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Beauchamp (Alphonse de)

     

 

Biographie universelle (Michaud) ancienne et moderne, Tome troisième, Paris 1854 :

   
 

Beauchamp (Alphonse de), historien, né a Monaco, en 1767, fils d'un chevalier de St-Louis, major de cette place, entra au service de Sardaigne en 1781, comme sous-lieutenant dans le régiment de la marine. Il revenait alors de Paris, où il avait passé plusieurs années chez des parents riches et d'un rang distingué, qui l'introduisirent de bonne heure dans la haute société. Il y puisa le goût des arts et des plaisirs frivoles ; mais son éducation sous les autres rapports fut très négligée. Son début en Piémont ne fut marqué que par quelques vers de société, et par des galanteries que favorisaient un extérieur agréable et une grande politesse. Il avait vu toute la France dominée par les doctrines du parti qui préparait la révolution, et il les avait adoptées avec toute la chaleur de son âge et de son caractère. Il n'y renonça pas sans doute en entrant au service du roi de Sardaigne ; et, lorsque la guerre éclata entre ce prince et la république française, en 1792, il refusa positivement de servir contre sa patrie. Ce refus dans de pareilles circonstances devait lui attirer des persécutions; il fut emprisonné et détenu pendant plusieurs mois à la Brunette, puis au château de Ceva, et il ne recouvra la liberté qu'à la fin de l'année 1793. Il se hâta alors de retourner en France, et arriva dans la capitale au moment où le terrorisme y dominait avec le plus de force. Dénué de ressources et n'ayant pour vivre que son zèle et son enthousiasme pour la liberté, il entra dans les bureaux du terrible comité de sûreté générale, qui, sous la direction des Amar et des Billaud-Varennes, exerçait une si violente tyrannie. D'un caractère bon et généreux, Beauchamp ne put voir tant de crimes sans en être indigné ; mais il n'était pas en son pouvoir de les empêcher : il rendit tous les services que des fonctions subalternes lui permirent de rendre ; et, quand Robespierre succomba dans la journée du 9 thermidor, il se réunit franchement à ses adversaires. Lorsque le gouvernement directorial fut établi par la constitution de l'an 3, il passa dans les bureaux du ministère de la police, chargé de la surveillance de la presse, et plus particulièrement de celle des journaux. C'est dans cette place que nous l'avons connu, et nous pouvons attester que, tout en s'acquittant de ses devoirs avec autant de probité que de talent, il ne manqua jamais l'occasion d'adoucir les rigueurs du pouvoir. Ce fut à cette époque qu'il conçut la première pensée de son Histoire de la guerre de la Vendée, et l'on ne peut douter qu'il n'ait puisé pour ce travail dans les cartons du ministère ; ce dont il avait d'ailleurs reçu l'autorisation. Plein de sens et de sagacité, doué d'un esprit observateur et très bien placé pour tout voir et tout comparer, il avait examiné avec une scrupuleuse attention, et jusque dans les plus petits détails, les événements de cette guerre. Tous les rapports et toutes les dépêches ostensibles ou secrètes avaient passé dans ses mains ; et cependant il n'avait adopté aucune opinion, il n'avait épousé la cause d'aucun parti ; ainsi, il était dans la position la plus favorable où puisse se trouver un historien assez près des événements pour bien les voir, assez loin pour ne pas en être atteint ou forcé d'y prendre part. Beauchamp s'occupa presque exclusivement de ce grand ouvrage pendant plusieurs années, et il en publia la première édition en 1806, 5 vol. in-8° (1). Peu d'ouvrages historiques ont obtenu de nos jours un aussi grand succès ; et l'on ne doit pas seulement attribuer ce succès à l'intérêt d'événements si rapprochés, si extraordinaires ; il faut aussi en voir la cause dans le talent et surtout dans la rare impartialité de l'auteur. Ce fut en le lisant que Napoléon dit des Vendéens ce mot célèbre et si souvent répété : « C'était un peuple de géants. » Mais, comme le fait observer Fiévée : « La gloire de ce temps-là voulait être exclusive ; de même que le patriotisme en 1793, elle n'admettait ni rivalité ni comparaison ; et pour avoir montré que les Français sont également braves, quelle que soit la cause pour laquelle