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CHARTRAND
(....), maréchal de camp, né à Carcasonne en
1779. Ce fut comme simple volontaire qu'il entra au service en 1793,
et il obtint sur le champ de bataille des grades nombreux, qu'il
regardait moins comme des récompenses que comme de nouveaux
engagements qu'il prenait envers l'état. En 1813, pendant
la campagne de Saxe, il fut fait prisonnier de guerre. Depuis sa
rentrée en France, par suite de la paix de 1814, il resta
sans emploi jusqu'en 1815 ; à cette époque, il prit
du service sous les ordres du duc d'Angoulême. Chartrand devait-il
être attaché par une bien vive reconnaissance envers
les Bourbons qui avaient alors besoin de tout le monde ? Bonaparte
rentra en France, et au souvenir de son ancien maître, à
la vue de l'humiliation qui pesait sur sa patrie, Chartrand se rallia
sous l'aigle impériale, et il fit arborer dans le midi les
couleurs tricolores. Ce général se trouva en 1815
à la bataille de Waterloo, et il lui fallut survivre aux
désastres de cette journée. A la seconde restauration,
il fut averti des dangers qui le menaçaient et refusa de
s'y soustraire, tant était fort le sentiment de sa conscience
tranquille ; mais les services rendus par un vaillant officier,
et les circonstances politiques qui ont pu le dominer, ne sont,
pour l'esprit parti, que de vaines considérations. Chartrand
fut condamné à mort le 9 mai 1816 par le conseil de
guerre séant à Lille, et le 22, à 7 heures
du matin, il fut fusillé sur le glacis de la citadelle. Il
conserva jusques au dernier moment le sang froid des braves ; après
avoir partagé sa bourse entre les vétérans
chargés de le tuer, il laissa au sergent qui lui avait tenu
compagnie pendant toute la nuit son bonnet de police, puis il commanda
le feu et reçut la mort. A la nouvelle du trépas du
général, son vieux père qui subsistait par
ses secours expira de douleur.) |
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