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Donzelot
(François-Xavier, comte), lieutenant général,
né le 7 janvier 1764 à Mamirolle, département
du Doubs. Il entra au service en 1785, dans le régiment de
Royale Marine en garnison à l'île de Corse. Quelques
années après, il quitta ce régiment pour être
attaché á 1'état-major du gouvernement militaire
de l'Alsace. En 1793, il rentra dans le service actif, servit à
l'armée du Rhin sous les généraux Desaix et
Moreau, et était à la brillante retraite de ce dernier,
et en commandait l'aile droite. Il fit, comme adjudant général,
la campagne de Hollande, sous les ordres du général
Pichegru ; il fut ensuite envoyé en Italie, d'où il
partit pour l'expédition d'Égypte. L'adjudant général
Donzelot prit part à presque toutes les affaires et s'y distingua
par son courage et son sang-froid. A son retour en France, il fut
adjoint au ministère de la guerre du prince Berthier, pendant
deux ans, au bout desquels il partit pour l'armée d'Italie.
Il commandait au siège de Gaëte, et il était
sous les ordres du maréchal Masséna, lorsqu'il fut
envoyé gouverneur des îles Ioniennes à Corfou.
L'habileté
que le général Donzelot avait montrée dans
les différents postes qu'il avait occupés, et son
caractère ferme et intègre avaient été
les motifs de cette nomination. Son autorité dans les îles
Ioniennes fut pleine de sagesse et de modération ; il y fit
naître l'abondance et fleurir une industrie qui y avait été
inconnue jusqu'alors.
Toutes ses relations, et surtout celles qu'il eut avec le trop fameux
Ali, pacha de Janina, prouvent combien il mettait de soin à
servir les intérêts de sa patrie.
En 1814, les
îles Ioniennes ayant été cédées
aux Anglais par les traités, le général Donzelot
fut obligé de quitter son gouvernement. En 1815, Waterloo
fut témoin de son intrépidité comme de celle
de tant de braves qui y périrent.
Abandonné par le chef d'état-major de sa division*
et par ses officiers, il resta seul sur ce champ de carnage, et
il se retira derrière la Loire avec les restes de l'armée
qui n'avaient pas abandonné leurs drapeaux. Il en fut nommé
le chef d'état-major général, en remplacement
du maréchal Soult.
Désigné en 1816, parmi les inspecteurs généraux
qui devaient réorganiser l'armée sous le ministère
du due de Feltre, il achevait sa tournée lorsque Louis XVIII,
qui avait su apprécier son caractère et ses talents,
le nomma gouverneur de la Martinique. Les premiers actes de son
administration, empreinte du caractère de sagesse dont il
avait donné des preuves fréquentes durant sa carrière,
lui concilièrent d'abord l'affection et l'estime des colons
de la Martinique.
Malheureusement il ne réussit pas à faire régner
la concorde entre la caste des blancs et celle des gens de couleur
libres, qui se font constamment une guerre sourde et animée.
Sans cesse entouré des propriétaires blancs qui voulaient
exploiter à leur profit tous les éléments de
prospérité qu'offre la colonie, et jouir seuls de
la liberté, Donzelot se laissa trop facilement persuader
que les gens de couleur libres étaient animés de l'esprit
le révolte et travaillaient à faire subir à
la Martinique le sort de Saint-Domingue. A la suite d'une révolte,
plusieurs hommes de couleur furent condamnés. Arrivés
en France, ces malheureux réclamèrent contre l'excessive
rigueur du jugement qui les avait frappés. M. Isambert parvint
à faire annuler le jugement et l'affaire fut portée
devant le tribunal de la Guadeloupe, qui infirma celui de la Martinique.
Donzelot fut remplacé et il se retira à Mamirolle
où il mourut en 1843. |
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