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Note
: Cet
article ayant été mentionné d'une manière
incomplète et inexacte, pag. 206 de ce volume, on a cru devoir
le rétablir dans ce Supplément, d'après de
nouvelles notes plus circonstanciées.
SUBERVIC (Georges-Gervais
baron}, lieutenant- général, né à Lectoure,
en Armagnac, le 1er septembre 1776, entra au service, le 23 juillet
1793, comme volontaire, dans le 2e bataillon du Gers, employé
alors à l'armée des Pyrénées-Orientales.
Il ne tarda pas à être remarqué par ses camarades,
qui le proclamèrent officier. Il obtint successivement les
grades de lieutenant et de capitaine, et fut ensuite appelé
à l'état-major-général, en qualité
d'adjoint. Lorsque la paix fut conclue avec l'Espagne, il se rendit
à l'armée d'Italie ; et , bientôt après,
le général Lannes, sou compatriote, le choisit pour
aide de camp. Subervic partagea tous les travaux et les dangers
de cet illustre capitaine, et ne se sépara de lui qu'après
la bataille d'Austerlitz. Sa conduite dans cette journée
lui valut le grade de colonel. Il y fut blessé d'un coup
de feu, après avoir eu un cheval tué sous lui. A la
paix avec l'Autriche, le colonel Subervic alla prendre le commandement
du 10e régiment de chasseurs. Il forma l'avant-garde du corps
d'armée commandé par le maréchal Ney, dans
sa marche sur la Prusse. Il se distingua à la bataille d'Iéna,
où il enleva une batterie de 10 pièces de canon, après
avoir enfoncé un régiment de cuirassiers saxons. Il
poursuivit ensuite l'ennemi dans la direction de Magdebourg, et
fut chargé de détruire des partis de cavalerie qui
s'étaient portés du côté de Brunswick.
Après la prise de Magdebourg, le colonel Subervic fut un
des premiers qui passèrent la Vistule, à Thorn. Il
poursuivit l'arrière-garde prussienne sur Strasburg, et lui
fit bon nombre de prisonniers. Le 31 janvier 1807, la cavalerie
du maréchal Ney ayant été réunie à
celle du grand- duc de Berg (Murat), le colonel Subervic marcha
avec cette colonne dans la direction de Preuss-Eylau. Le 6 février,
au combat de Hoff, il lit une charge brillante sur les troupes légères
russes, qu'il culbuta. Le 8, à la bataille d'Eylau, il eut
un cheval tué sous lui, et reçut un coup de feu à
l'épaule droite. Il fut nommé officier de la Légion
d'Honneur le 15 mai de la même année. Le 12 juin, après
la bataille de Heilsberg, il poursuivit l'ennemi dans la direction
de Friedland , et fit plusieurs charges heureuses, le 14, à
la bataille de ce nom. Le 15, il poursuivit l'ennemi sur Insterbourg,
lui fit 200 prisonniers, et arriva, le 16, sur le Niémen,
où il prit un convoi considérable de voitures et de
munitions, après avoir sabré et dispersé la
troupe qui en formait l'escorte. A la paix de Tilsitt, le colonel
Subervic rentra en France ; mais, bientôt après, il
fut dirigé sur l'Espagne, et alla recevoir sur la frontière
le roi Charles IV, qu'il accompagna jusqu'à Bayonne. Il entra
ensuite en Espagne, marcha, dans les premiers jours de juin 1808,
sur Torquemada, dispersa un rassemblement considérable ,
et se porta ensuite sur Palencia et Valladolid, où son régiment
sabra l'arrière-garde de l'armée espagnole commandée
par le général Cuesta. Le 4 juillet, à la bataille
de Medina-del-Rio-Seco, il fit exécuter plusieurs charges
qui contribuèrent à assurer la victoire. Lorsque l'armée
française opéra sa retraite sur l'Ebre, le colonel
Subervic fut chargé d'occuper Burgos. Il resta dans celle
position jusqu'à l'arrivée de la grande armée,
conduite par Buonaparte, et pendant tout ce temps il eut à
soutenir journellement des combats avec les guérillas. Les
8 et 9 novembre, il eut des engagements sérieux avec l'avant-garde
espagnole, qui voulait le dépasser. Le 10, jour de la bataille
de Burgos, il contribua au succès de la charge vigoureuse
qui mit en pleine déroule l'armée espagnole, et où
la cavalerie française, en entrant pêle-mêle
dans la ville avec les gardes wallonnes, s'empara de toute l'artillerie
ennemie. Le colonel Subervic poursuivit l'arrière-garde sur
Lerma , puis sur Arenda, qu'il prit de force, et où il fit
prisonnières quelques compagnies d'infanierie. Après
la prise de Madrid, le colonel Subervic forma l'avant-garde de l'armée
qui fut dirigée sur l'Estramadure. L'ennemi fut atteint sur
le Tage, et Subervic le poursuivit dans la direction de la Guadiana.
