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La Belgique en 1802 dans la Géographie de Guthrie

 

     
   
 
 

Brabant, Anvers et Malines
Flandre
Hainaut
Namur
Luxembourg
Limbourg, Gueldre méridionale et Liége

Deux-Nèthes
Dyle
Lys
Escaut
Jemmape
Sambre-et-Meuse
Forêts
Ourthe
Meuse-Inférieure
     

 

Guthrie (William), Nouvelle géographie universelle, descriptive, historique, industrielle et commerciale, traduit de l'anglais par Fr. Noel, Nouvelle édition française, tome III, Paris 1802.

  Guthrie
 

BELGIQUE. - La Belgique est située entre le 1e et le 5e degré de long. E., et entre le 50e et le 52e de lat. N. ; elle a 67 lieues de long sur 54 de large : elle contient 1880 lieues carrées, à raison d'environ 1500 habitants par lieue.
Elle comprend
1° neuf provinces des Pays-Bas, c'est-à-dire, le duché de Brabant, le marquisat d'Anvers, la seigneurie de Malines, le comté de Flandre, le comté de Hainaut, le comté de Namur, le duché de Luxembourg, le duché de Limbourg et la Gueldre-Méridionale qui appartenaient à l'empereur, sous le nom de Pays-Bas-Autrichiens, et qui ont été cédées à la France en 1797 par le traité de Campo-Formio, et par celui de Lunéville du 20 pluviôse an 9 ;
2°. des démembrements de la Flandre, du duché de Limbourg et de la Gueldre-Méridionale qui appartenaient aux Provinces-Unies, sous le nom de Pays de la Généralité (1), et qui ont été cédés à la France en 1795 ;
3°. l'évêché de Liège qui appartenait à son évêque et faisait partie de l'Allemagne, et que la France a acquis dans la même année.
Le climat de la Belgique est un peu froid ; mais, il est sain, excepté dans certains cantons du Brabant et sur les côtes de la Flandre. Le sol est fertile, particulièrement en blé, fruits, lin, chanvre et bons pâturages.

Les principales rivières sont la Meuse, l'Escaut, la Lys, la Sambre, la Dyle et la Scarpe. La Meuse prend sa source près du village de Meuse, sur les confins de la Champagne et de la Lorraine ; passe à Verdun, à Sedan, à Liége, à Maestricht ; traverse la Gueldre-Méridionale ; forme avec le Rhin l'île de Bommel, et se jette dans la mer d'Allemagne, au-dessous de Dordrecht. L'Escaut prend sa source près du Catelet en Picardie ; passe à Cambray, à Valenciennes, à Tournay, à Oudenarde, à Gand, à Anvers, et se divise en deux branches au-dessous du fort Lillo : une de ces branches , qui se nomme l'Escaut-Oriental, passe auprès de Berg-op-zoom , et se jette dans la mer d'Allemagne ; l'autre , qui se nomme l'Escaut- Occidental, côtoie la partie septentrionale de la. Flandre, et se jette dans la même mer, en prenant le nom de Hont à son embouchure. La Lys prend sa source près du village de Lysbourg, dans l'Artois; passe à Aire, à Menin, à Courtray, et se jette dans l'Escaut, à Gand. La Sambre prend sa source près de la Capelle en Picardie, passe à Maubeuge et à Charleroi, et se jette dans la Meuse à Namur. La Dyle prend sa source près de Nivelle dans le Brabant, passe à Louvain et à Malines, et se jette dans l'Escaut entre Tenremonde et Anvers. La Scarpe prend sa source près d'Arras , passe dans cette ville et à Douay, et se jette dans l'Escaut au-dessous de Saint-Amand.
Les principaux canaux de la Belgique sont ceux de Bruxelles, de Gand et d'Ostende.
On trouve dans les duchés de Luxembourg et de Limbourg, des mines de fer, de cuivre, de plomb et de soufre : on y trouve aussi des carrières de marbre. Le comté de Namur a des mines de charbon de terre, et une terre bitumineuse qui est bonne à brûler.
La Belgique a environ 2.800.000 habitants. La religion catholique y est la plus répandue, et les autres religions y jouissent de la liberté d'exercer leur culte. Le flamand qu'on y parle diffère peu des langues hollandaise ou allemande ; on y parle aussi le français.
Les peintres de l'école flamande ont acquis une grande réputation ; et les ouvrages de Rubens et de Vandick sont généralement estimés.
On rencontre dans la Belgique quelques restes d'anciens monuments des Romains. Les églises y sont généralement belles. Les magnifiques édifices qu'on rencontre dans les villes, attestent leur ancienne splendeur. En 1607, des laboureurs trouvèrent beaucoup de médailles antiques, dont les empreintes représentaient Antonin-le-Pieux, Marc-Aurèle et Julius-Verus.
Les meilleures manufactures de la Belgique sont celles de toiles et de dentelles : elles forment le principal article de son commerce.
Les Pays-Bas-Autrichiens avoient un gouverneur qui résidait à Bruxelles, et qui gouvernait au nom de l'empereur.
Topographie. — Après avoir donné ces notions générales sur la Belgique, nous allons en présenter la topographie.

