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Waterloo battle 1815

 

 

 

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Guilleminot

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acteurs de la bataille
 

  Biographie moderne (1815) :    
 

Guilleminot (le comte), lieutenant général, grand officier de la légion d'honneur, chevalier de Saint-Louis, etc.
Une éducation soignée et un goût décidé pour l’état militaire, et quelques belles actions, l’eurent bientôt fait parvenir aux grades supérieurs, et lui méritèrent celui d’adjudant commandant dans la campagne de 1806. Il passa ensuite en Espagne en 1808, et y était chef de l’état-major du maréchal Bessières ; il s’était trouvé à Madrid lors des premières insurrections, et s’était déjà fait remarquer en plusieurs occasions ; mais il montra encore plus de talent et d’activité au combat de Medina del Rio-Secco, ce qui lui valut la croix d’officier de la légion d'honneur, et le grade de général de brigade. Rentré en France quelques temps après, il fit la campagne de Russie en 1812, se signal particulièrement à la bataille de la Moskowa, et y fut cité honorablement. Nommé général de division le 26 mai 1813, après les batailles de Lutzen et de Bautzen, où il s’était trouvé, il repoussa vigoureusement les Suédois qui, le 28 septembre, voulaient le chasser de Dessau, et leur fit des prisonniers. De retour dans sa patrie, en 1814, il obtint du roi la croix de Saint-Louis, et la décoration de grand officier de la légion d'honneur. Le 29 juin 1815, il fut nommé chef de l’état-major général de l’armée sous Paris, et signa, le 3 juillet, la capitulation de cette ville ; il suivit ensuite l’armée française au-delà de la Loire, et fit, peu après, sa soumission aux ordres de Sa Majesté.

     

 

 

Biographie universelle (Michaud), ancienne et moderne Tome XVIII, Paris, 1857.

   
 

