Nos bateaux formaient une petite escadre que de mauvaises manœuvres ne tardèrent pas à disperser. Tout à coup une vigie crie: « Bâtiment anglais ! » La terreur s'empare de nous. « Hissez le perroquet!» s'écrie-t-on : « Il nous gagne!... n'arrivons pas!... il nous gagne!... arrivons!... arrivons! »... Dans ce moment de détresse, on jette le canon à la mer, on approche de la côte, et, au lieu de faire le circuit nécessaire pour entrer dans le port, nous voulons couper au court et nous échouons. Quelle fut notre humiliation, en sortant de l'eau devant toute l'armée accourue sur le rivage, de reconnaître que le bâtiment qui nous suivait était non pas anglais, mais une chaloupe française qui fit fièrement son entrée dans Boulogne en même temps que nous ! Je rentrai dans la ville et repris tout confus la route de Dannes.
Quelques jours après, je reçus l'ordre de transporter ma batterie à la pointe de Berck, entre la Canche et l'Authie. (...)

   
 
(à suivre.)
   

Page d'accueil

Plan du site

Nouvelles du Jour

Pour écrire

La Patience - 1789-1815.com - waterloo1815.com  © Bernard Coppens 2007 - Tous droits réservés.