     
  BRABANT, ANVERS et MALINES. - Le Brabant est fertile, et abonde en toutes sortes de productions, dans sa partie méridionale, mais sa partie septentrionale ne consiste guère qu'en landes sablonneuses, qui après un labour pénible, produisent du seigle, de l'avoine, du sarrasin et du lin. On y trouve de belles forêts.
Le marquisat d'Anvers et la seigneurie de Malines sont enclavés dans le Brabant.
Une partie du Brabant, avec le marquisat d'Anvers et la seigneurie de Malines, forme le département des Deux-Nèthes ; le reste du Brabant forme celui de la Dyle.
     
  Deux-Nèthes. — Ce département est ainsi nommé de deux rivières qui l'arrosent, et qui portent ces noms.
Anvers, chef-lieu, à 78 lieues N. de Paris, et auparavant capitale du marquisat du même nom, est une ville grande, qui a une belle et forte citadelle. Elle est située sur l'Escaut, où. elle a un bon port. Ses édifices publics sont très nombreux, très beaux ; la cathédrale est un ouvrage achevé. Les églises sont ornées de superbes statues. Sa maison-de-ville est regardée comme une des plus belles de l'Europe ; ses rues sont larges et régulières. Elle faisait autrefois un commerce si considérable, qu'on la regardait comme une des villes les plus riches de l'Europe ; un de ses négociants ayant prêté à Charles V plusieurs millions, que celui-ci ne pouvait lui rendre, donna un jour un repas somptueux auquel il le pria d'assister ; cet homme porta la magnificence jusqu'à ne brûler, pendant tout le repas, que du bois de cannelle, et au dessert livra la reconnaissance que l'empereur lui avait donnée ; mais son commerce est bien diminué, depuis le traité de Munster de 1648, par lequel son port fut fermé et comblé par les Hollandais. Cependant elle a encore quelques manufactures importantes ; celle de dentelles de fils est en parfaite activité, et celle de toiles peintes a beaucoup de succès. Elle fait aussi de bonnes étoffes de soie. Celles en noir connues sous le nom de i-failles, sont surtout très
estimées. Les blanchisseries établies aux environs de la ville sont aussi en réputation. Son commerce consiste en dentelles de fils connues sous le nom de Malines, en fils de toute espèce très estimés, et en diamants. Louis XV la prit en 1746. Les Français la prirent de nouveau en 1792 et années suivantes. Elle est célèbre par le traité des barrières conclu entre les Hollandais et les Autrichiens. Elle a donné naissance à plusieurs hommes célèbres , et entr'autres à Abraham Ottelius, Grammaye, aux Baccarelles, à Rubens, Edelinck , Vandick et Ténières.
i-Malines, auparavant capitale de la. seigneurie du même nom, située au S. sur la Dyle, est une belle ville : on y fait un grand commerce de grains, et de dentelles qui sont renommées. C'est la patrie de Jean Baie et de Michel Coxis, peintres. Les Français la prirent en 1746 et 1792.
     
