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Dernière modification le 14 février 2007.

Blanchissage

Le Moniteur du 25 juillet 1804 (6 thermidor an XII) annonce un nouveau procédé de blanchissage du linge expérimenté par Cadet de Vaux.
Le blanchissage était une opération indispensable, mais qui représentait une terrible épreuve pour le linge : Louis-Sébastien Mercier n’avait-il pas intitulé un des chapitres de son Tableau de Paris (1782) "Destruction du linge" ?

 

Telle chemise d’un pauvre ouvrier, d’un précepteur et d’un commis passe tous les quinze jours sous la brosse et le battoir ; et les huit ou dix chemises du pauvre hère sont bientôt limées, trouées, déchirées et disparaissent pour les manufactures de papier.

 

Le Dictionnaire de l’Industrie (1801) confirme que le blanchissage, au début du XIXe siècle, détruit le linge :

  Il n’est personne qui ne sache par expérience combien le linge dépérit entre les mains des blanchisseuses. Le procédé qu’elles emploient pour le blanchir est bien propre à user et maltraiter le linge : les brosses rudes, les battoirs dont elles se servent pour le gros linge, les bois sur lesquels on le bat d’ordinaire (car souvent le fait-on encore sur des pierres qui sont raboteuses), perdent bientôt le peu de poli qu’ils peuvent avoir : leur surface cassée ne peut que percer et déchirer le linge, dont les fils sont déjà attendris par l’eau, et encore plus par les sels lexiviels dans lesquels le linge a trempé pendant très longtemps ; car on sait que les blanchisseuses ne peuvent parvenir à bien dégraisser leur linge que par le moyen d’un alkali bien âcre et bien caustique qui, se joignant à la partie grasse du linge sale, forme un savon qui blanchit plus ou moins ; elles emploient pour cet effet, dans leur lessive, de la soude qui est la cendre d’une plante qu’on nomme kali : il faut la ménager ; mais cette cendre est plus ou moins mélangée avec de la cendre de varech qui n’a pas, à beaucoup près, les mêmes propriétés, et qui ne contient pas les mêmes principes. (...)
 
 
(Dictionnaire de l’Industrie, Paris, An IX, Tome 1.)
 

L’invention de Cadet de Vaux n’allait pas apporter la solution au problème de la destruction rapide du linge , si l’on en juge par l’article sur le sujet qui se trouve dans le Dictionnaire de Dupiney de Vorepierre :

  Depuis la fin du XIVe siècle, époque à laquelle a cessé peu à peu l’usage de porter des vêtements de laine immédiatement sur la peau, usage remplacé par celui du linge, le blanchissage est devenu une branche très importante de l’économie domestique. A Paris et dans les grandes villes, il donne lieu à une large distribution de salaires aux femmes des classes laborieuses, et il constitue, même pour les ménages aisés, un article de dépense considérable. Malheureusement, il est pratiqué par des procédés en général très grossiers, et propres surtout à amener la destruction rapide du linge le plus solide. (…) Les blanchisseuses, pour accélérer l’opération du savonnage, se servent d’un battoir plat et d’une brosse, qui usent, qui usent rapidement le linge. Elles versent, en outre, une solution, sur les parties les plus sales, une solution d’hypochlorite de potasse, appelée eau de javelle, qui ne contribue pas moins que le battoir et la brosse à la destruction du linge.
 
 
(Dupiney de Vorepierre, Dictionnaire français illustré et Encyclopédie universelle, 1858.)
 

 

 

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