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Barrière (traités de la)

Encyclopédie des Gens du Monde :

   
 

Barrière (Traités de la) : Les Provinces-Unies, en concluant (7 septembre 1701) avec l'Angleterre et l'Empereur, le traité d'alliance offensive appelé la grande alliance, et en déclarant en 1702 la guerre à la France et à l'Espagne (guerre de la succession d'Espagne), voulaient non seulement abaisser Louis XIV, mais surtout obtenir une barrière qui pût les protéger à l'avenir contre un ennemi puissant (art. 5 et 9).
Dès 1706 on avait essayé de jeter les bases d'un arrangement. Les conférences, plusieurs fois suspendues, furent reprises en 1709, sans que les ministres d'Autriche y fussent appelés; et le premier traité de la Barrière fut conclu à La Haye en 21 articles, le 29 octobre l709. Les Etats-Généraux y garantissaient la succession britannique dans la ligne protestante (art. 2), et la Grande-Bretagne, de son côté, leur donnait (art. 6) le droit de tenir garnison dans Nieuport, Furnes, Ypres, Menin, Lille, Tournai, Condé, Valenciennes, le fort Knocke, et dans les villes que l'on pourrait conquérir sur la France. Aucune partie des Pays-Bas espagnols ne pouvait être donnée ou cédée à la France à quelque titre que ce fût (art. 12). Un article séparé promettait aux États, au nom de la Grande-Bretagne, la Haute Gueldre en toute souveraineté, et le droit de tenir garnison dans Liège, Huy et Bonn. Les négociations qui suivirent, de 1711 à 1712, entre la France et l'Angleterre, faisaient prévoir une courte durée au traité de l709. En effet, le 30 janvier 1713, il fut conclu à Utrecht, entre la Grande Bretagne et les Provinces-Unies, un deuxième traité de la Barrière, en 16 articles, plus 2 articles séparés. Celui de 1709 y fut aboli et annulé (art. 1); la succession protestante en Angleterre garantie (art. 2). Les États-Généraux obtenaient le droit de tenir garnison dans Furnes, Ypres, Menin, Namur, Tournai, Mons, Charleroi, Gand les forts Knocke, la Perle, Philippe et Damme (art. 4), et de nommer les commandants de ces places (art. 7). On retranchait ainsi de la barrière fixée en 1709, Lille, Condé, Valenciennes. On renouvelait (art. 10) les stipulations relatives à l'exclusion de la France. Par suite des traités d'Utrecht, de Rastadt et de Bade, celui du 30 janvier 1713 devait être modifié. Pour terminer toutes les difficultés, il fut tenu un congrès à Anvers, sous la médiation de l'Angleterre, qui envoya Cadogan pour la représenter. Les autres plénipotentiaires furent, pour l'empereur Charles VI le comte de Koenigseck, pour les Provinces-Unies le comte de Nechteren, van der Dussen et de Gockinga. Ce troisième traité, en 29 articles, fut signé à Anvers le 15 novembre 1715 ; les États-Généraux y remettaient à l'Empereur les provinces et villes des Pays-Bas, tant celles qui avaient été possédées par Charles II, que celles qui avaient été cédées par la France à la paix d'Utrecht; mais à la condition qu'elles ne pourraient être soumises qu'aux seuls successeurs des états de la maison d'Autriche (art. 1 et 2)._ L'Empereur accordait aux États-Généraux le droit de tenir garnison dans Namur, Tournai, Menin, Ypres, Furnes, Warneton et le fort Knocke (art. 4). Le 5 février 1716, les Pays -Bas espagnols furent cédés à l'Empereur; mais les Etats de Brabant et de Flandre s'étant plaints, au nom de ces deux provinces, des conditions onéreuses que leur imposait ce traité, une convention fut conclue le 22 décembre 1718, entre l'Empereur, la Grande-Bretagne et les Etats-Généraux. Plusieurs articles du traité du 15 novembre 1715, notamment le 17e, relatif aux inondations, furent modifiés. Toutefois les difficultés ne furent point aplanies; elles durèrent même jusqu'en l781, époque où Joseph Il déclara de sa propre autorité que le traité était abrogé et que toute barrière était inutile depuis l'alliance entre la France et l'Autriche. Les États, qui soutenaient alors une guerre malheureuse contre l'Angleterre, souscrivirent aux exigences de Joseph II, et retirèrent leurs troupes en 1782. L'Empereur, enhardi par ce succès, suscita aux Hollandais de nouvelles difficultés jusqu’à la paix définitive : ce fut le traité de Fontainebleau, conclu le 8 novembre 1785, sous la médiation et la garantie de la France. (Encyclopédie des Gens du Monde, vol.)

 

     

 

 

 

     

 

 

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