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Mémoire
sur les opérations relatives à la mesure d'un arc
de parallèle, pour servir à la confection d'une nouvelle
carte de la France, ordonnée par le ministre de la guerre
en 1811, sur le rapport de M. de Laplace, pair de France.
Dans la séance
de l'institut de France du 1er aout 1825, MM. de Laplace, de Prony
et de Rossel, ont fait le rapport suivant sur le mémoire
de MM. Nicolet et Brousseaud, intitulé Exposé
des opérations relatives à la mesure d'un arc de parallèle
moyen entre le pôle et l'équateur.
Le gouvernement français fit entreprendre en 1802 une triangulation
de la Suisse, de la Savoie et de la haute Italie, qui devait s'étendre
sur la France, se rattacher à la méridienne de Dunkerque,
et servir de base à un système de cartes coordonnées
avec celles de Cassini. On reconnut bientôt que cette entreprise,
commencée d'abord dans des vues militaires, pouvait, si on
l'étendait jusqu'à l'Océan, être appliquée
à la confection d'une nouvelle carte de France ayant sur
l'ancienne les avantages qui tiennent aux progrès de la science,
à la supériorité des instruments d'observation,
en même temps qu'elle fournirait d'importantes connaissances
sur la figure de la terre.
En conséquence, le ministre de la guerre, sur la proposition
de notre confrère, M. le marquis de Laplace, ordonna en 1811,
la formation d'un réseau trigonométrique, dirigé
dans le sens du 45e parallèle, ayant son origine occidentale
sur les bords de l'Océan près de Bordeaux et son extrémité
orientale à Fiume en Istrie. Une petite partie de ce réseau,
comprise entre Padoue et la Superga près de Turin, composée
de dix-huit triangles, avait déjà été
relevé en 1808 et 1809 par MM. Coraboeuf, Béraud et
Monet, ingénieurs géographes français, sous
la direction de M. le colonel Brossier.
L'exécution du surplus de ces divers travaux fut confiée
aux officiers du corps royal des ingénieurs géographes,
opérant sous la direction de MM. les colonels Brossier, Brousseaud
et Henry, et quoique poussée avec beaucoup d'activité,
elle n'était pas encore terminée à l'époque
des événements de 1813 et 1814 qui la suspendirent.
Le réseau offrait encore à cette époque deux
lacunes, l'une à l'extrémité occidentale de
l'arc du parallèle, l'autre entre les Alpes et Turin ; la
première fut remplie par M. le colonel Brousseaud pendant
les années 1818 et 1819 et une commission Austro-Sarde, dont
la formation est due aux démarches faites par M. le marquis
de Laplace, acheva en 1823, les opérations géodésiques.
Le monde savant doit à ce concours de travaux un système
de 106 triangles du premier ordre, compris entre la tour de Cordouan
et Fiume. Quatre-vingt-dix de ces triangles ont été
relevés par les ingénieurs français, et le
surplus par les membres de la commission Austro-Sarde. L'amplitude
de l'arc du parallèle sur lequel ils s'étendent, est
de 15° 37', environ 1/23 de la circonférence et sa longueur
absolue de plus de 1.200.000 mètres.
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