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Waterloo battle 1815

 

 

 

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Un épisode de Waterloo : Triquenot

 

Jarry de Mancy, L'Annuaire de la Bienfaisance, Portraits et histoire des hommes utiles, bienfaiteurs et bienfaitrices de tous les pays (...), 9e année, Paris (1841).

   
 

SOISSONS.— Vingt-cinq ans après Waterloo

Ces jours derniers, la ville de Soissons a été témoin d'une de ces rencontres qui font toujours honneur à un soldat français. Voici le fait : le sieur TRIQUENOT, soldat au 3e bataillon du 93e régiment de ligne s'était fait remarquer de son commandant par sa bonne conduite et sa bravoure : celui-ci récompensa son zèle en lui faisant donner les galons de sergent. A la bataille de Waterloo, le 93e fut un des premiers régiments qui chargea sur le corps d'armée commandé par Wellington. Au milieu de la mêlée, le commandant Luniot reçut deux balles qui lui fracturèrent, l'une le bas de la jambe, l'autre la cuisse gauche. Triquenot, qui ne quittait pas des yeux son bienfaiteur, s'empressa de voler à son secours, et, à l'aide de deux camarades, il le jette sur ses épaules et l'emporte à une demi-lieue du champ de bataille. Là, le hasard lui fait rencontrer un cheval. Le seller, le brider et y placer son précieux fardeau , fut l'affaire d'un instant. Mais tout n'était pas fait et la reconnaissance devait aller plus loin. Le commandant ne pouvait supporter les douleurs horribles que sa jambe pendante lui faisait éprouver. Triquenot se place à côté du cheval, soutient avec les deux mains la jambe malade, et fait ainsi deux lieues pour parvenir à l'ambulance la plus voisine. A peine arrivé, il fait donner à son commandant tous les secours nécessaires, et, quand il le voit sous bonne garde, il court rejoindre son bataillon non sans recevoir de M. Luniot les plus vifs témoignages d'affection et de reconnaissance. Le lendemain, la bataille était perdue et l'armée française en déroute; peu de temps après, Triquenot était licencié et revenait dans ses foyers. Depuis cette époque, il n'avait plus entendu parler de son commandant, et le temps lui avait sans doute fait oublier un des plus beaux moments de sa vie, lorsque, le jeudi 7 octobre, le général commandant le département passait en revue sur la place d'armes les troupes du 21e léger, en garnison à Soissons, étant accompagné du colonel de ce régiment. Triquenot était au nombre des curieux, rappelant sans doute à sa mémoire quelques vieux souvenirs et comparant cet exercice si calme avec les sanglantes luttes de l'empire. Tout-à-coup Triquenot, les yeux fixés sur le colonel :
- Pardon, mon colonel, dit-il en abordant avec hésitation cet officier supérieur, n'étiez-vous pas à Waterloo, commandant le 3e bataillon du 93e de ligne ?
Le colonel, surpris de cette allocution inattendue, le regarde :
- Oui, mon ami ; eh bien!
- Vous vous nommez M. Luniot ?
- Oui... Ici le colonel le regarde avec plus d'attention.
- Vous souvient-il que vous reçûtes deux blessures graves sur le champ de bataille, qu'un sous-officier vous prit sur ses épaules, vous emporta à quelque distance, et de là vous conduisit à cheval à l'ambulance? —
- Oui, je me rappelle tous ces faits... —
- Eh bien, mon colonel, ce sergent de Waterloo, qui eut le bonheur de vous sauver ! c'est moi !...
Triquenot ne put aller plus loin : ce plaisir que procure toujours le souvenir d'une bonne action le domine tout entier, de grosses larmes roulent dans ses yeux ; le commandant, devenu colonel, se jette dans ses bras , et tous deux s'embrassent étroitement. Le colonel Luniot pleure d'aussi bon cœur que l'ancien sergent ; le général et tous les spectateurs étaient vivement émus de cette scène inattendue et attendrissante. Depuis vingt-cinq ans Triquenot a quitté le régiment; il est au service de M. Romain, ancien conseiller à la Cour royale d'Amiens et habitant Soissons. M. Romain a reçu la visite du colonel, qui l'a félicité de posséder à son service un homme d'un caractère aussi généreux et aussi dévoué. [M. du 21 oct., d'après l'Observateur de l'Aisne). (P. 30.) -

 

 

   

 

 

 

     

 

 

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