En 1809, faisant l'avant-garde de l'armée du maréchal
Victor, qui reprenait les opérations sur le même point
(Estramadure), il chargea l'ennemi après le passage du Tage,
et le poursuivit jusqu'à Truxillo. Le 21 mars, en avant de
cette ville, pressant l'ennemi, dans la direction de la Guadiana,
avec son régiment et six compagnies de voltigeurs, il eut
un engagement des plus vigoureux, qui dura toute la journée.
Il fut cité avec distinction dans les rapports de l'armée.
(Voyez pag- 207 de ce volume, où cette action est détaillée.)
Le 28, à la bataille de Medelin , son régiment passa
le premier la Guadiana , força la cavalerie à un mouvement
de retraite, qui facilita les opérations de l'armée
, et chargea ensuite les lignes d'infanterie, qui furent culbutées
et sabrées. Le 28 juillet, à la bataille de Talavera,
il chargea un régiment de dragons anglais, qu'il culbuta,
et lui prit 200 hommes montés. En 1810, le général
Sébastiani, commandant le 4e corps d'armée dans le
royaume de Grenade, lui donna le commandement d'une colonne composée
d'infanterie et de cavalerie, pour détruire les partis ennemis
qui occupaient le royaume de Jaen. Le colonel Subervic remplit celte
mission avec distinction : il attaqua l'ennemi, qui s'était
réuni dans les montagnes de Cazorla, incendia la ville de
ce nom , devenu le point de ralliement des guérillas, et
fit un grand nombre de prisonniers. Le 3 novembre, il se distingua
au combat de Baza, culbuta l’ennemi, et le poursuivit plus d'une
lieue : il fut cité, pour cette action, dans le rapport de
l'armée. En 1811, au combat de la Venta-de-Baoul, il écrasa
la cavalerie qui lui était opposée, et lui fit 200
prisonniers montes. La même année 1811, il fut nommé
général de brigade, et envoyé sur le Tage,
à l'armée commandée par le maréchal
Marmont ; il y reçut le commandement d'une division de cavalerie,
chargée d'appuyer le mouvement qui s'opérait sur Valence.
Il traversa la province de la Manche, rencontra à Alvacete
2000 chevaux, commandés par le général Freire,
les attaqua , les culbuta, et les poursuivit dans le royaume de
Murcie. Pendant cette opération, il reçut l'ordre
de quitter l’Espagne, pour se porter vers la Russie. Il prit le
commandement de trois régiments, qui furent désignés
sous le nom de Brigade étrangère. Le 5 juillet 1812,
il attaqua la division de cavalerie russe, du général
Korf, en position sur la Desna,la fit charger avec la plus grande
intrépidité, la culbuta, et lui prit 200 dragons ou
hussards montés (6e Bulletin de Wilna). Le 26 juillet, il
passa la Dwina à la nage, et poursuivit l'arrière-garde
russe jusqu'à Witespk. Le 8 août, au combat d'Incowo,
il soutint la retraite de sa division, attaquée par 12.000
cosaques ou hussards, et se trouva plusieurs fois entouré
par cette nombreuse cavalerie , à laquelle il résista
avec une intrépidité peu commune , à la tète
d'un régiment prussien et d'un second wurtembergeois. Le
7 septembre, à la bataille de la Moskowa, après avoir
fait plusieurs charges, son cheval, frappé par un obus, le
fit sauter à 20 pieds, le brûla sur plusieurs parties
du corps, et le blessa grièvement à la cuisse droite.