ils prennent les armes, M. de Beauchamp fut puni. » On ne peut cependant pas accuser Napoléon d'avoir ordonné lui-même cette persécution. S'il est vrai qu'il se montra quelquefois jaloux de toute espèce de gloire, on doit dire aussi qu'il avait des idées plus élevées et plus généreuses. Mais la plupart de ses agents, et surtout son ministre Fouché, avaient à venger leurs anciens collègues, ces proconsuls de la convention, dont Beauchamp avait représenté avec tant d'énergie et de vérité les cruautés et les turpitudes. Il le priva de son emploi au ministère, sous prétexte qu'il avait consulté pour cet ouvrage les matériaux qui lui étaient confiés ; la troisième édition fut saisie au moment où elle allait paraître ; et plus tard l'historien de la Vendée fut arrêté (1809), puis exilé à Reims. Ce n'est qu'en 1811 qu'il lui fut permis de revenir dans la capitale. Et, pour obtenir cette permission, il fut obligé de signer un engagement de ne plus rien publier sur la politique contemporaine. Il obtint alors, dans les droits réunis, une de ces espèces de sinécures que la munificence du chef de cette administration ( Français de Nantes) semblait accorder à quelques gens de lettres, pour leur donner les moyens de s'occuper de travaux littéraires. Beauchamp profita plus qu'aucun autre de cet avantage : peu d'hommes étaient plus actifs et plus laborieux. Suppléant par le zèle à ce que sa première éducation avait eu d'incomplet, il suffisait par de longues veilles à d'immenses travaux. Déjà il avait conçu et exécuté presque seul le travail si utile des Tables du Moniteur ; il eut encore une part à peu près semblable à la Biographie moderne, Leipsick ou Breslau (Paris), 4 vol. in 8°.
   Il fut dès le commencement un des collaborateurs les plus utiles de cette Biographie universelle, dont tous les volumes contiennent des articles de sa composition. Il en avait même préparé pour le Supplément un assez grand nombre, qui, imprimés sur son manuscrit, se trouvent dans cette nouvelle édition. A l’époque de la restauration, en 1814, sa place aux droits réunis fut supprimée ; mais il obtint du roi la croix de la Légion d'honneur et une faible pension dont il a joui jusqu'à sa mort. Ce fut dans ce temps-là, que M. Bouvier- Dumolard lui intenta un procès, pour avoir dit, dans son Histoire de la campagne de 1814, que cet ex-préfet du Tarn avait été cause de la bataille de Toulouse, en retenant un courrier expédié au maréchal Soult par le gouvernement provisoire. N'étant point soutenu par le gouvernement, dont il avait embrassé la cause, et vivement attaqué par une opposition déjà audacieuse, Beauchamp fut condamné à une amende, même à la prison, et il se vit contraint de fuir lors du retour de Bonaparte. Mais ce jugement resta sans exécution après le second retour du roi, et l'auteur de la Campagne de 1814 fit paraître une seconde édition de cet ouvrage, à laquelle il ajouta deux nouveaux volumes comprenant la campagne de 1815. Beauchamp est mort le 1er juin 1832, des suites du terrible fléau qui affligeait alors la capitale.
  D'un commerce très sûr et de mœurs douces, il a toujours conservé des amis dans tous les partis et dans tous les rangs de la société ; mais, écrivant presque toujours sur des sujets récents, et voulant dire la vérité, il ne put éviter de blesser quelquefois les intérêts et les passions d'hommes irritables et puissants, qui firent tout pour se venger. Sa vie fut ainsi semée de beaucoup de tracasseries et de persécutions ; il les supporta courageusement et avec persévérance. Doué d'une grande sagacité politique, nul ne savait mieux que lui comprendre et apprécier les hommes et les choses de notre époque. Ses écrits sont trop nombreux pour que tous aient été composés avec le même soin et la même supériorité. Le premier et le plus important de tous est, sans aucun doute, son Histoire de la guerre de la Vendée. Pour l'exactitude et l'intérêt des récits, pour l'impartialité des jugements, cet ouvrage est certainement un des plus précieux monuments de l'histoire contemporaine. Lorsqu'il parut, tous les lecteurs, tous les journaux furent d'accord pour en faire l'éloge. La quatrième édition, bien que plus complète, plus exacte et plus soignée, est celle qui a rencontré le plus de