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Midan
(Victor),
capitaine au 2e régiment d'infanterie légère,
chevalier de la Légion d'honneur, né à Bourg-en-Bresse,
département de l'Ain.
Le jeune Midan avait à peine achevé ses études,
qu'embrasé de cet amour de la gloire qui fait les héros,
et brûlant du désir de se signaler dans les combats,
il s'enrôla dans le 2e régiment d'infanterie légère,
où il se fit bientôt remarquer par un scrupuleux attachement
à ses devoirs et par une conduite régulière
qui lui concilia l'estime et la bienveillance de ses chefs. De simple
soldat devenu successivement caporal, fourrier, sergent et sergent-major,
il se montra constamment rigoureux observateur de la discipline
; mais comme il ne s'écarta jamais des principes de la justice,
cette sorte de sévérité ne fit qu'ajouter à
l'attachement que ses subordonnés lui avaient voué.
Bon sous-officier, excellent camarade, il prouva dans plusieurs
occasions qu'il n'y avait pas de militaire plus brave, ni d'ami
plus dévoué que lui : il préféra un
jour être cassé de son grade, plutôt que de compromettre
quelques-uns de ses camarades, vieux guerriers sans fortune, à
qui quelques fautes contre la discipline auraient pu faire perdre
leur état. Redevenu soldat, ce fut sur le champ de bataille
que Midan recommença son avancement. L'Espagne, la Prusse,
la Pologne et la France, furent tour à tour les théâtres
où se déploya sa valeur : vingt exploits des plus
brillants le firent admirer des plus intrépides, et lui valurent
l'honneur d'être décoré de l'étoile des
braves. La désastreuse journée de Mont-Saint-Jean
lui fournit de nouveau l'occasion de montrer le courage le plus
héroïque : cruellement blessé au commencement
de l'action, il ne cessa de combattre qu'après qu'un biscayen
lui eût fracassé les deux cuisses ; couché sur
le champ de bataille parmi les morts et les mourants, il commandait
encore sa troupe. Mais la faiblesse, occasionnée par la perte
de son sang, triompha de son stoïcisme et de sa résignation
; il parut expirer, et le régiment croyait avoir à
déplorer sa perte, lorsqu'on apprit qu'il avait été
rendu à la vie par les soins touchants d'une jeune Belge,
qui, éprise, de ses vertus guerrières, était
venue le recueillir parmi les blessés. Depuis cette époque,
le jeune Midan habite la Belgique, où il a uni son sort à
celui de la femme généreuse qui l'avait secouru. Le
capitaine Victor Midan n'est pas le seul officier de ce nom à
qui le département de l'Ain s'honore d'avoir donné
naissance. L'un de ses parents (Louis Antoine) Midan, parti en 1812
comme sous-officier dans les gardes d’honneur, déploya la
plus rare bravoure pendant les campagnes de 1813 et de 1814 : promu
au grade de lieutenant à la paix, il rentra dans ses foyers,
où, au sein d'une famille recommandable et généralement
estimée, il partage avec elle les soins d'une exploitation
agricole. Ainsi le soldat citoyen sait partout utiliser ses loisirs
: hier il combattait pour défendre sa patrie ; aujourd'hui
il travaille pour la nourrir. |
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