Accueil
Annuaire
Faits et événements
Personnages
Napoléon
La France et le Monde
Waterloo
Belgique
Armées
Uniformes
Reconstitution
Publications
Liens
Nouvelles du Jour
Plan du site
Balises
|
.
|
Tirailleurs-Fédérés
1815 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le
début des Cent-Jours vit se renouveler le mouvement des fédérations
qui avait vu le jour dès la fin de 1789 : il s'agissait
de réunions patriotiques qui devaient lier entre elles les
municipalités pour la défense de la patrie.
|
|
|
|
|
A
la fin du mois d'avril 1815, des habitants de Rennes proposèrent
la conclusion d'un nouveau pacte fédératif pour les
cinq départements de la Bretagne, à l'imitation de
celui conclu en janvier 1790 à Pontivy. Le 23 avril, dés
délégués de Nantes, de Vannes et de Rennes
élaborèrent dans cette dernière ville un projet
de pacte fédératif "destiné à
unir tous les bons Français des cinq départements
de la Bretagne, pour la défense de la patrie, de sa liberté,
de ses constitutions et de l'Empereur".
Le mouvement s'étendit rapidement à travers toute
la France.
A Paris, les ouvriers des faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marceau,
qui étaient exclus du service de la garde nationale, se fédérèrent
au début du mois de mai et, le 14 de ce mois, l'Empereur
passa en revue, à leur demande, les 15.000 fédérés
des deux faubourgs dans la cour des Tuileries. Une députation
lui lut une adresse dans laquelle les fédérés
lui réclamaient des armes :
« La plupart d'entre nous ont fait sous vos ordres
la guerre de la liberté et celle de la gloire ; nous
sommes presque tous d'anciens défenseurs de la patrie ;
la patrie doit remettre avec confiance des armes à ceux qui
ont versé leur sang pour elle. Donnez-nous, Sire, des armes
en son nom : nous jurons entre vos mains de ne combattre que
pour sa cause et la vôtre. Nous ne sommes les instruments
d'aucun parti, les agents d'aucune faction. »
Napoléon leur répondit :
« Je vous donnerai des armes. Je vous donnerai pour
vous guider des officiers couverts d'honorables blessures, et accoutumés
à voir fuir l'ennemi devant eux. Vos bras robustes et faits
aux plus pénibles travaux sont plus propres que tous autres
au maniement des armes. Quant au courage, vous êtes Français.
Vous serez les éclaireurs de la garde nationale. »
En fait, Napoléon se méfiait terriblement des mouvements
populaires, et il était peu disposé à mettre
des armes entre les mains des "classes dangereuses".
Il rendit néanmoins le lendemain le décret suivant :
|
|
|
|
|
Article Premier. Il sera formé vingt-quatre bataillons de
tirailleurs de fédérés de notre bonne ville
de Paris.
Art. 2. Ces bataillons seront composés des habitants et ouvriers
de Paris et de la banlieue qui ne font pas partie de la garde nationale
de Paris et voudront se faire inscrire pour la défense de
la capitale et pour le service des ouvrages sur les hauteurs au
moment où le besoin le requerrait.
Art. 3. Ces vingt-quatre bataillons formeront six brigades ;
deux bataillons formeront un régiment, et quatre bataillons
formeront une brigade.
Chaque bataillon sera composé de six compagnies, avec le
même nombre d'officiers que dans la ligne ; les compagnies
seront de 120 hommes; ce qui portera la force de chaque bataillon
à 720 hommes.
Art. 4. Un lieutenant général et six maréchaux
de camp seront chargés de l'inspection et du commandement
des bataillons de Paris.
Les colonels, lieutenants-colonels et officiers de ces bataillons
seront pris parmi les officiers en activité dans les troupes
de ligne. Les maréchaux de camp, colonels et officiers demeureront
dans l'arrondissement où sera la population destinée
à remplir les cadres placés sous leurs ordres.
Art. 5. On désignera d'avance à chaque brigade les
hauteurs et fortifications qu'elle aura à défendre.
Art. 6. Les contrôles par compagnies seront exactement tenus.
Les sous-officiers seront nommés parmi les volontaires et
par eux. On nommera de préférence ceux qui ont déjà
servi.
Art. 7. Tous les dimanches, les capitaines réuniront leur
compagnie et feront l'appel.
Art. 8. Chaque compagnie aura deux tambours aux frais de la ville
de Paris.
Art. 9. Il y aura en magasin un nombre de fusils suffisant pour
armer ces vingt-quatre bataillons. Il y aura aussi la quantité
suffisante de gibernes. La buffleterie sera noire.
Art. 10. Nos ministres de l'intérieur, de la police et de
la guerre sont chargés de l'exécution du présent
décret.
|
|
|
|
|
Peu après,
un arrêté du ministre de l'intérieur précisait
l'uniforme des tirailleurs-fédérés :
« L'uniforme des tirailleurs sera un habit-veste
de drap bleu, croisé sur la poitrine, sans revers, collet
jaune, parements bleus, liserés blancs, coupés en
pointe ; boutons de la garde nationale retroussis blancs ;
pantalon à la matelote, gris ou en toile blanche, chapeau
à trois cornes, avec la cocarde nationale surmontée
d'un pompon jaune. Les régiments de tirailleurs sont destinés
à faire le service d'infanterie légère de la
garde nationale, aux avant-postes de la ville de Paris et banlieue. » |
|
|
|
|
(A
suivre.) |
|
|
|
_ Retour
au haut de la page.
|