  Dyle ; — Ce département est situé au S. du département des Deux-Nèthes. Il prend son nom de la rivière de la Dyle, qui l'arrose, et se jette dans l'Escaut. Le terroir de ce département est fertile en blé, fruits et houblon. On y fabrique des toiles, des dentelles, des camelots, des tapisseries.
Bruxelles, chef-lieu, à 69 lieues N. de Paris, et auparavant capitale du Brabant et de tous les Pays-Bas-Autrichiens, située sur la Senne, est une ville grande, belle et bien peuplée. Elle a un arsenal rempli d'anciennes armures des souverains du Brabant. On y voit de belles maisons, des places magnifiques et de belles fontaines publiques. L'hôtel-de-ville est remarquable par l'élégance de son clocher. On trouve aussi à Bruxelles un magnifique cours qui règne le long d'un canal. Les environs de cette ville abondent en grains et en pâturages. Ses principales manufactures sont celles de tabac, calmande , baracan, camelot, bas, chapeaux, cartes à jouer, galons d'or et d'argent, dentelles très renommées, et chamoiseries. C'est la patrie de François Aiguillon, de Philippe Champaigue, de Duquesnoy, de Wandermeulem, d'André Vesal, et d'Aubert Lemire.
Nivelle, située au S. dans un canton très-agréable, est une fort jolie ville. Jean de Nivelle, si connu du peuple, est un homme de fer qui est placé au haut d'une tour près de l'horloge, et qui frappe les heures avec un marteau.
Louvain, au N. O. sur la Dyle, est grande, mais mal peuplée. L'hôtel-de-ville est un bel édifice. Il y a dans cette ville des raffineries de sucre, et des fabriques d'huiles de navette et de colza. Le commerce de commission pour la réexpédition de la Hollande, des marchandises que les pays voisins lui envoient. (sic)
Judoigne, petite ville sur la Gette ; près de là est le village de Ramillies, où s'est donnée en 1706, une fameuse bataille.
     
