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Pacanaristes

 

     
Un décret impérial du 3 messidor an XII (21 juin 1804) ordonnait la dissolution de diverses associations religieuses qui s’étaient établies en France après la Révolution et interdisait la formation d’aucune association d’hommes ou de femmes sous prétexte de religion "à moins qu’elle n’ait été formellement autorisée par un décret impérial ".
Le rapport préparatoire au décret, présenté au Conseil d’Etat par Portalis, nous renseigne sur ce qu’était l’association des Pères de la Foi, ou Pacanaristes, qui était visée en premier lieu par la mesure :

Quant à la Société des Pères de la foi, qui s'appellent aussi les Adorateurs de Jésus, ou les Pacanaristes, elle tient à des plans plus vastes que les deux autres agrégations. Il paraît qu'elle suit l'institut des Jésuites.
On sait que ces anciens religieux n'ont jamais été entièrement détruits.
Dans le moment même de leur proscription, ils furent protégés par Frédéric II, roi de Prusse, et par Catherine II, impératrice de Russie.
La cour de Rome, par ménagement pour la France et pour l'Espagne, résista aux sollicitations de la Prusse et de la Russie qui voulaient conserver les Jésuites tels qu'ils avaient toujours existé ; ils ne purent conséquemment se maintenir dans ces deux États que sous un nom simulé et avec un costume un peu différent de celui qu'ils avaient porté avant la dissolution de leur compagnie.
Dans le cours de la révolution française, le cabinet de Russie est revenu à la charge. Il a demandé au Pape une nouvelle autorisation pour les Jésuites, et il l'a obtenue, sous la condition que les Jésuites ne pourraient exister qu'en Russie.
Dans le temps que l'on s'occupait de cette négociation, un nommé Pacanari, tailleur de pierres, ensuite soldat, puis emprisonné à Rome, et mis en liberté par les Français, se mit à la tête d'un certain nombre d'ecclésiastiques, et forma le projet de faire revivre l'institut des Jésuites, principalement dans ce qui concernait l'enseignement et les missions.
Votre Majesté faisait alors la conquête de l'Égypte, et le Pape Pie VI était prisonnier à Florence.
Depuis, l'empereur d'Allemagne a favorisé dans ses États l'établissement des Pacanaristes. Le Pape n'a point encore osé les approuver. Ils ont une maison à Rome, mais, à proprement parler, ils n'y sont que tolérés.
On prétend que les anciens Jésuites réfugiés en Russie ont refusé de reconnaître les Pacanaristes et de se réunir à eux. Mais il est certain que ceux-ci observent le même institut, se lient par les mêmes vœux, et font profession de ne dépendre que du Pape seul.
Les Pacanaristes avaient à Lyon un établissement d'éducation qui fut fermé par ordre supérieur. Ils sont établis dans la ville de Belley et dans celle d'Amiens. Ils viennent d'être appelés par la commune de Beauvais. Ils existent dans plusieurs villes de l'Empire, et par-tout ils se consacrent à l'éducation de la jeunesse.

 
 

 

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