contradicteurs ; c'est qu'alors (1820) toutes les passions longtemps assoupies venaient de se réveiller. Sous l'Empire, bien que plus près des événements, on les jugeait déjà avec le calme et le désintéressement de la postérité : sous la Restauration, il n'est que trop vrai que la révolution a recommencé, et que toutes les passions, jusque-là si heureusement contenues, se sont déchaînées avec une nouvelle fureur. Ces passions s'amortissent peu à peu ; et, depuis qu'on lit avec plus de sang-froid, les écrits de Beauchamp sont mieux appréciés ; on pourrait dire que pour lui la postérité recommence. Il est certain que c'est dans ses ouvrages qu'elle trouvera les meilleurs renseignements sur notre histoire.
   On a de lui, outre les ouvrages dont nous avons parlé :
le Faux Dauphin, Paris, 1803, 2 vol. in-12.
Histoire de la campagne du maréchal Suwarow en Italie, formant le 3e volume des Campagnes de Suwarow.
Histoire de la conquête et des révolutions du Pérou, Paris, 1807, 2vol. in-8».
Biographie des jeunes gens ( avec Durozoir Durdent et autres gens de lettres), Paris, 1813, 3 vol. in-12 ; ibid., 1823, 4 vol. in-12, port.
Histoire des malheurs et de la captivité de Pie VII, sous le règne de Napoléon Buonaparte, Paris, 1814. in-12; ibid., 1815, in-12; ibid., 1823, in-12.
Vie politique, militaire et privée du général Moreau, Paris, 1814, in-8°.
Histoire du Brésil, depuis sa conquête en 1500, jusqu'en 1810, Paris, 1815, 5 vol. in-8°.
Catastrophe de Murat, etc., Versailles,18l 3, in-8°.
La duchesse d'Angoulême à Bordeaux, Versailles, 1815, in-8°.
10° Histoire des deux Faux Dauphins, Paris, 1818, 2 vol. in-12 ou 1 vol. in-8°.
11° Mémoires du comtede Rochecotte, rédigés sur ses papiers et sur les notes de ses principaux officiers, Paris, 1818, in-8°.
12° Vie d'Ali Pacha, vizir de Janina, Paris, 1822, 1 vol. in-8° avec portrait; seconde édition, même année.
13° Histoire de la révolution du Piémont et de ses rapports avec les autres parties de l'Italie et avec la France, Paris, 1821, in-8°; et 2e partie : de la Révolution du Piémont, rédigé sur des mémoires secrets, avec une réfutation de l'écrit intitulé : de la Révolution piémontaise (du comte de la Rosa) , Paris, 1823, in-8°.
14° De la Révolution d'Espagne et de son 10 août, 2e édition, Paris, 1822.
15° Vie de Jules-César, suivie du tableau de ses campagnes, avec des observations critiques, Paris, 1823, in-8°.
16° Vie de Louis XVIII, roi de France et de Navarre, Paris, 182l , in-8° ; seconde édition, 1824, in-12 ; troisième édition, 1824, 2 vol. in-8°, avec deux grav.
17° Réfutation de l'écrit intitulé : Coup d'œil sur l'état politique du Brésil, etc., Paris, 1824, in-8°.
18° Critique historique avec des observations littéraires sur l'ouvrage du général de Ségur, intitulé : Histoire de Napoléon, Paris, 1825, in-8°.
On a attribué avec raison à Beauchamp les Mémoires imprimés sous le nom de Fouché. (Voy. ce nom.) Il a également rédigé plus tard les Mémoires de Fauche- Borel (voy. ce nom), avec les matériaux qui lui avaient été fournis par ce dernier, ainsi que l'Histoire de l'Inde, publiée sous le nom de M. Collin de Bar. Beauchamp a aussi concouru à la rédaction de plusieurs écrits et mémoires particuliers, de plusieurs journaux, entre autres de la Gazette de France en 1811, 1812, 1813. Sous la Restauration, il a été un des principaux collaborateurs du Drapeau Blanc. Il a été l'éditeur :
1° de l'Histoire du donjon et du château de Vincennes, par Nougaret, 1807, in-8°;
2" de l'Histoire de Bayard, par Guyard de Berville, nouvelle edit., 1822 (voy. l'article Bayard);
3° de la Collection des Mémoires relatifs à la révolution d'Espagne, 1824 et 1825, 6 vol. in-8° ;
4° des Mémoires secrets et inédits pour servir à l'histoire contemporaine, 1825, in-8°. Son Histoire de la campagne de 1814 et 1815 a été traduite en anglais dans l'année même de sa publication. Enfin Beauchamp a rédigé les premiers volumes des Mémoires d'un homme d'État, publies en 13 vol. par l'auteur de cet article. Il avait laissé en mourant les matériaux des volumes suivants à peu prés en état d'être imprimés, et c'est à tort que l'on a attribué ces ouvrages à M. le comte d'Allonville, qui n'a fait que mettre en ordre le travail de Beauchamp, M— D j.(article de Michaud junior).

