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Schoell*
(Frédéric), Recueil de pièces officielles destinées
à détromper les Français sur les événements
qui se sont passés depuis quelques années, pièces
relatives aux événements de 1815. Tome cinquième,
Paris 1815. N° LXVII. |
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Proclamation du prince
Blücher, adressée aux Belges, le 21 juin 1815.
Mon armée
étant sur le point d'entrer sur le territoire français,
nous ne saurions quitter le vôtre, braves Belges, sans vous
faire nos adieux , et sans vous témoigner notre vive reconnaissance
pour l'hospitalité que vous avez donnée à nos
soldats. Nous avons eu l'occasion d'apprécier vos vertus.
Vous êtes un peuple brave, loyal et noble. Vous avez beaucoup
souffert par l'irrégularité qui régnait dans
le service des vivres ; mais vous avez supporté avec patience
les réquisitions dont il a été impossible de
vous exempter.
Votre situation m'a touché vivement ; mais il était
hors de mon pouvoir de l'alléger. Dans le moment du danger
qui semblait vous menacer , on nous a appelés à votre
secours. Nous sommes accourus, et c'est bien malgré nous
que nous nous sommes vus forcés par les circonstances , d'attendre
si longtemps le commencement d'une lutte que nous aurions désiré
voir s'engager plutôt. La présence de nos troupes a
été onéreuse à vos centrées,
mais nous avons payé de notre sang le tribut de reconnaissance
que nous vous devions, et un gouvernement bienveillant trouvera
les moyens de dédommager ceux de vos compatriotes qui ont
le plus souffert par les logements militaires.
Adieu, braves Belges, le souvenir de l'accueil hospitalier que vous
nous avez fait, ainsi que celui de vos vertus, sera gravé
éternellement dans nos cœurs. Que le Dieu de la paix protège
votre beau pays ; qu'il en éloigne pour longtemps les troubles
de la guerre : soyez aussi heureux que vous méritez de l'être.
Adieu.
Merbes-le-Château,
le 21 juin 1815.
Le Maréchal Prince Blücher
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