  Flandre. — Cette province, à l'O. du Brabant, est très fertile, et a beaucoup de manufactures estimées. On la divisait en quatre parties ; le quartier de Gand, le quartier de Bruges, le quartier d'Ypres et le Tournaisis. Ses productions consistent en blé, orge, seigle avoine, fèves, haricots, fourrages, houblon, garance, colza, lin, tabac, légumes, bestiaux, vaches, moutons, tourbes, charbon de terre et mines de fer. Le lin surtout est un objet capital, et fournit la matière d'une industrie considérable en Flandre, par la fabrique des toiles, des fils et des dentelles. La fertilité du pays , la commodité de la navigation sont autant de moyens qui concourent à faire fleurir le commerce dans la Flandre. Elle forme les départements de la Lys et de l'Escaut, et une partie de celui de Jemmape.
Lys. — Ce département est situé au N. de celui du Nord. Il prend son nom de la rivière de Lys, qui le traverse du S. E. an N. O., et se jette dans l'Escaut. Il est fertile en grains, houblon, chanvre et fruits.
Bruges, chef-lieu, à 69 lieues N. de Paris, située sur le canal qui va de Gand à Ostende, est une ville remarquable par sa grandeur. On y voit encore des vestiges du grand commerce qu'elle faisait autrefois ; ce sont de vastes magasins bâtis en pierres et en briques. Elle fabrique des toiles, étoffes de laine, basins, camelots, siamoises et dentelles.
Ostende, jolie ville à l'O., a un bon port et est susceptible de devenir une ville très-commerçante. Les Espagnols l'assiégèrent en 1601 , et ne purent la prendre qu'après un siège de 3 ans. Les assiégés y perdirent 50.000 hommes, et les assiégeants plus de 80.000. Les Anglais, après avoir bombardé Ostende en floréal an 6, firent une descente de 4.000 hommes entre Blackembourg et Ostende. Les Français leur firent 2.000 prisonniers.
Nieuport, au S. O., a un port et des écluses par le moyen desquelles on peut inonder en peu de temps tous les environs.
Ypres, au S., sur l'Yperlée, était autrefois bien peuplée et très-commerçante. Ses environs sont très-fertiles.
Courtray est située au S. sur la Lys. C'est dans les environs de cette ville qu'on récolte ce beau lin qui est si connu dans le commerce, et dont il se fait des enlèvements si considérables pour diverses fabriques de France. On y récolte aussi beaucoup de grains, de tabac et de colza. La ville a des manufactures de belles toiles, de magnifique linge de table, de dentelles et de siamoises.
Dixmude, ville située sur l'Yperlée, est célèbre par ses beurres et ses fromages, qui sont excellents.
Furnes, à l'O. ; cette ville a encore quelques fortifications. Elle est située sur le canal de Dunkerque.
Menin, au S., ville sur la Lys qui communique avec l'Escaut, à 2 lieues de Courtray. Ses productions et son commerce consistent en grains, tabac, lin et colza en abondance ; bêtes à cornes et à laine ; chevaux très-estimés. Les objets de son industrie sont des fabriques de toiles et de linge de table, de dentelles, d'huile de lin et de colza, de savon noir et de tabac ; filature de laine, tanneries et blanchisseries. Les toiles et le linge de table forment le principal commerce et le plus avantageux de Menin. Les femmes et les enfants de la ville et des environs s'occupent tous aux différentes opérations qui sont nécessaires à la préparation des lins qui doivent être employés à la fabrication des toiles. Tous les hommes y sont tisserands ; il n'y a ni maison ni chaumière où il n'y ait un ou plusieurs métiers continuellement battants. Les fabricants du dehors vont à Menin vendre leurs toiles. Ce qu'ils y portent, joint à ce qui se fabrique dans l'intérieur de la ville, produit une quantité immense de toiles et de beau linge de table plein et damassé.
Escaut. — Ce département est situé à l'E. de celui de la Lys, et à l'O. de ceux des Deux-Nèthes et de la Dyle. Il prend son nom de la rivière de l'Escaut, qui le traverse du S. E. au N. E., et se jette dans la mer d'Allemagne. Ce département a les mêmes productions que le précédent.
GAND, chef-lieu, à 70 lieues N. de Paris, et auparavant capitale de la Flandre, est une ville très grande, très peuplée et très commerçante, située au confluent de l'Escaut et de la Lys. Sa cathédrale est fort belle : on y voit une chaire de marbre blanc, dont le travail est parfait ; et des deux côtés de l'autel, deux magnifiques mausolées. Il y a à Gand une citadelle bâtie par Charles-Quint ; et treize places publiques, dont la principale est ornée de la statue du même empereur, qui était né dans cette ville. Les rivières et les canaux dont elle est environnée, rendant sa position très-avantageuse pour le commerce. Celui qu'elle fait, consiste principalement en toiles de toutes espèces très renommées, et en dentelles. Cette ville est remarquable par le traité appelé la pacification de Gand. C'est la patrie de l'empereur Charles V, de Daniel Heinsius, savant du 17° siècle.
L'Ecluse, située au N. O., près de la mer, avec laquelle elle communique par un canal, est une ville forte , qui a. un bon port. Elle communique aussi avec Bruges par un canal. Elle appartenait aux Provinces-Unies.
Au N. de l'Ecluse, est l'île de Cadsan, qui abonde en pâturages, et où l'on fait des fromages excellents.
Le Sas-de-Gand, au N. , est une ville forte, entourée de marais. Elle communique avec Gand par un canal, et avec la mer par un autre. Elle appartenait aux Provinces-Unies.
Axel, au N., sur un bras de l'Escaut, est une ville forte, entourée de marais, ci-devant du domaine des Provinces-Unies.
Hulst, cette ville, au N., communique avec l'Escaut occidental par un canal. Elle faisait autrefois beaucoup de commerce, mais il est entièrement tombé. Le peu de trafic qu'elle fait consiste en blé dont les environs fournissent une grande quantité. ,
Dendermonde, située à l'E., au confluent de la Dendre et de l'Escaut, est une ville entourée de prairies , que les habitants peuvent inonder en lâchant des écluses.
Oudenarde, au S., sur l'Escaut, est une ville assez riche , qui a une manufacture de tapisseries de haute-lice.
     
