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Dumoulin
(Evariste), publiciste français, né
dans la Guyenne, en 1776, mort à Paris, le 4 septembre 1833.
On l'avait destiné au commerce ; mais lors de la révolution,
entraîné par les idées libérales, il
se consacra exclusivement à la littérature, publia
différents écrits politiques et quelques pièces
de poésie dans les journaux du midi. Il collaborait alors
à la Bibliothèque, ou Journal du Barreau
(1807). Venu à Paris en 1815, il fut attaché au Messager
des Chambres, feuille du soir, dirigée alors par Maiseau
et Bellemare ; plus tard Dumoulin fut l'un des fondateurs du Constitutionnel,
où il fit d'abord le compte-rendu des débats parlementaires,
et plus tard celui des spectacles. On remarquait en lui sinon un
savoir profond et un style éloquent, du moins un goût
sagace et une grande honnêteté de pensées. Sa
franchise, parfois imprudente, lui attira plusieurs procès
et quelques duels : il se tira des uns et des autres honorablement.
En 1818-19, Dumoulin créa La Minerve française,
et y coopéra activement. En juillet 1830, il fut un des premiers
à provoquer la résistance contre les ordonnances royales
qui supprimaient la plus grande partie des libertés françaises
octroyées par la charte de 1814. Évariste Dumoulin
prit, âpres M. Thiers, la part la plus importante à
la protestation des journalistes, justement appelée depuis
le manifeste de la révolution de 1830. Il ne crut
pas sa mission terminée avec cet acte d'opposition ; il descendit
dans la rue, se mêla au peuple, et l'épée à
la main, suivi d'une troupe déterminée comme lui à
tout braver, après plusieurs heures de combat, il s'établit
à l'hôtel de ville, et y installa un semblant de gouvernement.
Ce lut lui qui donna un chef à l'insurrection dans la personne
du général Dubourg. Après la victoire, Dumoulin
fut décoré et nommé chef de bataillon de la
garde nationale. Ce furent les seules récompenses qu'il accepta,
et, reprenant sa plume, il laissa aux hommes du lendemain le soin
d'occuper les hautes places du nouveau gouvernement. Trois ans plus
tard, il succomba à une hémorragie, qui le saisit
tout à coup dans les bureaux du Constitutionnel.
Dumoulin, tolérant dans ses opinions, dévoué
et serviable pour tous, fut sincèrement regretté.
On a de lui : Histoire complète du procès du maréchal
Ney, contenant le recueil de tous les actes de la procédure,
avec le texte des mémoires, requêtes, consultations
et plaidoyers ; précédée d'une Notice
historique sur la vie du maréchal Ney ; avec Maiseau
; Paris, 1815, 2 vol. in-8° : cet ouvrage fut saisi par la police;
— Procès du général comte Drouot,
précédé d'une Notice historique sur cet
officier ; Paris, 1816, in-8°; — Procès du général
Cambronne , contenant toutes les pièces, interrogatoires
et débats ; Paris, 1816, in-8°; — Lettre sur
la Censure des Journaux et sur les Censeurs, ou examen d'une correspondance
inédite relative aux affaires du temps ; Paris, 1820,
in-8°; — Examen du Projet de loi sur la Presse; Paris,
1827, in-8°.
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