     
  1) L’auteur de la France littéraire a commis une grave erreur en avançant que cette première édition fut publiée en 1800; il ne dit pas de combien de volumes elle était composée ; mais il pense que c'est la même que celle qui parut en 1820, 4 vol. in-8°, laquelle il a désignée comme une prétendue nouvelle edition. Il est évident que M. Quérard n'a pas lu ni même vu un seul volume des quatre éditions bien réelles de l'Histoire de la Vendée, qui ont été tirées a un grand nombre d'exemplaires.      

 

 

Biographie universelle, Ode, Bruxelles, 1844. :

   
 

Beauchamp (Alphonse de), historien, né à Monaco en 1767, fils du major de cette place, entra au service du roi de Sardaigne en 1784 comme sous-lieutenant dans le régiment de la marine. Il revenait de Paris où il avait passé plusieurs années chez des parents riches qui l’introduisirent dans la haute société où il puisa le goût des arts et des plaisirs frivoles. Lorsque la guerre éclata avec la France, il refusa de servir et fut emprisonné et détenu à la Brunette, puis au château de Ceva jusqu’à la fin de 1793. Il se hâta de retourner en France, et dénué de ressources, fut forcé d’entrer dans les bureaux du comité de sûreté générale, et passa, sous le Directoire, dans les bureaux de la police, chargé de la surveillance des journaux. Il conçut alors le plan de son Histoire de la Vendée, pour laquelle il compulsa tous les cartons du ministère ; s’occupa pendant plusieurs années de ce travail, et en publia la première édition en 1806, 3 vol. in-8°. Cet ouvrage lui fit perdre sa place, sous prétexte qu’il avait commis un abus de confiance. La troisième édition fut saisie et l’historien arrêté en 1809 et exilé à Reims. En 1811, il obtint une sinécure dans les droits réunis et s’occupa de travaux littéraires. Il fut le principal rédacteur des Tables du Moniteur ; il a fourni des articles à la Gazette de France, à la Biographie universelle, à la Biographie moderne. Il mourut du choléra le 1er juin 1832. Beauchamp est encore auteur des ouvrages suivants : le faux Dauphin, 1803 ; Histoire de la campagne de Suwarow en Italie ; Histoire du Pérou ; Histoire du Brésil ; Vie de Moreau ; Histoire de la Captivité de Pie VII ; Biographie des jeunes gens, etc. On lui a attribue avec raison les Mémoires de Fouché, et ceux de Fauche-Borel.

     

 

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