Cinq personnes furent tuées à ses côtés,
du même coup : sa brigade perdit ce jour-là plus de
400 hommes. Quoique blessé, il ne voulut point quitter l'armée,
au milieu de laquelle il marcha lors de la terrible retraite de
Moscou. Il fut nommé commandant de la Légion d'Honneur,
par décret rendu à Moscou, le 11 octobre 1812. Arrivé
sur l'Elbe, le général Subervic reçut ordre
de se rendre à Mayence, pour y prendre le commandement d'une
division de cavalerie légère venant d'Espagne, la
même avec laquelle il avait battu les Espagnols dans le royaume
de Murcie. Il se rendit ensuite à Wurtzbourg, sous les ordres
du maréchal Augereau, qui rejoignait l'armée en avant
de Leipsick. Le 9 octobre 18i3, au village de Wethau, en avant de
Hambourg, il résista aux attaques de 4000 ennemis. Le 10,
sa division eut une affaire brillante : dans une première
charge, elle culbuta l'ennemi, auquel elle tua cent fantassins ou
cavaliers ; et dans une seconde, plus décisive, l'ennemi
laissa 600 morts sur le champ de bataille. Le 16 à la bataille
de Wachau, Subervic exécuta plusieurs charges. Le 18, formant
l'avant-garde de l'armée aux ordres du général
Bertrand, il dispersa les troupes légères de l'ennemi.
Le 30, à Hanau , il chargea et battit les Cosaques qui s'étaient
jetés sur le flanc droit de l'armée. Il fut nommé
chevalier de la Couronne-de-Fer, le 28 décembre de la même
année. Lorsque l'armée eut repassé le Rhin,
le général Subervic fut envoyé dans la Haute-Alsace.
Le 31 décembre, au village de Sainte- Croix, en avant de
Colmar, il repoussa les attaques d'un corps autrichien considérable,
par lequel il fut assailli ; il lui prit une centaine d'hommes,
5o restèrent sur le champ de bataille. Le 27 janvier 1814,
faisant l'avant-garde du général Duhesme, qui attaquait
Saint-Dié, il culbuta un parti d'infanterie qui en défendait
l'entrée. Le 28, à Saint-Dizier, le colonel Subervic
attaqua l'ennemi avec impétuosité, et le poursuivit
sur la route de Joinville. Marchant sur Brienne, le 29, il chargea,
avec le 3e régiment de hussards, un pulsk de Cosaques, qui
fut jeté eu désordre dans un défilé
où il perdit plusieurs hommes. Le 1er février, à
la bataille de la Rothière, il exécuta une charge
heureuse sur une colonne qui attaquait la Rothière. Il fut
cité pour sa brillante conduite au combat de Mormans, le
17 février. Le 4 mars, dans une reconnaissance sur Sezanne,
il soutint, avec deux faibles régiments, le choc de 4000
chevaux russes, et fut blessé de plusieurs coups de lance.
Le 22, le général Subervic reçut ordre de se
porter sur les derrières de l'armée ennemie, pour
intercepter ses communications. Il attaqua Saint-Dizier, où
il fil 500 prisonniers, s'empara d'un convoi immense de vivres,
se porta ensuite sur Joinville , où il prit et brûla
un équipage de pont après avoir sabré l'escorte,
et poursuivit sa marche sur Chaumont et Langres, où il se
battait avec un corps autrichien , lorsqu'il apprit la nouvelle
des événements de Paris, et qu'il reçut l'ordre
de se porter en toute hâte sur la capitale. Il fut nommé
général de division, le 3 avril, à son arrivée
à Fontainebleau. Après l'abdication de Buonaparte,
le général Subervic se retira dans le département
de Lot-et-Garonne, sans emploi. Le roi l'avait nommé chevalier
de Saint-Louis, le 19 juillet 1814, et l'avait confirmé dans
son grade de lieutenant-général, le 23 du même
mois. En 1815, pendant les i-cent jours, il fut employé par
Buonaparte ; à Waterloo, il commanda une division de lanciers
qui détruisit presqu'entièrement la cavalerie anglaise,
lors des charges qu'elle fit sur les colonnes d'infanterie française
au commencement de la bataille. Au licenciement de l'armée,
il fut mis en non activité. Il figure aujourd'hui parmi les
généraux en disponibilité. (Etats militaires.)
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