  HAINAUT. - Cette province, au S O. du Brabant et au S. E. de la Flandre, est fertile en blé et en pâturages ; elle fournit aussi du bois de charpente et de chauffage, du charbon de terre et des ardoises ; ses manufactures et fabriques consistent en verreries, toiles, dentelles et poterie de terre; avec le Tournaisis, qui faisait partie de la Flandre, elle forme le département de Jemmape.
Jemmape. — Ce département est situé au S. de celui de l'Escaut, et au S. O. de celui de la Dyle. Il prend son nom de la montagne de Jemmape, près de laquelle les Français remportèrent, en 1792, une grande victoire sur les Autrichiens.
Mons, chef-lieu , à 57 lieues N. E. de Paris , et auparavant capitale du Hainaut, est remarquable par ses églises. Les environs de cette ville sont remplis de mines de charbon de terre ou houille, en exploitation , et dont il se fait un commerce considérable. Il s'exporte en grande partie par la rivière de Haine qui se jette dans l'Escaut à Condé. Cette ville fut prise plusieurs fois par les Français dans cette dernière guerre.
Saint-Guislain, ville située sur la rivière de Haine, est située dans un lieu marécageux, et a des écluses qui servent à la défense de Mons.
Lessines, au N. O., jolie petite ville sur la Dendre, a des manufactures de fils, de lin, et fait un grand commerce de toiles.
Chimay, au S. E. ; cette ville fait un bon commerce de bois, tant en planches qu'en bois de construction, qui s'expédie dans tous les Pays-Bas. Il y a aux environs des mines de fer très abondantes et beaucoup de forges et fourneaux, dont le fer est estimé pour faire des canons, des bombes, des boulets. Elle a des fabriques de dentelles, connues sous le nom de figures de Chimay, et des manufactures de faïence forte et qui résiste bien au feu. La chapellerie y est considérable.
Charleroy, ville forte à l'O. de Namur. Elle fut prise par les Français en 1792 et 1793.
Fleurus, gros bourg, est remarquable par trois batailles gagnées par les Français : l'une sur les Espagnols, en 1622 ; la seconde sur les alliés, en 1690, et la troisième le 26 juin 1794, sur les coalisés.
Tournai, à l'O., sur l'Escaut, n'a pas une population proportionnée à son étendue. Sa cathédrale est magnifique.
Ath au N., sur la Dendre, est une jolie ville , où il se fait un grand commerce de toiles, dont il s'exporte une grande quantité.
     
  NAMUR. = Cette province est au S. du Brabant, et à l'E. du Hainaut. Ses principales productions consistent en fer, cuivre, plomb, marbre et charbon de terre. Elle forme le département de Sambre-et-Meuse.
Sambre-et-Meuse. - Ce département est situé a l'E. de ceux de Jemmape et du Nord, et au S. E. de celui de la Dyle. Il prend son nom des deux principales rivières qui l'arrosent.
NAMUR, chef-lieu , à 6o lieues N. E. de Paris et auparavant capitale du comté du même nom , est une ville considérable et riche par son commerce, située au confluent de la Sambre et de la Meuse. Il s'y trouve beaucoup de forges d'où il sort une grande quantité de fer : mais son principal commerce consiste en cuivre, plomb, marbre dit de i-Namur, chaux et charbon de terre. On y trouve aussi des fabriques de coutellerie , chapellerie et tabac.
Dinant, ville sur la Meuse, est commerçante. Elle est devenue riche et célèbre par la grande quantité de chaudronnerie qui s'y fabrique, et dont il se fait des envois considérables dans tous les pays, et surtout à Paris. Ses tanneries ont beaucoup de réputation, et envoient beaucoup de cuirs à l'étranger. Aux environs de cette ville on trouve des carrières de marbre et d'autres pierres, dont on fait des ouvrages et des ustensiles fort bien travailles. Il y a aussi des mines de fer.
     
