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Cette
ville est dans une situation extrêmement avantageuse pour
le commerce, à l'embouchure du canal d'Aigues-Mortes, sur
la rive droite du Rhône et vis-à-vis de Tarascon (...).
Jusqu'à la hauteur de Beaucaire, le Rhône est navigable
pour les allèges, les tartanes, les bombardes, les bricks
même, qui arrivent à pleines voiles de tous les ports
de la Méditerranée. La facilité qu'ont les
navires qui tiennent la mer, de remonter à Beaucaire, a fait
choisir cette ville pour l'entrepôt général
du commerce de la France avec l'Espagne, les côtes d'Afrique
et d'Asie, ainsi qu'avec tout le Levant et l'Italie ; pour
être enfin le point central, et le rendez-vous connu sous
le nom de foire de Beaucaire, où se réunissent
les négociants et les industriels de presque toutes les contrées
commerçantes. — La foire de Beaucaire se tient tant dans
l'intérieur de la ville que sous des tentes construites dans
une vaste prairie bordée d'ormes et de platanes qui s'étendent
le long du Rhône. Cette foire, rivale de celles de Francfort,
de Leipzig, de Novi, de Taganrok, etc., s'ouvre le 1er juillet et
ferme le 28, mais elle ne commence guère à s'animer
que vers le 18. A cette époque, Beaucaire quitte son immobilité
silencieuse, son triste vêtement de ville de province ;
tous les bateaux chargés qui viennent du Nord , du Midi et
de l'Ouest, jettent leurs amarres le long des quais. Les marchandises
roulent sur le port, circulent dans les rues, s'empilent dans les
magasins. Vers le 20, acheteurs et vendeurs sont en présence.
Bientôt, dans cet espace où dix mille personnes sont
à l'étroit en temps ordinaire, se groupe et se foule
une population de deux et quelquefois de trois cent mille négociants
français, grecs, arméniens, turcs, égyptiens,
arabes, italiens, espagnols et autres, qui viennent pour y vendre
ou pour y acheter les produits de l'industrie de toutes les nations.
Il n'y a point de marchandise, quelque rare qu'elle soit, qu'on
ne puisse y trouver. Aussi, malgré le peu de temps que dure
la foire, s'y fait-il un commerce immense, dont le chiffre s'élève
à plusieurs millions. La foire se termine le 28 juillet à
minuit ; les effets payables en foire sont exigibles le 27 : un
tribunal de conservation, composé de douze membres, juge
tous les différends que les affaires occasionnent pendant
sa durée. — Le dimanche qui précède la clôture
de la foire, le préfet du Gard vient à Beaucaire et
y donne un grand bal ; c'est ainsi que finissent les affaires
avec le plaisir. Ensuite on emballe les marchandises, ou bien on
les cède à bas prix ; on part, et Beaucaire reprend
soudain ses habitudes de far niente ; mais en un mois la
ville a gagné de quoi dormir toute l'année. |
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tartanes
bombardes
bricks
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