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Biographie
universelle ou Dictionnaire historique, contenant la nécrologie
des hommes célèbres de tous les pays, des articles consacrés
à l'histoire générale des peuples, aux batailles
mémorables, aux grands événements politiques,
aux diverses sectes religieuses, etc., etc. depuis le commencement
du monde jusqu'à nos jours, par une société de
gens de lettres, sous la direction de M. Weiss, bibliothécaire
à Besançon. Tome 4, Paris, Furne et Compagnie, 1841. |
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PIGAULT-LEBRUN
(GUILLAUME-CHARLES-ANTOINE), romancier, auteur dramatique et historien,
né en 1753 à Calais, d'une famille de magistrats,
fit ses études au collège de Boulogne-sur-Mer, et
fut ensuite envoyé à Paris pour y faire son cours
de droit. Mais son caractère l'éloignait de la profession
sérieuse de jurisconsulte; il hésita longtemps sur
le choix d'un état, et finit par se décider pour la
carrière des lettres. Avant la révolution il avait
composé quelques pièces de théâtre. Sa
première comédie : Il faut croire à sa
femme, jouée et imprimée en Hollande en 1786,
le fut postérieurement à Paris sous le titre du Jaloux
corrigé. Le succès de l'Optimiste, de
Collin d'Harleville, lui donna l'idée de mettre en scène
le Pessimiste, et cette petite comédie en un acte
fut très applaudie. Sans abandonner le théâtre,
il s'essaya dans le genre du roman. Son seul but, dans ceux qu'il
a composés en grand nombre parait avoir été
de produire des effets comiques ; quelquefois cependant, comme dans
l'Enfant du Carnaval, des peintures grotesques et bouffonnes
sont suivies de scènes graves et pathétiques. Il rend
les scènes populaires avec beaucoup de verve ; mais sa facilité
dans ce genre l'a souvent égaré. A force de vouloir
être naturel et vrai, il tombe presque toujours dans le trivial
; mais on ne peut lui contester la fécondité et l'originalité.
Pigault, dans ses romans, ne respecte ni la religion ni les mœurs
; mais il les attaqua bien plus ouvertement dans le Citateur,
espèce de centon composé de passages tirés
des œuvres de Voltaire et des autres philosophes du 18° siècle.
Cet ouvrage, publié en 1803, fut saisi par la police impériale
avant de l'être par la police de la restauration. L'auteur
des Barons de Felsheim, de Mon oncle Thomas, de
M. Botte, et de tant d'autres romans si gais, s'avisa sur la
fin de sa carrière, de s'occuper de travaux plus sérieux.
Il se fit historien, et publia de 1823 à 1828, en 8 vol.
in-8, une Histoire de France abrégée, critique
et philosophique, à l'usage des gens du monde. La réputation
que Pigault s'était faite comme romancier détruisit
d'avance et avec raison l'autorité à laquelle il aspirait
comme historien. Son ouvrage n'eut pas de succès et n'en
méritait point. La réimpression de quelques-uns de
ses romans, connus depuis plus de trente ans, donna lieu à
des poursuites et à des saisies qui l'affligèrent
beaucoup. Il perdit en 1828 une place d'inspecteur dans les salines,
qu'il avait obtenue sous le directoire. Alors il alla demeurer à
Valence, auprès de M. Victor Augier, son gendre, qu'il avait
associé à la composition de ses derniers ouvrages.
Au bout de quelque temps il revint à Paris ; mais il ne put
s'y fixer, et se retira bientôt à Lucelle, près
de St-Germain, où il mourut en 1835, à 82 ans. Ses
Œuvres complètes ont été publiées
à Paris, 1822-24, 20 vol. in-8. Cette collection ne contient
que les romans, les pièces de théâtre et les
mélanges. Son Théâtre avait été
imprimé séparément, Paris, 1806 ou 1818, 6
vol. in-12. La 2e édit. contient le Memnon français,
ou la Manie de la sagesse, comédie en un acte et
en prose, jouée en 1816.
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