  LUXEMBOURG. - Cette province est au S. de Limbourg et à l'E. et au S. du pays de Liége. La forêt des Ardennes le couvre en grande partie , de manière qu'il est assez mal peuplé. Sa population serait encore moindre, sans les usines pour la fabrication du fer, qui font la principale ressource des habitants. Elle forme le département des Forêts.
Forêts. — Ce département est situé à l'E. de celui de Sambre-et-Mense, et au S. O. de celui de l'Ourthe. Son nom vient de ce qu'il a beaucoup de forêts.
Luxembourg, chef-lieu, à 91 lieues N. E. de Paris, et auparavant capitale du duché de même nom, sur la rivière d'Abel, est une des villes les plus fortes de l'Europe ; elle ne peut être prise que par famine.
Arlon, à l'O., est une ville qui avoit le titre de marquisat, et qui appartenait au roi de Prusse.
     
  LIMBOURG, GUELDRE-MÉRIDIONALE et LIEGE. - Le Limbourg est au N. de Luxembourg. Il a de bons pâturages , et on y fait des fromages excellents. On y trouve aussi des mines de fer.
La Gueldre-Méridionale est au N. de Limbourg. Elle est fertile en grains.
L'évêché de Liége est à l'E. du Brabant et de la province de Namur, et à l'O. de Limbourg et de la Gueldre Méridionale. Il produit des grains, du vin, du fer, du cuivre, du plomb, de la calamine, de l'alun, du soufre et du marbre, du charbon de terre.
Le Limbourg, avec une partie de l'évêché de Liége , forme le département de l'Ourthe. ; la Gueldre-Méridionale, avec le reste de l'évêché de Liége, forme le département de la Meuse-Inférieure.
Ourthe. — Ce département est situé au N. de celui des Forêts, et au N. E. de celui de Sambre-et-Meuse. Il prend son nom de la rivière de l'Ourthe, qui y coule du S. au N.,
et se jette dans la Meuse à Liége.
Liége, chef-lieu, à 88 lieues N. E. de Paris, et auparavant capitale de l'évêché du même nom , sur la Meuse, est une ville grande, bien peuplée et riche par son commerce. Elle a des manufactures de fer et d'acier, d'armes, d'ouvrages en fer et en laiton, de lainages et de mégisserie ; des fabriques d'horlogerie, de clouterie, de gros draps, de papiers, de faïence, de gazes, de dentelles noires, d'eau-forte, de savon noir, de couperose, de calamine et de vert-de-gris. Cette ville a souffert beaucoup, dans cette dernière guerre, des Autrichiens qui brûlèrent une partie de ses fauxbourgs.
Limbourg, autrefois capitale du duché du même nom, située à l'E. près de la Vese, a des manufactures de draps qu'on estime.
Spa, à 8 lieues S. E. de Liège, est renommée pour ses eaux minérales. Son industrie consiste en toutes sortes de beaux ouvrages en bois et en fer-blanc peints : on y fabrique surtout des toilettes carrées, très recherchées des dames, et qui renferment tout ce dont elles peuvent avoir besoin ; il y en a depuis 3 et 4 louis jusqu'à 60. On y fait aussi des étuis et autres très-beaux ouvrages au tour, en ivoire.
Verviers, ville sur la Vese, à 3 lieues de Spa et 6 de Liège. Son industrie consiste en manufactures de draps avantageusement connus dans le commerce, fabriques de savon noir et tannerie.
Hodimont, bourg très-considérable près Verviers, dont il n'est séparé que parla petite rivière de Vese. Son industrie consiste en tannerie, fabrique de savon, et manufacture de draps fort renommés ; il en sort une très grande quantité de draps fins, qui ne le cèdent en beauté et en qualité à aucune fabrique des environs. Le débit s'en fait dans les Pays-Bas, l'Allemagne et l'Autriche.
Stavelo, cette ville, auparavant capitale de la principauté de son nom, est remarquable par les tanneries qui forment la principale branche de son commerce ; elles sont considérables. On y fabrique aussi des draps ordinaires d'un excellent usage; une étoffe croisée, nommée finette, en noir et autres couleurs, d'un bon usage pour culottes de paysans. Il y a aussi une fabrique de colle-forte.
Malmedi, ville dans le pays de Stavelo, à 3 lieues de Spa. Elle a des manufactures de papiers et de cartons ; des fabriques de draps, de dentelles noires et de savon noir ; des tanneries et corroyeries. La fabrique de draps est considérable. On y fait des draps de différentes qualités, et qui se débitent principalement en Allemagne.
Theux, bourg à une lieue et demie de Spa, a une manufacture de batterie de cuisine, qui est encore considérable, quoiqu'elle soit bien tombée depuis qu'il s'en est établi de pareilles à Sedan et environs. Il y a aussi des forges et fourneaux dont le fer est assez doux et propre aux fabriques d'armes.
Dison, petite ville à une lieue de Verviers, fabrique des draps communs de bonne qualité , dont la majeure partie passe aux foires de Francfort.
Ensival, bourg sur la petite rivière de Vese, à une lieue et demie de Limbourg et 2 de Spa. Son industrie consiste en manufactures de draps. Aucune fabrique de la Belgique ne l'emporte sur celle-ci pour la finesse du lainage, la beauté de l'apprêt, l'éclat et la solidité des couleurs. La majeure partie des laines qu'on y emploie se tire d'Espagne. Les draps qui s'y fabriquent sont de différentes largeurs et de différentes qualités. Ils passent dans les Pays-Bas, l'Allemagne , l'Italie et le Levant. Ce bourg répand dans le commerce 6 à 7.000 pièces de draps par an.
Daelhem, au N., appartenait aux Provinces-Unies.
     
