Lors de la deuxième conquête
de la Belgique par les armées françaises en 1794, Pradt se réfugie
à Hambourg où il s’occupa de menées et de publications contre-révolutionnaires :
il publie une « Biographie des hommes de la Révolution
», « l’Antidote au Congrès de Rastadt », « la Prusse
et sa neutralité » (1800, 3 vol.). Il collabore également au
« Spectateur du Nord » de Baudus.
Il rentre en France au commencement
de 1802, et grâce à l’appui de
son cousin Duroc, il parvient à se faire nommer aumônier du Premier
Consul Bonaparte. Lorsque ce dernier se fait sacrer empereur, il
nomme l’abbé de Pradt évêque de Poitiers et baron de l’Empire. Pradt
accompagne l’Empereur en Italie en 1805, et jouit dès lors de la
plus haute faveur, étant admis dans tous les secrets de la politique
impériale.
En 1808, il est nommé archevêque
de Malines et grand officier de la Légion d’Honneur. Il joue un
rôle important dans les démêlés entre l’Empereur et le pape en 1811,
et tente de négocier un raccommodement.
En 1812, Napoléon confie à
de Pradt la charge d’ambassadeur à Varsovie.
Rentré à Malines au début
de 1813, Pradt accourt à Paris
à l’approche des troupes coalisées, et se met en rapport avec les
cercles royalistes. Acquis à la Restauration, il est, au retour
du roi, nommé grand chancelier de la Légion d’Honneur. Après Waterloo,
il fait paraître l’« Histoire de l’ambassade dans le Grand duché
de Varsovie », ouvrage qui connaît un grand succès, et auquel
Napoléon consacra des notes à Sainte-Hélène.
Pradt entame alors une curieuse
reconversion politique, puisqu’on le voit professer sous la seconde
Restauration des principes libéraux et constitutionnels, au point
d’être déféré à la Cour d’assises en 1820. En 1827, il est élu député
du Puy de Dôme, et va siéger aux côtés du général Foy et de Benjamin
Constant. Démissionnaire en 1829, il se retire à sa terre de Breuil.
Il meurt à Paris le 18 mars 1837, en désavouant « tout ce
que sa conduite et ses écrits avaient pu avoir de contraire à l’enseignement
et à la discipline de l’Eglise ».