Guilleminot (Armand-Charles, comte), lieutenant général, naquit à Dunkerque, le 2 mars 1774. Quelques biographes le font naître en Belgique. Peut-être est-ce là qu'il fut élevé, car on le trouve mêlé, dès l'âge de seize ans, aux troubles du Brabant. Ces premières tentatives de révolte contre la maison d'Autriche ayant été vigoureusement réprimées, le jeune Guilleminot gagna lestement la frontière et s'enrôla dans l'armée française, où il obtint, en 1792, le grade de sous- lieutenant. Il était à la bataille de Nerwinde. Quelque temps après, il fut dénoncé comme étant un des complices de Dumouriez. On l'enferma avec d'autres officiers dans la citadelle de Lille. Mais il échappa aux geôliers comme il avait échappé à la police autrichienne. Il se réfugia alors dans un autre corps d'armée. C'était le plus sûr asile. Pichegru l'adjoignit à son état-major. Promu capitaine en l'an 6, il conquit en Italie le grade de chef de bataillon, et devint alors aide de camp de Moreau. Il fit, comme on voit, son apprentissage de la guerre sous trois chefs illustres, mais dont la gloire n'est pas sans quelques nuages. Moreau l'emmena sur le Rhin et le garda à ses côtés jusqu'à la paix d'Amiens. Attaché en 1802 au dépôt de la guerre, Guilleminot y travaillait à la carie de Souabe, lorsqu'il se vit impliqué dans le procès de ses anciens chefs, Pichegru et Moreau, à la suite de la conspiration de Georges Cadoudal. S'il était dans le secret des conjurés, c'est ce qu'on ne put tirer au clair ; mais cela n'empêcha pas le premier consul de le mettre à la réforme. Il ne rentra en activité qu'en 1805. On l'attacha au grand quartier général de l'armée d'Allemagne. Il avait étudié ce pays avec Moreau, et le connaissait bien. Les renseignements topographiques qu'il fournit à l'empereur lui furent très utiles, tant pour la marche que pour le cantonnement de ses armées. Berthier le fit nommer, après cette campagne, adjudant-commandant. Son intelligence, sa discrétion, ses connaissances variées, acquises sous la tente, son aptitude au travail, son coup d'œil pénétrant, sa souplesse, semblaient le rendre propre à tous les genres d'emplois, surtout à la diplomatie quelque peu embrouillée de ce temps-là. On mit ses talents à l'épreuve en l'envoyant à Constantinople, avec le titre de chargé d'affaires. Après avoir poussé le sultan à la guerre contre la Russie, on avait fait la paix à Tilsitt en partie à ses dépens, et il s'agissait à présent de lui persuader qu'il ferait prudemment de se concilier avec l'empereur Alexandre. On voulait l'amener à sacrifier les provinces du Danube, et pendant qu'on lui offrait en échange on ne sait quels avantages, on continuait de discuter à St-Pétersbourg et à Paris le plan de partage de ses États. Il y a apparence que Napoléon, encore incertain sur ses projets à venir, n'était sincère ni à St-Pétersbourg ni à Constantinople. Quoi qu'il en soit, le général Horace Sébastiani, à qui il avait d'abord confié cette difficile mission près du sultan, avait échoué. Guilleminot ne fut pas plus heureux. Il quitta donc ce poste diplomatique, et passa dans l'état- major du maréchal Bessières. Sa conduite au combat de Médina del Rio-Secco (juillet 1803) lui valut une brigade, avec la croix d'officier de la Légion d'honneur. Il servit en 1809 en Italie, et reparut en Espagne en 1810. En 1812 il était à la Moskowa, à la tête d'une brigade du 4e corps, et pendant la fatale retraite il remplissait, à ce même corps d'armée, les fonctions de chef d'état- major. Général de division en 1813, il se distingua en plusieurs rencontres, particulièrement le 5 septembre à Zahna, où il battit le général prussien Robschütz, et le 28 à Dessau, d'où il repoussa les Suédois, qui laissèrent entre ses mains quantité de prisonniers. Un mois après, chargé de maintenir les communications du 4e corps avec le gros de l'armée, il repoussa à l'arme blanche deux divisions bavaroises ; l'engagement eut lieu sur un pont, près de Hanau. L'ennemi y perdit 500 hommes. Guilleminot coopéra avec beaucoup de sang-froid à la retraite d'Allemagne. Il fut un des jeunes généraux en qui le gouvernement de la restauration plaça d'abord sa confiance. Il avait quarante ans, de beaux services, et l'on n'avait pas oublié ses anciennes liaisons avec Dumouriez, puis avec Pichegru et Moreau. Louis XVIII le nomma, à son retour, grand officier de la Légion d'honneur et chevalier de St-Louis. Lorsqu'on apprit le débarquement de Cannes et la défection des troupes du Midi, on organisa à la hâte les cadres d'une autre armée, destinée à marcher contre Napoléon. Le duc de Berry, qui devait prendre le commandement de cette armée, choisit pour chef d'état-major le général Guilleminot. Mais la marche rapide de Napoléon rendit ces préparatifs inutiles. Guilleminot était, trois mois après, chef d'état-major du maréchal prince d'Eckmühl, qui commandait l'année de Paris, au moment de la seconde invasion. Il alla, de sa part, porter des propositions d'arrangement au maréchal Blücher, déjà campé à St-Cloud. Après la capitulation, il suivit l'armée sur la Loire, d'où il envoya bientôt son adhésion au gouvernement royal. Cette triste et à jamais regrettable période des cent jours avait été plus funeste à la France que toutes ses révolutions passées. Outre le spectacle affligeant de la défection presque universelle des grands corps de l'État, des ingratitudes, des palinodies, des bassesses sans nombre, qui, en si peu de temps, deux ou trois fois répétées, vinrent déconcerter et démoraliser les masses, on eut à subir toutes les représailles de l'Europe, la longue occupation, les tributs de guerre et le morcellement du territoire. Le général Guilleminot, rentré en grâce et bientôt en faveur, fut chargé de s'entendre avec les commissaires étrangers pour fixer la démarcation de nos frontières de l'est, depuis Bade jusqu'au Piémont, conformément aux traités de1815. Il accepta cette mission au printemps de 1816, et fut en récompense nommé à son retour directeur général du dépôt de la guerre. Il avait été compris comme lieutenant général dans le corps royal d'état-major, belle et utile institution militaire créée en 1818 par cette restauration qu'on accusait de vouloir affaiblir l'armée, et à qui on reprochait tout, jusqu'à ses services. En 1823, quand le ministère de M. de Villèle eut arrêté en principe le projet d'intervention en Espagne, plusieurs officiers généraux furent consultés sur les moyens d'exécution. L'entreprise n'était pas sans périls. D'une part, on avait à