Trois
brigades d’artillerie sont créées en 1761, destinées exclusivement
au service de l’artillerie des vaisseaux. Les officiers furent pris
indistinctement parmi ceux d’artillerie et ceux de la marine royale.
En 1762, une nouvelle brigade est créée pour le service de l’artillerie
dans les colonies.
En
1784 est créé un 8e régiment d’artillerie affecté à le défense des
colonies, et dépendant de la marine, dans lequel sont incorporées
les trois brigades d’artillerie et de mer et les compagnies isolées
des colonies.
En
1786 est organisé un Corps royal de canonniers matelots, pour le
service de l’artillerie sur les vaisseaux.
La
loi du 14 juin 1792 supprime le corps
des canonniers-matelots et le remplace par un corps d'artillerie
et d'infanterie de marine (deux régiments d’artillerie et quatre
régiments d’infanterie pour le service des vaisseaux).
Les
quatre régiments d’infanterie de marine sont supprimés en 1793 (décret
du 9 pluviôse an 2).
Le
3 brumaire an 4 (25 octobre 1795), sept demi-brigades d’artillerie
de marine sont organisées, formées de troupes d’infanterie et de
canonniers volontaires. Ces demi-brigades font le service de l’artillerie
des vaisseaux et des batteries de terre qui dépendent de la marine
(batteries de côte), concurremment avec le corps des maîtres canonniers
matelots.
Trois
demi-brigades se trouvent à Brest, une à Lorient, une à Rochefort
et deux à Toulon. Ces troupes relèvent du ministre de la marine
et des colonies.
Chaque
demi-brigade est composée d’un état-major et de trois bataillons,
chaque bataillon de neuf compagnies, et chaque compagnie de trois
officiers et de 79 hommes au complet de paix, 111 au complet de
guerre, et 127 au grand complet.
Les
troupes d’artillerie de marine se recrutent par enrôlement volontaire,
en se conformant aux lois et règlements sur le recrutement de l’armée.
Elles
sont employées aux mouvements et travaux d’artillerie, à la défense
des ports et des côtes, au service des batteries armées pour la
marine, à la police et à la sûreté des vaisseaux et des bâtiments
dépendants de la marine. Elles sont également employées au service
de l’artillerie à bord des navires, concurremment avec les canonniers
marins.
L’habillement
se compose d’un habit et d’une veste de drap bleu ; revers, parements
et doublure de l’habit de même couleur, bordés d’un liseré écarlate,
collet rouge à liseré blanc ; patte de parement rouge ; culotte
de tricot bleu. Les boutons sont jaunes, ornés de deux canons en
sautoir, avec une ancre transversale, le tout entouré de la légende
“République française”.
Les
canonniers et caporaux ont en outre, “pour
les travaux de force et corvées de ports, ainsi que pour toutes
les manœuvres d’artillerie et d’infanterie”, un paletot de drap
bleu et un pantalon de toile.
L’armement
des sous-officiers et canonniers est composé du fusil “forme de
mousqueton”, avec sa baïonnette. Seuls les sous-officiers et les
canonniers de première classe portent le sabre. La buffleterie est
en cuir noir.
Les
distinctions des officiers sont pareilles à celles en usage dans
l’artillerie de terre à pied..
Dix
mille hommes de l’artillerie de marine font la campagne en Italie
en l’an huit et l’an neuf.
Un
arrêté du 15 pluviôse an 9 (4 février 1801) porte que les troupes
de la marine se recrutent comme celles de terre par enrôlement volontaire
et par voie de la conscription militaire. “Les
conscrits affectés au service de la marine jouiront, comme les conscrits
affectés aux troupes de terre, du droit de se faire remplacer par
un suppléant ; ils pourront même se faire remplacer par un conscrit
affecté aux troupes de terre, en allant le remplacer eux-mêmes dans
les dites troupes.” (Journal de Paris, 18 pluviôse an 9.)
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