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Peuchet
(Jacques), Statistique élémentaire de la France, contenant
les principes de cette science et leur application à l'analyse
de la richesse, des forces et de la puissance de l'Empire français
; A l'usage des Personnes qui se destinent à l’Étude
de l'Administration. Paris, 1805
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Dans
le nombre des écrits qui parurent*, et des travaux qui furent
ordonnés, on ne sépara pas entièrement la Statistique
de l'économie politique, c'est-à-dire qu'on associa
la connaissance des résultats aux considérations qu'ils
faisaient naître pour l'accroissement de la prospérité
publique.
Cette manière de présenter la science n'avait rien
qui put lui nuire ; on peut même dire qu'on en aurait retiré
de l'utilité, si l'esprit de système et d'exagération
ne s'était emparé à une certaine époque
de presque tous ceux qui se mêlaient d'écrire sur l'administration.
On voit bien que je veux parler des économistes, secte qui
n'a eu pour elle que ses bonnes intentions, mais dont les principes
étaient tellement absolus et si peu propres à l'ordre
des choses, que malgré l'évidence apparente des raisonnements
et des conséquences, on se trouvait toujours, dans l’exécution,
loin du but que l'on s'était proposé.
C'est que , comme on l'a dit avec vérité, les économistes
voyaient les choses autrement qu'elles ne sont, quelquefois comme
elles pourraient être, et qu'ils outraient les conséquences
lorsque d'ailleurs le principe était bon..
On sait que cette secte joignait à ses prétentions
à l'infaillibilité, un grand mépris pour tout
ce qui ne pensait pas comme elle; et qu'à force de crier
mal à propos contre des abus insignifiants, elle était
parvenue à jeter la plus fâcheuse incertitude dans
l'administration, par l'absence de toute base et de principes de
conduite.
L'économie politique doit être distinguée de
ces folies consignées dans tant d'ouvrages dont les titres
seuls annoncent la présomption de leurs auteurs. (Page 22.)
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