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Waterloo battle 1815

 

 

 

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Congreve

     

 

Galerie historique des Contemporains, tome IV, Mons 1827 :

   
 

CONGRÈVE ( Sir William), colonel anglais , ne dans le comté de Middlesex vers 1760, entra jeune au service, et fit ses premières campagnes comme officier d'artillerie ; parvenu au grade de colonel et doué d'un esprit inventif, il s'appliqua avec succès au perfectionnement de cette arme. En 1808, il proposa l'exécution d'une espèce de petites bombes, sous le nom de fusées, qui devaient produire un effet plus sûr et plus meurtrier que l'obus et la bombe. Le gouvernement l'autorisa à les exécuter dans l'arsenal royal de Woolwich, près de Londres, qui est le seul où cette invention ait été pratiquée. Plusieurs épreuves furent faites en présence du duc d'York, et bientôt après, ces fusées , qui portent aujourd'hui le nom de leur auteur, et qui sont encore un secret pour les autres nations, furent employées avec un succès trop meurtrier, dans la baie des Basques (Voy. Alexandre Cochrane) ; ensuite dans l'expédition contre l'île de Walcheren ; en Espagne, contre différents ports des Asturies ; dans l'odieuse expédition de Copenhague, où elles firent un épouvantable effet, et enfin à la bataille de Leipzig, où elles portèrent le ravage dans tous les rangs au milieu desquels elles furent lancées. Après la journée de Waterloo, un corps de la division du maréchal Grouchy, s'étant jeté dans les bois qui avoisinent le bourg de Wavre, paraissait disposé à s'y défendre, lorsqu'il partit de Bruxelles un détachement d'artilleurs à la Congrève, qui avait ordre de mettre le feu à ces bois, et qui se disposait à l'exécuter, sans la résolution que prirent les Français de gagner Namur. Rien en effet, ne parait jusqu'ici pouvoir résister à cette arme terrible. Ces fusées, qui ont la forme de boites allongées, parcourent une ligne horizontale à peu près comme les obus, et elles portent une mèche inextinguible. Lorsqu'elles éclatent, elles lancent de toutes parts d'autres petites grenades ou fusées, qui éclatent à leur tour et sont très meurtrières. On les appelle fusées à la Congrève, ou simplement Congreves. Une de ces fusées, lancée sur la flotte française dans la journée du 11 avril1809, à la distance de deux mille toises, éteinte à propos, et envoyée à la société d'encouragement à Paris par M. de Récicourt, chargé des travaux défensifs de l'île d'Aix, a été décrite dans le Bulletin de cette société (Ann. 1809, pag. 200, 204 ; ann. 1810, pag 115). Elle pesait dix-huit livres et avait trois pieds de long sur quatre pouces de diamètre. Le corps, qui est en fort carton, est revêtu d'une feuille de tôle ; le bout est en fer. Cet artifice brûle avec une flamme vive ; mais un épais nuage de fumée le dérobe à la vue du spectateur. Le gouvernement fit faire à Vincennes et à Charenton des expériences, pour en vérifier les effets et en imiter la composition. L'inventeur dirige encore l'établissement de Woolwich ; et il en a fait les honneurs au grand-duc Nicolas (de Russie), dans la visite que ce prince y a faite le 28 novembre 1816. Le colonel Congrève a déclaré, depuis la campagne de 1815, suivant les feuilles anglaises, que si la guerre eût continué, il se proposait d'étendre et de perfectionner tellement l'usage de ses fusées, que le fusil serait devenu purement secondaire. La Grande-Bretagne doit peut-être une grande reconnaissance à celui de ses enfants qui lui a fourni ce nouveau moyen de succès ; mais que doit l'humanité à. celui qui, après 20 ans de carnage, a cru convenable d'ajouter aux ressources dont les hommes se sont armés jusqu'ici les uns contre les autres, a retrouvé le feu grégeois au 19e siècle et surpassé tout ce qu'avait inspiré, depuis tant d'années, le génie de la destruction !

     

 

 

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