redouter quelques complots militaires, et l'on disait même qu'une partie de l'armée était prête à donner la main aux révolutionnaires espagnols. Il y avait en France un parti qui travaillait de toutes les manières à ébranler la fidélité des troupes. D'autre part, bien qu'il ne s'agît plus de conquérir l'Espagne, il s'agissait encore de lutter contre les cortès, et les souvenirs de 1808 ne pouvaient être oubliés. De sorte que ceux qui ne craignaient pas la défection des régiments craignaient au moins la défaite. Ces sinistres prédictions n'arrêtèrent pas le roi. Parmi les plans de campagne qui furent proposés on adopta celui qui était l'ouvrage du général Guilleminot. Pour mieux en assurer le succès, le duc d'Angoulême emmena ce général avec lui, en qualité de chef d'état- major. Mais une manœuvre imprévue des sociétés secrètes vint, dès le début de la campagne, compromettre sa position. Des caisses remplies de cocardes et de drapeaux tricolores surmontés de l'aigle impériale furent saisies à Bordeaux; elles étaient expédiées de Paris sur Bayonne, et adressées à M. de Lostende, un des aides de camp du major général. Il est probable qu'elles devaient être réclamées à Bayonne, au nom de M. de Lostende, par le véritable destinataire qui n'a jamais été connu, et qu'il y avait des gens qui comptaient se servir de ces emblèmes pour provoquer les soldats à la révolte. On crut à Paris, dans le premier moment, à la complicité de M. de Lostende, et l'on porta même plus haut le soupçon. Le maréchal duc de Bellune, ministre de la guerre, fut à l'instant nommé major général , et partit en poste pour Bayonne, avec ordre de faire arrêter le comte Guilleminot. Mais le duc d'Angoulême, plein d'une noble confiance dans la loyauté de son lieutenant, lui ordonna de continuer ses fonctions, et fit dire au roi qu'il résignerait lui-même son commandement si l'on voulait pousser les choses plus loin. Cette généreuse fermeté toucha le roi. Le duc de Bellune fut rappelé. M. de Lostende, complètement justifié, fut promu à un grade supérieur. La guerre fut du reste courte et heureuse, grâce à la discipline de l'armée, à l'habileté des chefs et à la sagesse du prince généralissime, auteur de la proclamation d'Andujar. Ceux qui avaient prédit et peut-être souhaité un autre dénouement s'en vengèrent en disant que cette guerre n'avait été qu'une promenade militaire sans péril et sans gloire. Le général Guilleminot fut, en récompense de ses services, élevé à la pairie dès le mois d'octobre 1823 ; on lui donna, en outre, le grand cordon de la Légion d'honneur et la grand- croix de St-Louis. Enfin on lui offrit, à son retour d'Espagne, l'ambassade de Constantinople, qui était alors comme aujourd'hui un des postes diplomatiques les plus brillants et les plus difficiles. On conviendra qu'il faut être bien aveuglé par l'esprit de parti pour voir dans toutes ces faveurs un signe de malveillance et un commencement de disgrâce. C'est pourtant sous ce jour que l'histoire est présentée dans la Biographie de Rabbe et dans l'Encyclopédie des gens du monde. Cette ridicule interprétation ne s'appuie que sur le procès dans lequel les généraux Guilleminot et Bordesoulle furent l'un et l'autre impliqués en 1826, à l'occasion des fournitures de l'armée d’Espagne. On sait que des manœuvres illicites avaient été employées par Ouvrard et les autres munitionnaires pour faire hausser le prix des denrées nécessaires à l'entretien de l'armée. On fut donc obligé de conclure avec eux des marchés tellement onéreux que le ministre de la guerre, qui était en ce temps-là obligé de rendre aux chambres un compte détaillé et sérieux de son administration, refusa de les approuver. On trouva, en apurant les comptes, des traces de malversation. L'affaire fut portée devant la justice, et les généraux qui avaient traité directement avec Ouvrant furent enveloppés dans le procès. Le ministère ne pouvait ni ne devait l'empêcher. C'est la cour royale qui mit en cause les généraux, en les renvoyant avec le principal accusé devant la cour des pairs. De son côté, la cour des pairs, après avoir instruit l'affaire, mit les généraux hors de cause, et renvoya Ouvrard devant la justice ordinaire. Le général Guilleminot publia à cette occasion un mémoire justificatif intitulé Campagne de 1825 , exposé sommaire des mesures administratives adoptées pour l'exécution de cette campagne, Paris, 1826, in-8°. Il y avait à la cour si peu de malveillance contre lui qu'il conserva son ambassade, poste de confiance, opulent et très envié. Il y aida le sultan Mahmoud dans ses premières tentatives de réforme, principalement en ce qui concerne l'armée. La révolution de juillet 1830 le trouva encore à Constantinople. Il fit ce qu'il fallait pour y rester. Il y resta, République, empire, restauration, gouvernement de juillet, lui étaient également indifférents. Il était de ceux qui disent qu'ils servent leur pays sans s'inquiéter de la forme du gouvernement , comme si le scepticisme politique était une vertu, et la facilité à prêter de nouveaux serments un beau signe de patriotisme. On n'a pas oublié combien les commencements du règne de Louis-Philippe furent difficiles, surtout à l'étranger. Malgré les efforts de ce prince pour maintenir la paix, la guerre parut assez longtemps inévitable. Le général Guilleminot, assez bien placé pour en juger, crut, à un certain moment, qu'on ne pourrait pas la conjurer, et sans attendre des instructions formelles de son gouvernement, il prit sur lui d'engager la porte ottomane à faire des préparatifs militaires, lesquels devaient naturellement être dirigés contre la Russie. Il paraît que l'ambassadeur russe eut connaissance de la note du général Guilleminot. L'empereur en fit des plaintes. Le général fut rappelé. C'était au mois de juin 1851. Lorsqu'il reparut à la chambre des pairs, il voulut donner des explications sur sa conduite et justifier une imprudence par des indiscrétions diplomatiques. Le général Sébastiani, alors ministre des affaires étrangères, s'y opposa, et l'incident n'eut pas de suite. Guilleminot avait conservé, pendant sa longue ambassade, le titre et les émoluments de directeur général du dépôt de la guerre. II en reprit les fonctions à son retour. C'était, sans contredit, un des généraux les plus instruits de l'armée. On dit qu'il a laissé des mémoires fort instructifs sur les guerres contemporaines. Il est mort à Bade au mois de mars 1840, âgé de 66 ans. C—ET.

     

 

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