  Meuse-Inférieure. — Ce département est situé au N. de celui de l'Ourthe, et à l'E. de ceux de la Dyle et des Deux-Nèthes. Il prend son nom de ce que la Meuse, qui le traverse, a fait alors plus de la moitié de son cours, et approche de sou embouchure.
Maëstricht, chef-lieu, sur la Meuse, à 94 lieues N. E. de Paris, est une ville grande et forte , qui a un bel arsenal. On évalue sa population à 14.000 habitants. Elle appartenait aux Provinces-Unies. Cette ville fut prise par les Français le 14 brumaire an 3, après 15 jours de tranchée.
Ruremonde, auparavant capitale de la Gueldre-Méridionale, est située au N. E. sur la Meuse, près de l'endroit où la Roër s'y jette. Cette ville est grande, belle et riche par son commerce.
Stéphansvert et Venlo, villes fortes situées sur la Meuse, appartenaient aux Provinces-Unies.
Fauquemont, ville forte, appartenait aussi aux Provinces-Unies.
     
         
  (1) C'est certainement par erreur que le citoyen Mentelle, dans son nouveau Cours de Géographie, etc. a placé ces petits territoires à l'article des Provinces Unies, tom. 2, pag. 281 ; ils ont été cédés à la France, à l'exception du Brabant Hollandais, par le traité, conclu à la Haye le 25 floréal an 3 ( 1795 ). (...) — II est étonnant que le citoyen Mentelle, qui fait une description de 40 pages du Japon, si peu connu, n'en ait pas donné une de la France.      

 

 

 

     

 

 

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