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Piis

     

  Biographie universelle ou Dictionnaire historique, contenat la nécrologie des hommes célèbres de tous les pay,s des articles consacrés à l'histoire générale des peuples, aux batailles mémorables, aux grands événements politiques, aux diverses sectes religieuses, etc., etc. depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours, par une société de gens de lettres, sous la direction de M. Weiss, bibliothécaire à Besançon. Tome 4, Paris, Furne et Compagnie, 1841.    
 

Piis (Pierre-Antoine-Augustin de), chansonnier, né à Paris en 1755, était fils d'un chevalier de St-Louis qui avait été major au Cap-Français. Destiné à servir dans le régiment du Cap, la faiblesse de sa santé le força de renoncer à l'état militaire : il suivit son inclination pour les lettres et se lia avec l'abbé Latteignant et Sainte-Foix, dont les conseils contribuèrent à l'engager dans un genre de littérature bien frivole. Ce fut en 1776 qu'il donna à la Comédie-Italienne la Bonne Femme, parodie de l'opéra d'Alceste ; 16 comédies mêlées de couplets, dont Piis a grossi le répertoire du Vaudeville, furent la conséquence du bon accueil que reçut la Bonne Femme. Dans quelques-unes, l'auteur s'était associé Barré. Piis fut nommé en 1781 secrétaire-interprète du comte d'Artois, place qu'il exerça jusqu'à la révolution, et qui lui fut rendue depuis la restauration. Dans l'intervalle, il occupa divers emplois, tels que ceux d'agent de la commune de Chenevière-sur-Marne, de commissaire du directoire près du canton de Sucy, et ensuite près le 1er arrondissement de Paris, de membre du bureau central de cette ville. Après le 18 brumaire, il devint secrétaire-général de la préfecture de police, place qu'il conserva jusqu'à l'époque des Cent Jours. Le gouvernement impérial le nomma alors archiviste de la préfecture de police. Rétabli dans ses premières fonctions par la seconde restauration, il ne tarda pas à les perdre ; il vécut dès-lors dans la retraite, et mourut en 1832. Au commencement de la révolution il avait fondé le Théâtre du Vaudeville, où il fit représenter un grand nombre de pièces de circonstances. Il composa aussi beaucoup de Chansons sur toutes les phases de la république et de l'empire, mais il désavoua plus tard ses anciennes opinions. De Piis fut l'un des membres les plus féconds du Caveau. En 1798 ou 1799 il avait fondé, avec Cubières, le Portique républicain , dont les règlements excluaient les membres de l'Institut. L'Institut lui tint rigueur, car lorsque plus tard il se présenta à l'Académie française, il ne put parvenir, malgré ses tentatives réitérées, à s'en faire ouvrir les portes. Vaudevilliste d'un talent fort inégal, de Piis fut l'objet d'un grand nombre de sarcasmes, et le calembourg qu'il avait manié si souvent fut employé pour le tourner lui-même en ridicule : l'un, prétendant que dans ses pièces la plus grande partie devait être attribuée à son spirituel associé, disait que dans les ouvrages de Piis il y avait beaucoup de choses à barrer (à Barré) ; un autre, parodiant Virgile et jouant sur le nom de l'auteur, s'écriait : Di meliora Piis ; enfin il y en avait qui, parodiant les paroles du Rituel, ajoutaient : Auge Piis ingenium. Lorsqu'il était à la préfecture de police, de Piis avait publié lui-même par souscription une édition de ses Œuvres en 4 vol. in-8.


     

 

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