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14e demi-brigade d'infanterie légère (dite Légion noire)

     
 

     
 

Le Compilateur du 6 prairial an 7 parle de la désertion de 25 hommes de la 14e demi-brigade, "dite des noirs". Il s'agit de la 14e demi-brigade d'infanterie légère, qui se trouvait en Suisse à ce moment-là. Elle était dite "noire' en raison de son uniforme.

Lors des préparatifs pour l'expédition d'Irlande, en 1796, le général Hoche avait formé, au moyen de détachements tirés de tous les corps de l'armée, deux légions qu'il avait nommées la 1re et la 2e légion des Francs. Le général Bigarré, qui en avait fait partie, raconte dans ses Mémoires que Hoche avait demandé, par un ordre du jour, des officiers jeunes, robustes et de bonne volonté, déterminés à entreprendre une expédition lointaine où il y aurait du danger à courir, mais beaucoup de gloire à moissonner. Il lui fallait 300 officiers, 1.800 se présentèrent. Bigarré fut retenu, et reçut l'ordre de choisir dans sa demi-brigade, la 17e, dix-sept grenadiers, deux caporaux, un sergent et un tambour, et de se rendre en toute hâte à Rennes. Pour éviter que les corps ne profitent de l'occasion pour se débarrasser de leurs mauvais sujets, défense avait été faite aux chefs de brigade de s'opposer au choix que feraient les officiers choisis.

"De sorte, écrit Bigarré, que tous nous arrivâmes à Rennes avec l'élite de nos demi-brigades'  

 
 
 

P.-A. Paris, officier du 14e léger, qui a laissé des Souvenirs qui ont été publiés dans la Sabretache en 1903, écrit:

"Les seize hommes que dut lui fournir chaque compagnie n'étaient pas des demoiselles : c'étaient presque tous des maîtres d'armes ou prévôts, ferrailleurs, tapageurs, bouillants, peu façonnés au joug de la discipline, de vrais diables incarnés."

Les légions devaient être composées d'infanterie, d'artillerie légère et de cavalerie légère. La 1re, comptant 2600 hommes, fut envoyée à Saint-Malo pour y être habillée et équipée.

Bigarré décrit l'uniforme attribué à la 1re Légion des Francs :

"On l'habilla avec des habits-vestes qui avaient été pris à Quiberon, dont on fit des uniformes d'infanterie légère. Ces habits furent teints en brun-marron. Toute l'infanterie de cette légion fut décorée de la grenade. Voici quel était son uniforme : habits-vestes marron tirant sur le noir, avec collet, parements, passe-poil et doublures bleu-de-ciel ; revers d'infanterie légère couleur de l'habit ; boutons blancs à la hussarde ; gilet rouge avec boutons comme ceux de l'habit ; pantalon bleu-de-ciel à la hussarde, et brodequins noirs avec passe-poil et glands rouges. Le chapeau était retapé à la Henri V, avait une ganse blanche arrêtée par une grenade en cuivre doré ; il était surmonté par un plumet de carabinier en crin rouge et avait des glands de la même couleur qui pendaient sur les deux côtés ; toute la légion portait des moustaches."

Cette description correspond à celle que donne P.-A. Paris: "la 1re était dite légion noire parce qu'elle portait l'habit-veste noir, avec le gilet rouge, le pantalon bleu de ciel et le chapeau à la Henri IV."

L'expédition d'Irlande échoua, la légion noire perdit 500 hommes dans les combats et les naufrages. "On l'autorisa à se recruter dans les autres corps, de sorte qu'en moins d'un mois cette perte fut à peu de chose près réparée", écrit Bigarré. Peut-être est-ce à ce moment-là que les corps se débarrassèrent de leurs sujets les plus remuants, les vrais diables incarnés dont parle l'officier du 14e. La légion fut dirigée sur le Rhin (armée de Sambre-et-Meuse) où elle prit part à la campagne de 1797, interrompue par l'armistice de Leoben.

  En 1798, la légion est en Suisse, "dont elle fut bientôt la terreur", écrit P.-A. Paris. Et il continue ainsi l'historique de la légion :

"De Suisse, la légion noire fut portée sur les bords du Rhin et là elle faisait la contrebande avec l'entrain qu'elle mettait en toutes choses ; le gouvernement se fâcha et ordonna son licenciement, mais le général Schauenbourg, chargé de l'opération, et qui avait vu la légion à l'oeuvre devant l'ennemi, obtint que ses trois bataillons fussent conservés et prissent le n° 14, alors vacant. L'escadron de hussards et la batterie d'artillerie furent versés dans des corps de leurs armes respectives.

"En 1800, à la campagne de Hohenlinden, Le général Moreau faisait un tel cas de la 14e légère, qu'il donna ses trois bataillons pour avant-garde à trois divisions différentes. M. Thiers a mentionné cette particularité."

Une série de gravures réalisée en Suisse vers 1799 montre un chasseur noir de la 14e. Elle complète les descriptions citées plus haut, et permet de reconstituer l'aspect de ces "mauvais sujets".

Job s'est servi des mêmes sources pour réaliser une planche du tome premier des "Tenues des Troupes de France". Mais il a copié trop servilement, à mon avis, la forme des parements. Tous les autres Français de cette série suisse ont des parements bizarres du même genre, ce qui les rend peu crédibles.

Les "brodequins", que Job a représenté sous forme de bottes, paraissent, d'après la gravure, être des guêtres d'infanterie légère. Peut-être les deux types de chaussure ont-ils été portés, à des moments différents. La buffleterie, comme on pouvait l'attendre dans une légion noire, est de cuir noir. On trouvait encore, d'après un rapport d'inspection, de nombreuses banderoles noires en l'an 10 (1802) dans la 14e légère.

     

 

 

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